Résistant déporté, devenu après-guerre releveur de compteurs à GDF, bénévole puis salarié de la CCAS, Jean Villeret publie, à l’âge de 100 ans, ses Mémoires. À cette occasion, nous revenons avec lui sur toute une vie d’engagement.
Un combattant, pas un héros
Jean Villeret raconte son engagement dans la Résistance, en rappelant qu’elle a concerné toute l’Europe. Faisant partie des Francs-tireurs et partisans, il savait qu’il risquait d’être fusillé. Cet engagement était pour lui « instinctif et viscéral », d’où son affirmation selon laquelle « nous n’étions pas des héros » : « on continue notre combat, même s’il y a toujours de la tristesse ».
La déportation et ses suites
Arrêté le 3 février 1944, interné à Fresnes, puis déporté « Nacht und Nebel » (Nuit et brouillard) au camp de Natzweiler-Struthof, Jean Villeret fut, selon ses mots, « condamné à mort à petit feu ». À la libération du camp, il pense, comme son père le 11 novembre 1918, que ce sera à l’avenir « Noël tous les jours ». Il va vite déchanter, mais poursuit ses combats au service de la liberté et de la paix, contre toutes les discriminations.
Portrait d’un esprit libre
Même s’il a beaucoup témoigné sur la Résistance et la déportation, la vie de Jean Villeret ne se limite à la Seconde Guerre mondiale. Sportif amateur dès son enfance, sur les bords de la Marne, golfeur nonagénaire, il a aussi occupé diverses fonctions d’animation au sein de la CCAS. Il dit sa croyance profonde dans les vertus de l’éducation, lui qui était un écolier « qui commençait toujours par dévorer son manuel d’histoire ».
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Le temps des mémoires
Pour Jean Villeret, la résistance « commence par la désobéissance ». Mais il faut bien que ses valeurs restent connues, en particulier le programme du Conseil national de la Résistance (CNR). « On a tendance à effriter tout cela, mais ils ne pourront jamais l’enlever de l’histoire ». C’est pourquoi il vient de co-écrire un livre de mémoires. Et si ce siècle de vie était à refaire, indique-t-il, « je revivrai tout à l’identique ».
À lire
« Un jour, nos voix se tairont », de Jean Villeret, entretiens avec Julien Le Gros, éditions Alisio, 2023, 18 euros.
Rédigé sous forme d’entretiens avec le journaliste Julien Le Gros, « Un jour, nos voix se tairont » est organisé en trois parties, intitulées « Une jeunesse en Résistance », « L’enfer de Dante » puis « Transmettre ».
Le livre comprend aussi des témoignages d’élèves des classes où Jean Villeret est intervenu ainsi que des évocations de sa forte personnalité par celles et ceux qui l’ont côtoyé.
Sur chaque livre vendu, 1 euro est reversé à l’Amicale des déportés de Natzweiler-Struthof.
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