Dans une tribune publique, Nicolas Cano, président de la CCAS, dénonce l’inaction de l’État face à la détresse des réfugiés, malgré la mise à disposition de 3000 places d’hébergement dans les centres de vacances de l’organisme.
Le 27 juillet, lors d’une cérémonie de naturalisation à la préfecture du Loiret, Emmanuel Macron déclarait, concernant sa politique de logement et d’accueil des réfugiés : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. C’est une question de dignité, c’est une question d’humanité et d’efficacité là aussi. »
Six mois après ces déclarations, la situation des réfugiés a empiré. Les associations de solidarité, les bénévoles, les élus locaux, les salariés des services publics font le même constat : des entraves à un accueil d’urgence digne qui se multiplient pour les familles et les jeunes venus chercher refuge en France.
2015-2017 : notre expérience de l’accueil
Dès 2015, le conseil d’administration de la CCAS a fait le choix unanime de répondre à la demande de l’État en mettant 3500 places à disposition.
En accord avec nos valeurs de solidarité, de dignité et de justice, nous avons ouvert les portes de nos institutions pour y accueillir des femmes, des hommes et des enfants qui ont fui la guerre, les persécutions au péril de leur vie.
C’est avec bienveillance, humilité et humanité que nous les avons accueillis pour leur permettre de se reposer, de se soigner et de se reconstruire dans des conditions décentes.
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Accueil des réfugiés : chroniques d’une solidarité en acte
La période précédant l’accueil de ces personnes n’a pas été simple. Nous avons dû parfois affronter les a priori et les craintes de certains habitants des communes concernées, parfois les commentaires et les attaques xénophobes, des tentatives d’incendies volontaires, des coups de feu…
Avec le recul, ces actes d’hostilités ont rapidement laissé place à la réalité d’une situation humaine : les réfugiés ont été accueillis. Ils ont pu commencer à se reposer, construire leur parcours, apprendre, jouer au football, tisser des liens.
Nos chiffres : 24 centres de vacances mis à disposition, des centaines d’élus, de salariés et de bénévoles électriciens et gaziers mobilisés, près de 1300 personnes accueillies.
Car toutes les formes de solidarité font partie intrinsèque de notre engagement et de nos valeurs : hébergement de personnes sans-abri chaque année dans nos centres de vacances pour la période hivernale, accueil et aide au départ en vacances d’enfants défavorisés avec le Secours Populaire Français, aides face aux urgences climatiques…
3000 places vacantes
En octobre 2017, les services de l’État nous ont à nouveau sollicités afin que les Activités Sociales de l’Energie puissent mettre à disposition des hébergements pour accueillir des réfugiés.
Les représentants des fédérations syndicales CGT, CFDT, CFE-CGC et FO ont unanimement décidé de répondre favorablement à la demande de l’État pour reconduire l’accueil des réfugiés dans nos centres de vacances, comme nous l’avions précédemment décidé en 2015 et 2016.
Nous avons ainsi engagé les démarches pour réactiver le dispositif et nous avons indiqué avoir plus de 3000 places d’hébergement disponibles.
Trois mois plus tard et sans notification contraire de la part du Ministère, nous sommes surpris qu’aucun des centres de vacances que nous avons proposé n’ait été utilisé par l’État.
3000 places d’hébergement qui restent vides alors que nous constatons que des femmes, des hommes et des enfants ne peuvent être accueillis dignement pendant le traitement administratif de leur dossier.
Notre organisme a pour objet d’être aux services des électriciens et gaziers et de leur famille en proposant des activités sociales pour ce public spécifique. Nous ne revendiquons pas l’accueil des réfugiés ou toute autre action de solidarité comme l’une de nos prérogatives.
Néanmoins, nous nous efforçons de répondre au mieux aux sollicitations qui nous parviennent, conscients des moyens matériels et humains qui sont les nôtres et forts des valeurs qui animent nos actions depuis plus de 70 ans.
Nous constatons qu’une politique nationale d’une rare hostilité à l’égard des migrants se dessine.
Alors que le président de la République tente de limiter les départs vers l’Europe, alors qu’il renforce le contrôle aux frontières (rétabli en 2015) au point que des condamnations sont prononcées envers l’État pour avoir refoulé des demandeurs d’asile, on demande à présent aux associations et aux acteurs sociaux de « recenser » les migrants dans les hébergements d’urgence. Ce principe s’oppose, comme l’a rappelé récemment le défenseur des droits, à l’accueil inconditionnel sur le seul critère de la vulnérabilité.
Monsieur Macron, vous avez raison, ces femmes, ces hommes et ces enfants, n’ont pas besoin d’un « Père Noël » mais que la République française renoue avec ses valeurs : la liberté, l’égalité et la fraternité dont vous êtes le garant.
Est ce le rôle d’un comité d’entreprise de s’occuper des migrants ?. Combien cela nous coûte alors que nous rencontrons déjà des difficultés financières ?.
Le comble est que pendant ce temps la une certaine catégorie d’agents des IEG payent plein pot dans nos institutions !!
le rôle d’un CE d’entreprise, alors que celui est déjà en difficulté financière et joue de moins en moins son rôle auprès des actifs, n’est pas d’accueillir des migrants. Cette démarche et l’avis politique émise par le président de la ccas est en dehors de la raison sociale d’un CE d’entreprise
Merci pour avoir accueilli ces réfugiés les années passées et avoir proposé de reconduire cet hébergement en 2017. Cela atténue ma honte de voir traiter ainsi des gens qui ont fuit la misère et la guerre au péril de leur vie. N’y a t-il plus personne qui se souvienne de l’exode des Français pendant la dernière guerre ? Claudette GIRAUD
Oui, c’est bien de s’occuper des migrants, mais combien nous coûte cette solidarité et qui va leur donner un travail. Vous parler de l’exode des français sachez qui n’ont jamais quitté la France, ils sont partis dans le sud sur les dires de ma mère qui a 86 ans toujours vivante qui a connu l’exode. La priorité c’est les français qui n’ont pas d’hébergement.