Parmi les quelque 40 000 visiteurs de la 39e édition du festival breton de bande dessinée, on comptait des dizaines de bénéficiaires venus de toute la France : néophytes ou passionnés, issus de la colo voisine ou retraités en vacances, tous et toutes étaient présent·es à l’invitation de la CMCAS Haute Bretagne.
« La bande dessinée, c’est comme une drogue. » Ces mots sont ceux de Pierre Dautruche, retraité EDF depuis dix-huit ans. Ce mordu de BD, venu tout droit de Verdun (Meuse) avec son épouse Martine, attendait l’événement avec impatience. « Je possède 4 000 bandes dessinées. Chez moi, il y en a partout ! », avoue-t-il. « Partout, sauf dans la chambre et le couloir où c’est interdit », intervient Martine, le sourire aux lèvres.
Après avoir passé cinq jours au centre de vacances CCAS d’Auberville, à deux heures de route de la ville portuaire, les retraités ont rejoint Saint-Malo pour trois jours de festivités et un programme bien chargé à respecter.
À quai près de l' »Étoile du Roy » (photo), le bateau « Silahe » de la CMCAS Haute Bretagne est prêt pour accueillir les bénéficiaires. ©Charles Crié/CCAS
Ils ont consacré la journée du vendredi à la découverte des auteurs avant de participer au pot d’accueil organisé par la CMCAS Haute Bretagne, partenaire du festival pour la troisième année consécutive, à deux pas du navire « l’Étoile du Roy ». « C’est impressionnant, je suis vraiment surprise par le monde et la qualité de ce qu’on découvre ici », raconte Michèle Mandel, professeure de lycée venue de Metz (Moselle) avec son mari Denis, chargé d’affaire à GRDF.
Et la météo, clémente et ensoleillée, est sûrement pour quelque chose dans cet engouement général. « On ne connaissait pas Saint-Malo, c’est une très jolie ville, dans laquelle il est agréable de se balader », ajoute Michèle.
Visite guidée offerte aux bénéficiaires
Samedi matin, c’est encore sous un soleil radieux et un vent frais que les bénéficiaires se sont retrouvés pour participer à une visite guidée de la ville, orchestrée par Jean-Paul Melo, trésorier adjoint et président de la commission patrimoine de la CMCAS Haute Bretagne. Ce passionné d’histoire connaît sa ville comme sa poche et n’hésite pas à partager des anecdotes tout au long de la promenade sur les remparts malouins.
En montrant le fort national par exemple, il explique : « Pendant la guerre, les Allemands enfermaient des Français dans le château pour se protéger des bombardements américains. J’ai même une lettre de mon grand-père écrite de là-bas. » Quant aux bonnes astuces, il les partage volontiers. « Prenez les huîtres à Cancale, ce n’est vraiment pas loin », conseille-t-il à Pierre et Martine Dautruche, désireux de ramener une bourriche à Verdun.
« Les souvenirs, c’est dans la tête »
Après la visite, il est temps pour les amateurs de BD de se replonger dans l’univers qui séduit petits et grands. Pendant son séjour d’une semaine à la colo de Saint-Lunaire, Djali, 9 ans, a pratiqué le dessin, comme les 27 autres enfants âgés de 9 à 11 ans en séjour BD de l’autre côté de l’estuaire de la Rance. « Grâce à Zanzim, qui vient chaque jour nous donner des cours, on apprend des astuces pour mieux dessiner », raconte le jeune garçon originaire de Caen.
Tout au long de la semaine, la 3e édition de cette colo 9-11, encadrée par cinq animateurs, a fait appel au talent de l’illustrateur Frédéric « Zanzim » Leteulier, intervenant dans les colos depuis quelques années. « Les enfants ont participé à des ateliers de conception de personnages de bandes dessinées, de story-board et d’autoportrait », explique Loïc Macé, secrétaire général de la CMCAS Haute Bretagne.
Août 2018 : les 12-14 ans découvrent la BD
Les enfants, pas forcément fans de BD au départ, se sont laissé prendre au jeu au fil des jours. « À la maison, je lis aussi bien des mangas que des BD ou des romans : j’aime la lecture en général », confie Julia qui, pleine d’attentions, a prévu de déposer une carte postale achetée au salon de la BD sous l’oreiller de ses parents en rentrant chez elle.
Ces 28 enfants sont, autant que les adultes, repartis plein d’enthousiasme et pour certains les bras chargés de bandes dessinées chez eux. Reparti les mains vides, Djali philosophe : « Ce n’est pas grave, les souvenirs, c’est dans la tête ! »
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