« Adieu les cons », d’Albert Dupontel : bienvenue en Absurdie

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Suze (Virginie Efira) et Jean-Baptiste (Albert Dupontel), incarnent un couple aussi mal assorti que désespérément humain dans « Adieu les cons » ©Jérôme Prébois – ADCB Films

Dans ce long-métrage qui a raflé le César du meilleur film cette année, Albert Dupontel signe une satire sociale burlesque et poétique, servie par des personnages débordants d’humanité, perdus dans la folie du monde moderne. À voir sur la Médiathèque des Activités Sociales (sur abonnement).


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Un suicide raté par maladresse, un kidnapping et la rencontre improbable et loufoque entre trois handicapés de la vie : ainsi débute le dernière film d’Albert Dupontel, « Adieu les cons », couronné aux Césars 2021. Le titre du film sonne comme une exclamation de défi : le défi lancé à une société devenue aussi folle qu’inhumaine par cet éternel gamin foutraque et rêveur qu’est resté Albert Dupontel.

Sorti en salles en octobre dernier, pour une semaine seulement avant la fermeture des cinémas, le film devrait revenir sur les écrans français dès la réouverture des salles.

Suze Trappet (Virginie Efira), coiffeuse de 43 ans condamnée par une maladie professionnelle incurable, se donne une dernière mission : retrouver son fils qu’elle a été contrainte d’abandonner sous X lorsqu’elle avait 15 ans. Dans cette folle course contre le temps, elle se retrouve flanquée de deux bras cassés, croisés au hasard de son parcours du combattant administratif : Jean-Baptiste Cuchas (Albert Dupontel), informaticien brillant mais inhibé et dépressif, et Monsieur Blin (Nicolas Marié), archiviste aveugle qui se met en tête de les guider dans leur enquête.

Dans cette tragédie frappadingue, comme écrite par un Ken Loach sous acide, la narration est cependant d’abord guidée par l’émotion. Suze Trappet, c’est une mère à la fois débordante d’humanité, et prête à toutes les folies pour retrouver ce fils qu’elle n’a jamais connu, avant qu’il ne soit trop tard pour elle. Jean-Baptiste, féru de technologie, est un handicapé émotionnel complet, incapable d’exprimer ses sentiments. Et M. Blin, l’archiviste, sorte de clown lunaire et fantasque, vient donner un contrepoint bienvenu au touchant duo.  

Une satire sans concessions sur la société contemporaine

On rit autant qu’on pleure dans « Adieu les cons ». Grâce à des dialogues bien troussés, des citations assassines et des situations ubuesques, Dupontel livre sa vision d’une société ultra-connectée, shootée aux nouvelles technologies, minée par l’obsession sécuritaire, qui détache les gens de l’émotion pure.

Suze et Jean-Baptiste sont deux anonymes (dont personne n’est fichu de dire le nom sans l’écorcher), broyés par un système devenu fou : lui, victime de burn-out au travail, et elle, engluée dans les tentacules d’une administration kafkaïenne qui rappelle furieusement l’univers de « Brazil » de Terry Gilliam (qui fait d’ailleurs une courte apparition).

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Dupontel et Efira versus l’administration française. ©Jérôme Prébois – ADCB Films

Sans oublier les allusions à l’actualité brulante des violences policières, soulignées entre autre par la cinglante réplique de Monsieur Blin en train de se faire recoudre le crâne : « Comment ça, à l’hôpital ? J’ai pris un coup violent sur la tête, je saigne, j’ai mal, et je ne suis pas à la police ?! ». Bref, une comédie douce-amère que l’on pourrait résumer par une autre citation de Jean-Baptiste : « Être intégré dans un monde de dingues, je ne suis pas sûr que ce soit une réussite ».


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"Adieu les cons", d’Albert Dupontel : bienvenue en Absurdie | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 102816 Affiche dAdieu les cons dAlbert Dupontel« Adieu les cons »

Un film d’Albert Dupontel, avec Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Jackie Berroyer… France, 2020 – 1 h 27 min. Production : Catherine Bozorgan, Stadenn Prod, Manchester Films, Gaumont, France 2 cinéma

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