C’est une sévère mise en garde sur l’avenir de l’entreprise EDF que les fédérations syndicales de l’énergie viennent, par courrier, d’adresser au Premier ministre.
Le 18 décembre dernier, les fédérations CGT, FO et CGC de l’énergie ont adressé au Premier ministre, monsieur Manuel Valls, une lettre dans laquelle elles dénoncent la mise demeure de la France par la Commission européenne concernant le renouvellement des concessions des barrages électriques.
La Commission considère en effet que : « l’attribution à Électricité de France et le maintien à son bénéfice de l’essentiel des concessions hydroélectriques constituent des mesures contraires à l’article 106 du traité de l’Union, lu en combinaison avec l’article 102 de ce même traité ». Deux articles qui stipulent la mise en concurrence des services publics.
Pour les fédérations, cette démarche de Bruxelles équivaut à « une mise à bas du modèle d’entreprise intégré d’EDF ». Elles dénoncent l’attitude des gouvernements successifs « qui ont, soulignent-elles, largement fournit à la Commission européenne de quoi fourbir ses armes » ; ceci jusqu’à récemment, avec la loi dite de transition énergétique.
Les fédérations syndicales soulignent – au crayon rouge – dans quel contexte politique et social ces menaces s’exercent : résultats des dernières élections, taux de chômage record et politiques austéritaires à cause desquelles « les investissements publics sont au point mort et les entreprises publiques sont exsangues ». La récente sortie de l’entreprise du Cac 40 et la reprise d’Areva, finissent de peindre un tableau inquiétant pour les salariés et le service public.
Le constat dressé par les trois fédérations syndicales est sans appel : « L’heure est grave » affirment-elles. Et de rappeler que « pour la première fois de l’histoire d’EDF, les élus de son comité central d’entreprise, ont à l’unanimité, lancé un droit d’alerte économique, le 10 décembre dernier ».
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