Du 29 au 31 mai dernier, plus de 180 coureurs ont rejoint Saint-Laurent-sur-mer (Calvados). Pour la deuxième édition de cette Rencontre nationale sportive, la CCAS et la CMCAS de Caen organisaient son biathlon. À VTT ou à pied, les équipes de deux ont foulé une des plages du débarquement et traversé les terrains boisés normands.
Vendredi soir, 22H30 précises.
Lou et Sylvain s’embrassent dans le brouhaha des 180 participants qui frétillent sur la pelouse mouillée du centre de vacances. Elle travaille à Toulouse. Lui est venu avec des collègues de Strasbourg. Quelques milliers de kilomètres les séparent quotidiennement mais « l’envie d’associer la chou-croute au cassoulet est là », plaisante Sylvain. Ils se sont connus l’année dernière lors d’un séjour CCAS. Depuis, pour se revoir, en plus des allers-retours en avion, ils se donnent rendez-vous à l’occasion des rencontres organisées par les Activités Sociales. « Non, ce n’est pas une blague », assure le duo, habillé en rose comme le reste de l’équipe de Strasbourg.
22H53.
La clarinette enrouée de Laurent, bénévole, sonne le top départ. Lampes frontales allumées, les sportifs doivent avaler, en pleine nuit fraîche, un peu moins de 8 KM. Un amuse-gueule pour les plus entraînés qui cavalent déjà sur la plage d’Omaha Beach. Happés par la vitesse, ils lèvent à peine les yeux sur Les Braves, les trois sculptures monumentales qui rappellent le débarquement.
« Le parcours est varié, la plage est lunaire et il n’y a pas trop de dénivelé », résume Lou. Il n’empêche que nos amoureux mettront 57 minutes pour terminer la boucle.
Samedi matin.
Aux environs de 8h30. La pluie a levé le camp et le ciel se colore de bleu. À l’entrée de la colo, deux files se sont organisées. Les co-voiturages aussi. À gauche, ceux qui vont visiter la partie Ouest d’Omaha Beach. À droite, ceux qui ont choisi le cimetière américain de Colleville-sur-Mer. Nous nous mêlons à cette visite et écoutons notre guide, Didier Aumont, agent inactif et ancien président de la CMCAS de Caen est féru d’histoire. Le manque d’uniformisation des armées allemandes ou encore les nombreuses noyades des rangers qui ne savaient pas nager, grands faits et petits détails seront racontés en moins de deux heures.
Plus tard
les concurrents passeront aux abords du cimetière. « Le passage nous a demandé des autorisations particulières. Il ne faut pas oublier qu’avec ce cimetière nous sommes sur le territoire américain », note Christian Michaux, responsable des bénévoles et administrateur de la CMCAS de Caen. Il a fallu également convaincre les institutions pour la protection du littoral en créant une charte écologique. « Bref, le projet du biathlon, c’est plus d’un an et demi de travail, auquel il faut inclure le repérage des lieux, le balisage, la formation des commissaires, l’organisation de la logistique, etc. », énumère cet électricien en activité. L’homme, reconnaissable à sa moustache, rappelle à qui veut bien l’entendre le travail d’une centaine de bénévoles. Des bénévoles « dont il devient de plus en plus difficile d’obtenir les détachements », insiste Jean-Luc Quemener, le président de la CMCAS de Caen, heureux de constater que ces petites mains ont pu accueillir des bénéficiaires de tout l’hexagone.
13h05.
Le départ des trois épreuves a pris quelques minutes de retard. Au micro, Christian explique l’enchaînement de la course à pied, du Bike and Run et du VTT. Soit 43 kilomètres.
À quelques encablures de là
Au niveau du lavoir de Colleville-sur-mer, Liliane et Mireille, femmes d’agents, ont installé le ravitaillement sous un arbre. Pendant qu’elles coupent bananes, oranges et carrés de chocolat, elles ne manquent pas de raconter le balisage, l’accueil des participants… « Du boulot quoi ! Et pas désagréable ».
À côté d’elles, Georges, 83 ans, allume sa caméra. Il est sur le qui-vive. Il attend les concurrents qui devraient s’arrêter pour se rafraîchir. Il fait partie de ce « club de copains retraités qui ont décidé de mémoriser la rencontre sportive ». Lui a choisi l’image.
Voilà qu’un premier cycliste et son partenaire à pied déboulent. Liliane reconnaît : « Ce sont les mêmes premiers qu’hier soir, si je ne me trompe pas ». Liliane a rai-son. Mais c’est à peine si les compétiteurs la remarquent. Ceux-là ne se sont pas arrêtés.
Le retour au centre de la colonie se fait sous l’œil vigilant de quelques secouristes et de Mouloud, l’ostéopathe. Déjà, le spécialiste a des patients dans la salle de travail. L’homme, discret, donne son avis, manipule et surtout, raconte-t-il, rassure.
Après 5h13 minutes de course
Vanessa et Céline de Paris, rentrent les dernières sous les applaudissements. Sur le tableau de classement général, Lou et Sylvain se situent deux places avant elles. Sylvain se justifie : il s’est fait opéré du ligament croisé du genou gauche il y a trois mois. Sébastien, gazier dans les Ardennes, est collé au tableau. Fourbu et transpirant, il jure qu’il n’a jamais autant fait de sport en un seul weekend. Il sourit en voyant la place prise avec son partenaire Didier : 49ème sur 78. « C’est exactement la même place qu’hier soir », s’étonne-t-il presque d’y être parvenu. Il assure : « On ne l’a pas fait exprès ».
Les RSN sont toujours de grands moments de sport et de convivialité mais aussi de culture et découverte
C est certainement le meilleur vecteur pour rassembler les »pros » et « accros » du sport et tous les autres qui se préparent selon leur moyen et leurs formes durant plusieurs mois!!
alors je le dis, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes défendons ces week-ends, qui nous vont si bien. ces rencontres courtes et intenses ne demandent qu’à se renouveler. BRAVO à tous les organisateurs
CB NPDC