Des mouvements comme Nuit debout ou les Indignés sont révélateurs d’une aspiration à une démocratie plus « réelle »…
L’automne dernier, 7 % de la population parisienne (environ 160 000 personnes) a voté pour l’un des 219 projets retenus au titre du budget participatif de sa mairie. Depuis son lancement en avril 2016, la plateforme LaPrimaire.org s’efforce de rétablir « un pouvoir politique représentatif des citoyens en remettant la démocratie au coeur des processus de désignation des candidats à la représentation nationale ». Dans un proche état d’esprit, le site Questionnezvoselus.org permet aux citoyens d’interroger directement leurs représentants et de partager les réponses avec la communauté. Une emprise directe sur la vie démocratique que l’on retrouve dans les conseils de quartier de Rennes (Ille-et-Vilaine), les commissions participatives municipales de Saillans (Drôme), les comités de quartier de Rodez (Aveyron), les jurys citoyens en Poitou-Charentes, l’Alliance citoyenne de Grenoble (Isère)…
Tous ces dispositifs participatifs ont poussé sur le terreau d’une méfiance grandissante à l’égard du système politique. Ils puisent aussi une forme de légitimité à travers les savoirs colossaux que les nouvelles technologies de l’information mettent à disposition des citoyens. Qu’elles émergent des institutions ou de la société civile, ces pratiques nourrissent la démocratie. En favorisant l’engagement individuel, elles transforment les citoyens en acteurs sociaux. Et remettent les personnes au coeur des politiques qui les concernent. Des mouvements comme Nuit debout ou les Indignés sont révélateurs de cette aspiration à une démocratie plus « réelle ». À leur échelle, dans leur contexte, les sociétés coopératives et participatives (comme les Scop et les Sapo) remettent l’humain au coeur de l’entreprise. Elles démontrent aussi que d’autres organisations, moins bureaucratiques, plus démocratiques, sont possibles. Leur point commun ? Porter un projet de société, une façon d’être ensemble au quotidien, au service d’un idéal d’égalité. Avec des modèles économiquement viables.
Les nouveaux territoires de la démocratieInstitutionnelles ou citoyennes, en assemblées, sur le Net ou les réseaux sociaux, de nouvelles pratiques démocratiques viennent bousculer la prise de parole, la gestion municipale et jusqu’au travail.Voir l’ensemble du dossier |