Vivre en collectivité, c’est apprendre à se débrouiller, gérer les conflits, prendre des décisions en commun, s’ouvrir aux autres et à la différence… Les colos sont l’occasion de grandir, témoignent parents comme enfants.
Propos recueillis par Samy Archimède, Sophie Chyrek et Frédérique Arbouet.
« J’ai surtout appris à être responsable et autonome »
Laurie-Lou Weghel, fille d’agent EDF
« En colo, j’ai surtout appris à être responsable et autonome. Les colos, ça permet de l’apprendre beaucoup plus rapidement et à un âge plus précoce. Il n’y a pas quelqu’un tous les matins qui passe derrière nous en disant : ‘Est-ce que tu as rangé ta chambre ? Est-ce que ton pique-nique est prêt ?’ Tout ça, on apprend à le faire seul et à y penser seul. Ça nous responsabilise.
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Dans ma vie d’adolescente, j’étais peut-être un petit peu plus mature que ceux qui ne partaient pas en colo. Il y a aussi des expériences difficiles… On était en autonomie sur un séjour au ski. Un soir, il devait être 16 h 45, on s’est dit : ‘On va se faire une dernière descente avant la fermeture des pistes à 17 heures.’ Mais on n’a pas pris la bonne remontée mécanique… On était complètement paumés et les portables ne captaient pas. Mais finalement, tout le monde s’est mis à réfléchir et à faire au mieux pour le groupe. Ceux qui étaient moins fatigués portaient les skis de ceux qui se sentaient plus faibles. C’est une bonne représentation de ce qui peut t’arriver dans la vie quand tu traverses une période difficile. Chacun essaye d’aider au mieux l’autre et finalement tu arrives à t’en sortir. »
« Apprendre à vivre en groupe, ne pas craindre les conflits »
Erwan Goulhot, père de cinq enfants
Technicien de surveillance à la centrale de Chinon, CMCAS Tours-Blois
Dans la famille Goulhot, il y a Baptiste (13 ans), Alexandre (11 ans), Coline (9 ans), Marceau et Louison (jumeaux de 6 ans et demi).
« Tous partent en colos dès l’âge de 4 ans, et ce, à toutes les vacances scolaires. L’avantage le plus évident est bien sûr l’accès aux activités, dont le coût peut être élevé en individuel. Mais en arrière-plan, c’est l’apprentissage de la vie en collectivité : se faire des copains, ne pas forcément s’entendre avec tout le monde…
Les conflits peuvent exister et on peut apprendre à éviter que cela dégénère. Ils ont beau être cinq à la maison, en colo ils se retrouvent seuls dans un groupe et il faut apprendre à ne pas avoir peur de cela. Ces temps de colos sont l’occasion de vivre de multiples situations, bonnes ou mauvaises. L’occasion de comprendre qu’il y a des règles qui s’appliquent aussi à l’extérieur. Pour grandir, c’est essentiel. »
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« Se rendre compte que la vie n’est pas toujours simple et facile »
Élisabeth Le Gal, mère de trois enfants
Agent en inactivité, CMCAS Val de Marne
« Les Activités Sociales aident à proposer à nos enfants une ouverture sur le monde. En colo, ils apprennent la vie en collectivité et découvrent des activités incroyables qui les enchantent à chaque fois. J’ai à coeur qu’ils se rendent compte que la vie n’est pas toujours simple et facile pour tout le monde. Ils ont trié et donné des vêtements pour une association d’aide aux migrants. Donner, partager, éviter de gâcher sont autant d’actions qui participent à leur apprentissage de la vie. »
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