La quinzième édition des Rencontres nationales et internationales d’échecs du Cap d’Agde s’est achevée samedi dernier sur le centre de vacances CCAS. Près de 950 participants ont pris part à cet événement toujours aussi novateur.
Hasard ou coïncidence, c’est lors du changement d’heure automnal que les rencontres échiquéennes du Cap se déroulent chaque année. Entre distorsion du temps et mouvement permanent, la semaine la plus prisée de tous les échéphiles, selon les témoignages, révolutionne ainsi depuis vingt-trois ans la pratique du jeu des rois. De par son atmosphère, le Cap n’a pas d’égal !
Samedi matin, qu’ils soient néophytes, grands maîtres, amateurs ou classés, anglais, indiens, allemands, iraniens ou péruviens (24 nationalités représentées), chacun s’est laissé emporter par la frénésie du lieu, du plus jeune au plus âgé. La course aux appariements (désignation des adversaires), les affrontements, les sourires échangés comme autant de richesses propagées, ont donné le « la » de CapÉchecs 15e !
Un combat fraternel
Avec un trophée Karpov remanié, les acteurs de la salle Molière ont changé de visage : huit jeunes talents internationaux ont endossé le costume de précurseurs d’un futur young master, vainqueur du trophée Anatoli Karpov, déjà dans les papiers de l’association CapÉchecs. Plus tôt dans la matinée de samedi, les scolaires, en attendant la centaine de jeunes venus des colos CCAS, ont pris provisoirement possession de la bibliothèque pour un affrontement insolite placé sous le signe de l’amitié franco-russe et des échanges culturels. Deux équipes de quatre élèves se sont donc affrontées devant l’échiquier pour un combat fraternel, certes, mais très disputé…
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Car au Cap, c’est bien cette alternance de couleurs, d’attitudes et d’émotions qui fait la force d’un tournoi qui sort incontestablement de l’ordinaire. Les opens classiques, le blitz, le rapide et cette année, le match défi opposant Anatoli Karpov (parrain de l’événement et vainqueur du match) à Anatoli Vaisser (quadruple champion du monde vétéran) saccadent à souhait le rythme d’un rassemblement universel, populaire, une convergence des générations et des talents vers un lieu de jeu et de vie à part.
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Transition vers le futur
Aussi, lors de la cérémonie d’ouverture, dans les jardins tranquilles du centre, sur des notes aériennes et féminines d’un piano et sous les « bombes » d’un graffeur inspiré, Bob Textoris, président de l’association CapÉchecs, saluait « la belle variante ». « Depuis 1994 et la création des rencontres, nous avons sans cesse innové. Cette édition est une étape importante, une transition vers le futur… »
À ses côtés, Claude Pommery, secrétaire général de la CCAS, soulignera : « À CapÉchecs comme à la CCAS, les hommes et les femmes changent, mais la détermination ne faiblit pas. Et ici, nous avons la preuve que les échecs transcendent les frontières et les générations ! » Une sorte de message subliminal.
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