Ravenne, bellissima !
Textes de Marie-Line Vitu – Photos d’Eric Raz
Pour qui aime la mosaïque, Ravenne est la destination rêvée. Dernière demeure de Dante, la belle italienne de la province d’Émilie-Romagne abrite un patrimoine architectural et culturel impressionnant. Une cité en partie dévolue aux piétons et aux cyclistes avec, en prime, le charme et l’élégance légendaires des Italien(ne)s.
La piazza del Popolo – la place du Peuple – s’extrait peu à peu de l’épais brouillard qui l’a enveloppée. Les brumes matinales y sont fréquentes durant l’hiver. Construite par les Vénitiens en 1470 sur le modèle de la majestueuse place San Marco de Venise, la piazza del Popolo constitue le coeur de ville. Les Ravennates s’y rassemblent pour les grandes occasions. Aucune voiture ne vient perturber la quiétude des promeneurs. Interdites à la circulation automobile, les principales artères touristiques de Ravenne sont, depuis plusieurs années, dévolues aux piétons et aux cyclistes. Ce qui est bien agréable ! Celle que l’on qualifie de capitale mondiale de la mosaïque peut tenir la dragée haute à ses « rivales », les somptueuses Venise et Florence, distantes d’une centaine de kilomètres. Ses précieuses fresques byzantines et ses édifices paléochrétiens, témoins d’un passé glorieux, ont forgé sa renommée artistique.
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco
Huit de ses monuments appartiennent au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. C’est dire l’extraordinaire beauté de son patrimoine. Deux mausolées : mausoleo di Teodorico et di Galla Placidia ; deux baptistères : battistero Neoniano (des Orthodoxes) et degli Ariani (des Ariens) ; trois basiliques : basilica di San Vitale, di Sant’Apollinare Nuovo (Saint-Apollinaire-le-Neuf) et Sant’Apollinare in Classe (Saint-Apollinaire-in-Classe) ; et la cappella di Sant’Andrea (chapelle Saint-André). Un héritage que ses 160 000 habitants entendent bien partager. Du 7 au 11 décembre dernier, Ravenne célébrait le 20e anniversaire de l’inscription de ses chefs-d’oeuvre au patrimoine de l’humanité de l’Unesco, à coups de conférences et de concerts. L’accès aux sites classés était gratuit et des Ravennates bénévoles accueillaient les touristes pour leur conter la genèse des monuments.
La ville des empereurs
Habitée par les Ombriens puis les Étrusques, Ravenne est très vite colonisée par Rome. Un grand port – l’antique port de Classe, aujourd’hui ensablé – est bâti pour y accueillir la flotte de la Méditerranée orientale. Sa position stratégique et sûre convainc l’empereur Honorius d’y transférer sa cour en 402. Ravenne devient le siège impérial de l’Empire romain d’Occident jusqu’à sa chute, en 476. La cité adriatique continue successivement d’être la capitale du royaume d’Italie d’Odoacre le Barbare, de celui des Ostrogoths de Théodoric en 493 puis de l’Empire byzantin (ou romain d’Orient) de 553 à 751. Du 5e au 8e siècle, Ravenne vit ses heures de gloire et atteint son acmé. La plupart des mosaïques et des plus somptueuses bâtisses datent de cette époque. Un extraordinaire esprit de créativité artistique souffle sur la ville, inspiré notamment par le culte chrétien arien et l’art byzantin, contribuant à constituer l’essentiel de son exceptionnel trésor patrimonial. Pendant des siècles, la belle semble endormie. Elle n’attire plus les convoitises ; reléguée au rang de simple ville de province. Au 20e siècle, la cité adriatique sort de sa léthargie, son glorieux passé à nouveau mis à l’honneur. Difficile de rivaliser avec les belles italiennes. Néanmoins Ravenne, ville d’art, mérite que l’on s’y attarde, ne serait-ce que pour sa douceur de vivre.
Le musée d’Art
Le musée d’Art de Ravenne (MAR ) a été créé en 2002 par la municipalité. Installé dans la Loggetta Lombardesca, ancien cloître du 16e siècle, il abrite le centre de documentation international sur la mosaïque. On peut y découvrir une collection permanente originale de mosaïques modernes et contemporaines imaginées par des artistes italiens. Notamment celle d’Antonio Rocchi, réalisée en 1951 d’après « L e Coq bleu » de Chagall.
La basilique Saint-Apollinaire-in-Classe
C’est l’unique vestige de Civitas Classis, l’antique ville de Ravenne, créée avec le port par l’empereur Auguste pour défendre l’Italie. L’église fut bâtie à partir de 532. Le campanile rond, typique de la région, lui, fut ajouté au 9e siècle. De prime abord, la basilique ne paye pas de mine. Mais sa modeste façade de briques plates rouges contraste avec le faste et l’immensité de la nef centrale. Les fresques de mosaïques dans le plus pur style byzantin honorent, entre autres, saint Apollinaire, fondateur au 1er siècle de la première communauté chrétienne dont il fut l’évêque.
La basilique Saint-Vital
C’est l’un des édifices les plus représentatifs de l’architecture et de l’art byzantins ; l’un des plus majestueux monuments ravennates. La sobriété de l’extérieur tranche avec la magnificence intérieure. Érigée en 525, la basilique Saint-Vital est constituée d’un noyau central octogonal coiffé d’une coupole de 16 mètres de diamètre, elle-même supportée par 8 colonnes de marbre. Les mosaïques flamboyantes sont remarquablement conservées. Il convient de s’attarder sur les motifs décoratifs révélant une surprenante perfection pour l’époque.
Infos pratiques
Club 3000 Azzurra Touristra à Ravenne
À 8 km au sud de Ravenne, l’hôtel-club 3000 Azzurra est situé au coeur de la station de Lido Adriano en bord de mer Adriatique. L’hôtel a les pieds dans l’eau, et la plupart de ses 115 chambres donnent sur la mer. Des animations (découverte de la région, activités sportives, initiation à la cuisine régionale…) sont incluses dans le séjour en pension complète. Durant les vacances scolaires, un club enfants accueille les petits de 3 à 12 ans. Un espace dédié aux ados de 13 à 17 ans est ouvert en juillet et août.
Ouvert d’avril à septembre, l’hôtel possède une piscine, une pataugeoire et un terrain multisports.
Pour tout renseignement, consultez ccas.fr