Peut-on encore parler d’utopie au XXIe siècle ? Imaginer un monde égalitaire et sans conflit comme le faisait Thomas More il y a 500 ans ? C’est le thème des rencontres-débat organisées par la CCAS sur vos lieux de vacances, entre théâtre et philosophie.
Depuis la mort de Joseph, tout le village est en émoi : le vieil agriculteur a légué tout son patrimoine à la commune. Mais à une condition : que cet héritage soit utilisé…. pour y instaurer le communisme. C’est cette histoire cocasse, tirée d’un fait divers, que Laurent Eyraud-Chaume, fils d’agents originaire des Hautes-Alpes, est venu conter aux bénéficiaires en vacances au centre CCAS de Morillon (Haute-Savoie) le 28 février dernier.
À travers elle, la compagnie du Pas de l’oiseau porte un regard à la fois tendre et amusé sur la comédie humaine qui se joue dans les petites communes, entre le conseil municipal et le bistrot du coin. Une manière d’aborder la question de l’utopie, thématique des Act’Éthiques de vos vacances cet hiver et cet été.
L’utopie, une cause perdue ?
Un conte théâtral, donc, suivi d’une rencontre-débat avec le comédien et un professeur de philosophie, Jérôme Rouland. De quoi revisiter les connotations négatives aujourd’hui associées au terme d’utopie. Si aujourd’hui, on l’emploie davantage pour évoquer des causes perdues, il n’en a pas toujours été ainsi.
« Les vacances ne sont-elles pas le lieu préservé de l’utopie au sein du monde capitaliste ou bien une forme illusoire de liberté du travailleur-consommateur ? »
Jérôme Rouland, professeur de philosophie à Clermont-Ferrand.
Deux siècles avant la Révolution française, l’humaniste anglais Thomas More inventait le mot pour désigner une cité idéale, l’île d’Utopie, où les gens se soucieraient les uns des autres. Une société égalitaire où règnerait l’abondance et l’absence de conflits. On l’oublie souvent : les héritiers de More nous ont légué de belles innovations sociales, notamment les coopératives et les mutuelles.
L’homme du XXIe siècle aurait-il perdu confiance dans l’idée même de progrès social ? Sommes-nous encore capables de penser un monde différent ? Si vous partez en vacances dans un centre CCAS cet été, vous aurez peut-être l’occasion d’en débattre avec le comédien Laurent Eyraud-Chaume et le philosophe Jérôme Rouland !
À lire sur la médiathèque
Livres en accès libre sur la médiathèque des Activités sociales
« Désobéir », de Frédéric Gros, 2017, Epagine.
Conformisme social, soumission économique, respect des autorités, consentement républicain… Dans cet essai intempestif, le philosophe réinterroge les racines de l’obéissance politique, afin de se donner les moyens de provoquer de nouvelles formes de désobéissance.
Lire sur la médiathèque
« L’utopie », de Thomas More, 1516, édition électronique
« L’Utopie ou Le Traité de la meilleure forme de gouvernement » est le livre fondateur de la pensée utopiste, le mot utopie étant lui-même dérivé de son titre. L’ouvrage a connu un succès particulier en France aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Lire sur la médiathèque