Alors que les agents des Industries électriques et gazières continuent d’assurer l’approvisionnement en électricité et en gaz, les agents de restauration CCAS assurent le couvert dans les centrales nucléaires et thermiques, rappelle Jean-Claude Moreau, président de la Commission restauration de la CCAS. Exemple au CNPE de Penly, en Normandie.
Tandis que les uns produisent l’électricité indispensable au pays, les autres, personnels CCAS de la restauration, s’attachent à leur fournir des repas au quotidien. Comment, en ces temps compliqués, organiser la continuité du service de cuisine ? Au restaurant d’entreprise CCAS de la centrale nucléaire de Penly (Normandie), le chef de cuisine gérant, Daniel Pastor, et son équipe s’adaptent à cette situation inédite.
Pas question de faire faux bond aux collègues. « Par solidarité avec les agents en production », entre évidence et devoir, Daniel Pastor et sept salariés de sa brigade continuent de préparer de bons petits plats à leurs collègues électriciens, explique le chef, soulignant au passage que son personnel « est venu de son plein gré assurer le service ».
Les salarié·es du restaurant CCAS de Penly : à g., au service, Daniel Pastor ; à dr., à la caisse, Christine Martin. Photo : Daniel Pastor.
Certes, le volume des couverts a baissé : de 180 couverts d’ordinaire en moyenne, le restaurant est ensuite passé à 120 couverts au début de la crise sanitaire, et assure aujourd’hui 40 couverts, suite à la réduction des effectifs sur le site de la centrale. Des mesures préventives et d’hygiène viennent également renforcer le plan sanitaire gouvernemental en vigueur : désinfection et mise à disposition de gel hydroalcoolique à l’entrée du restaurant, respect des distances dans la file d’attente et à table…
Concernant l’approvisionnement, le chef cuisinier gérant a, dès le début de la crise, anticipé le problème et effectué ses commandes en conséquence. « J’ai 9 jours de boîtage » : comprenez, 9 jours de stock de produits non périssables. Daniel Pastor a juste modifié ses menus, privilégiant l’utilisation de denrées fraîches, donc périssables, afin d’éviter le gaspillage. À part ça, « le service est normal, confirme-t-il. Et les électriciens du CNPE, habitués du restaurant, sont contents et nous remercient d’être là ».
Deux questions à Jean-Claude Moreau, président de la Commission restauration.
Malgré les mesures de confinement, la CCAS a choisi d’assurer la restauration méridienne dans les centres de production d’électricité. Comment cela se passe-t-il ?
Les centres de production d’électricité continuent de « tourner » et produisent. Il faut pouvoir répondre aux besoins et nourrir les agents qui y travaillent. Nos 22 restaurants CCAS basés sur ces sites sont donc ouverts et opérationnels. Le personnel de restauration a répondu présent, et nos équipes continuent chaque jour à préparer des repas pour nos collègues, à midi mais également le soir, pour ceux qui font les trois-huit.
Près de 5 000 repas ont été servis au début du confinement, la semaine dernière, et environ 2 000 repas sont aujourd’hui servis par 140 agents de restauration CCAS. Il est à noter que, d’une part, le nombre d’agents EDF sur site a été restreint et que, d’autre part, certains ne se rendent pas au restaurant d’entreprise dans ce contexte difficile.
La CCAS répond présente dans cette période de crise si particulière, pour faciliter le travail et participer au mieux-être de nos collègues en poste. Nous nous attachons à mettre à leur disposition notre savoir-faire et une qualité de service, même si l’offre de plats au self a été adaptée afin de réduire le temps de passage et d’exposition, mais également pour anticiper les éventuelles absences dues à la pandémie. L’essentiel est de satisfaire les besoins des salariés des Industries électriques et gazières et des entreprises.
En quoi est-ce si important de poursuivre cette mission de service public ?
L’électricité, tout comme l’eau, n’est pas une marchandise comme les autres, mais un bien de première nécessité. Nous ne cessons de le répéter. Malgré le contexte, et si la situation venait à se dégrader, l’approvisionnement en électricité devrait continuer coûte que coûte. Même si la CCAS n’a pas de prérogatives de service public en tant que telle, elle assume son rôle et réaffirme son engagement social et professionnel, en garantissant un service de restauration de qualité aux agents qui font tourner les centrales.
Les restaurants méridiens en activité dans la production électrique
Dans les centres nucléaires de production d’électricité (CNPE) :
Belleville-sur-Loire (Cher)
Dampierre-en-Burly (Loiret)
Saint Laurent des Eaux (Loir-et-Cher)
Chinon (Indre-et-Loire)
Civaux (Vienne)
Le Blayais (Gironde)
Golfech (Tarn-et-Garonne)
Tricastin (Drôme, Vaucluse)
Saint-Alban-du-Rhône (Isère)
Cruas-Meysse (Ardèche)
Le Bugey (Ain)
Fessenheim (Haut-Rhin)
Cattenom (Moselle)
Nogent-sur-Seine (Aube)
Chooz (Ardennes)
Gravelines (Nord)
Paluel (Seine-Maritime)
Penly (Seine-Maritime)
Flamanville (Manche)
Dans les centrales thermiques :
Le Havre (Haute-Normandie)
Nantes Cordemais (Loire-Atlantique)
Martigues (Bouches-du-Rhône)
Bravo à tous ces agents qui prennent des risques pour le bien de tous.
Ceci dit, je relève ci dessus que » l’électricité comme l’eau est un bien de première nécessité » ! Pourquoi, alors, subit elle une TVA à 20 % , comme un produit de luxe ?….Cela représente une bonne dizaine de Milliards par an, ponctionnés dans la poche des abonnés !
Pour mémoire, si vous allez diner dans un restaurant étoilé, vous ne paierez que 12 % de TVA ( hors alcool )…Ou est le luxe ?