Retraité d’EDF, Henri Combret raconte son quotidien de jeune appelé dans son dernier livre, « Du Béarn à l’Algérie, récit d’une tranche de vie 1944-1962 ». Ou quand la petite histoire rencontre la grande.
Ancien monteur électricien aujourd’hui à la retraite, Henri Combret s’étonnera toujours d’avoir pu écrire autant d’ouvrages. Lui, « le simple ouvrier ordinaire », il en est à son treizième livre. Contrairement aux précédents, qui traitaient de gastronomie béarnaise, l’ouvrage « Du Béarn à l’Algérie, récit d’une tranche de vie 1944-1962 » raconte comment, à 20 ans, il s’est retrouvé comme tant d’autres jeunes appelés, dans le bourbier de la guerre d’Algérie.
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La mémoire de tout un peuple
Comme une commode dont on ouvrirait les tiroirs les uns après les autres et d’où s’échapperaient des images en vrac, Henri Combret nous livre dans ce nouvel ouvrage ses souvenirs de jeunesse. Dans la première partie du livre, il nous replonge dans une époque sans télé et sans voiture, avec des voisins qui forment une famille à l’échelle d’un quartier, nous conte la chasse à la palombe et la préparation du cochon. Il montre le petit garçon joyeux qu’il était. Son récit est truffé d’anecdotes sur la vie quotidienne et dresse le portrait de personnages truculents.
Mais la petite histoire donne à voir la grande, et la mémoire d’Henri, celle de tout un peuple. « En 1944, à Oloron-Sainte-Marie, dans le Béarn, il y avait une villa avec un grand parc, raconte-t-il. On ne devait pas aller y jouer. » Plus tard, il apprendra que la Gestapo y torturait les résistant·es. Il a choisi d’ouvrir son livre avec ce souvenir. Tout un symbole.
« L’écriture de ce livre n’était pas prévue, confie-t-il. Cela n’a pas été facile de changer de style, mais finalement c’est allé assez vite : je l’ai écrit en dix mois. »
Tout a commencé avec le mensuel « l’Ancien d’Algérie », le journal de la Fnaca (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) auquel il est abonné et où il publie en octobre 2017 un article sur ce que l’Algérie a représenté pour lui. Les réactions sont immédiates, de la part de camarades de régiment et d’autres appelés.
« Ils avaient envie que j’écrive sur cette période. Pour ceux qui y sont allés, l’Algérie c’est l’omerta, ils en parlent peu, affirme Henri Combret. Ils voulaient que l’on mette des mots sur ce que nous avions vécu. »
« Je voulais parler de ces dix mois passés en Algérie. C’était la fin de la guerre et cette période fut la plus troublée, la plus meurtrière, insiste-t-il. Nous avons aussi vécu le drame des harkis, des supplétifs restés en Algérie, et le terrible exode des Français d’Algérie. »
Henri Combret nous livre un témoignage sur une guerre qui pendant longtemps n’en aura pas porté le nom, on a longtemps parlé des « événements d’Algérie », mais qui « aura volé leurs 20 ans à toute une génération ».
Où trouver le livre ?
Pour commander le livre, s’adresser à :
Henri Combret, 20, rue Jean-Haure, 64870 Escout ou Henri Combret, CMCAS Béarn-Bigorre, SLV 4 Oloron, 8, rue Ampère, 64400 Oloron-Sainte-Marie
Adresse mail : henri.combret@sfr.fr
Prix : 15 € (+ 4 € de frais de port). Version numérique : 5,99 €.