Fruit d’une résidence artistique sur les bases opérationnelles Enedis d’Apt et de Tarascon en juin 2022, la « Fontaine zen » de Gillian Brett, plasticienne, a été présentée aux publics de Contre Courant le 17 juillet. L’aboutissement d’un partenariat entre le Fonds régional d’art contemporain (Frac), les Activités Sociales de l’énergie et Enedis.
C’est à l’abri des grands pins de l’île de la Barthelasse que l’artiste plasticienne Gillian Brett a choisi d’installer l’œuvre psychédélico-futuriste qu’elle a réalisée lors de sa résidence sur les bases opérationnelles d’Apt et de Tarascon, en juin 2022. L’étrange fontaine, composée de matériaux destinés à être mis au rebut et récupérés sur les deux sites de travail, ne peut manquer d’attirer les regards des vacanciers curieux qui se sont réunis le dimanche 17 juillet pour assister à la restitution de cette résidence et rencontrer Gillian.
Le projet est né en 2021, à l’issue d’une première série de quatre résidences d’artiste dans les villages vacances du Brusc, de Giens, de Savines-le-Lac et de Six-fours-les-Plages, mises en place dans le cadre du partenariat entre le Fonds régional d’art contemporain (Frac) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la CCAS, et du projet régional Rouvrir le monde. Les deux structures ont alors eu l’idée ont souhaité expérimenter la rencontre de l’art avec le monde du travail sur des sites des Industries électriques et gazières, en y associant la CMCAS Avignon – représentée par sa présidente Françoise Rayet et le président de sa commission Culture, Jacques Galetto – ainsi qu’Enedis.
« L’objectif de ce type de résidence est bien entendu de faire sortir l’art des musées, et de montrer que l’artiste tire également son inspiration de son environnement immédiat, pour s’inscrire dans un territoire », explique Cécile Coudreau, responsable programmation et diffusion culturelle sur le territoire pour le Frac.
Gaines, câbles électriques, compteur Linky…
Choisir Gillian Brett semblait donc tout indiqué pour une résidence sur les bases opérationnelles d’Enedis, au plus près des agents techniciens qui interviennent sur le terrain. Cette plasticienne marseillaise de 31 ans explore en effet les rapports entre l’homme et la technologie, qui le rend de plus en plus dépendant. Comme elle avait déjà travaillé à partir de matériel informatique obsolète pour une première série d’œuvres sur les excès de la société de consommation, il était assez naturel qu’elle se penche sur les usages et les différents équipements issus des industries électriques et gazières.
Accompagnée par Grégory Jean (président de la SLVie Apt-Cavaillon) et Yann Sévéon, deux des techniciens travaillant sur les bases opérationnelles, l’artiste a pu échanger avec les équipes présentes sur place, afin qu’elles lui transmettent leur savoir-faire.
L’œuvre exposée à Contre Courant du 17 au 22 juillet, à mi-chemin entre monstre mythologique et robot futuriste à la Enki Bilal, est ainsi composée de gaines, d’isolateurs, de câbles électriques, de résine isolante ou encore d’un compteur Linky. Quoique « œuvre » ne soit pas le terme approprié. « Une résidence de deux semaines laisse très peu de temps pour créer, explique Gillian Brett. Une installation nécessite beaucoup de tests pour mûrir. Celle-ci est donc plutôt une œuvre en devenir. Son titre provisoire pourrait être ‘Fontaine zen’… »Et l’un des spectateurs de conclure en souriant : « Et pourquoi pas Contre courant »?