Le bénévolat laisse une trace indélébile chez toutes les personnes qui s’y adonnent, Bénédicte Deriot en tête. En rejoignant Électriciens sans frontières (ESF) puis en devenant il y a deux ans cheffe du plan Covid-19 au sein de l’organisation, cette jeune retraitée de 53 ans a donné un nouveau rythme à son quotidien.
Sur le point de liquider sa retraite, fin 2016, Bénédicte Deriot s’interroge comme tant d’autres dans ce moment charnière de la vie active : « Comment vais-je bien pouvoir occuper mes journées, après vingt-cinq années passées chez EDF ? » Cinq ans plus tard, elle n’a même plus le temps de se poser la question, tant son agenda déborde !
Depuis mars 2020, Bénédicte Deriot coordonne le plan Covid-19 déclenché par Électriciens sans frontières (ESF), organisation de solidarité internationale, dont les Activités Sociales sont partenaires. Une lourde responsabilité lui incombe désormais, elle qui a toujours voulu se consacrer, d’une manière ou d’une autre, à « faire du social ». Avec la crise sanitaire, elle a été servie !
Entre devis, commandes et factures
Sa mission : organiser et adapter les projets d’ESF aux circonstances, face aux risques sanitaires et en dépit des restrictions de déplacement. Pour la remplir au mieux, la bénévole s’appuie sur des compétences solides, acquises en entreprise, que ce soit la maîtrise juridique « des contrats et de toutes leurs clauses » ou la capacité « à gérer une équipe ». Bénédicte Deriot n’est pas dépaysée.
Certes, « l’approche est différente » entre EDF et ESF, mais, dans l’humanitaire comme dans tous les domaines, seule la volonté compte pour agir. Le souffle supplémentaire, essentiel, c’est l’expertise. Indispensable, notamment pour bien administrer le budget dont Bénédicte Deriot a la charge.
Sa journée type de bénévole : réaliser des devis, passer les commandes, vérifier les factures… En clair, veiller, en permanence, à ce que « l’argent ne soit pas dilapidé » : la situation est urgente et les périmètres d’intervention d’Électriciens sans frontières sont multiples. « Une seule erreur de logistique ou d’organisation suffit à compromettre la bonne avancée d’un projet », rappelle-t-elle.
L’expérience du terrain
Une autre partie du travail de Bénédicte Deriot consiste à réaliser les plannings et les rapports d’activité, en relançant, si besoin, les chefs de projet afin de connaître l’état d’avancement des dossiers. Il s’agit également de vérifier que le travail sur place est bien fait. En effet, même si ESF a confiance en ses partenaires, l’association a délégué les visites de réception de chantier, dont les chefs de projet se chargent habituellement, à des bureaux de contrôle locaux.
Simple principe de précaution car, au final, « toutes les actions menées se sont très bien passées : des réponses spécifiques ont été apportées à chaque situation ». Remise en état d’installations électriques, mise en place de pompes à eau et de lampadaires solaires, d’éclairages d’espaces, etc. De la liste, non exhaustive, des dernières réalisations d’Électriciens de France sur le continent africain (lire l’encadré ci-dessous), Bénédicte Deriot tire une conviction profonde : rien n’aurait pu aboutir sans le travail de capitalisation effectué par l’organisation, fruit de sa longue expérience dans tous ces pays. Aucun doute pour elle : « C’est avant tout notre bonne connaissance du terrain qui nous a permis de gérer à distance les projets en cours durant la pandémie. »
Des dispensaires et des hôpitaux en Afrique
Dans les pays les plus pauvres de la planète, le manque d’accès à l’énergie et à l’eau, déjà dramatique, s’est fait encore plus cruellement ressentir avec l’épidémie de la Covid-19. C’est pourquoi Électriciens sans frontières a conçu un programme spécifique, visant les infrastructures de santé – dispensaires et hôpitaux – de huit pays d’Afrique.
« Avec le confinement, se rendre sur le terrain était impossible. On s’est donc concentrés sur les territoires où nous sommes déjà bien établis, dont nous connaissons les rouages et où nous avons des partenaires avec qui traiter », explique Bénédicte Deriot. Avec un seul mot d’ordre : « la confiance, sans laquelle toute aide à distance est impossible ». Le contact avec les interlocuteurs locaux a ainsi été établi, région par région, grâce aux différents chefs de projet ESF, chacun étant expert d’un territoire. « Après avoir déterminé les besoins et évalué les risques, nous avons fait le tri dans les remontées d’informations, puis nous avons monté des projets, notamment au Togo, au Burkina Faso et au Mali, en collaboration avec les associations et les entreprises locales. »
Soutenir Électriciens sans frontières
Pour les salarié.es de certaines entreprises partenaires d’Électriciens sans frontières (notamment EDF SA, Enedis et RTE), une partie du temps consacré aux projets ou à la gouvernance de l’ONG peut être prise sur le temps de travail.
En savoir plus sur l’engagement bénévole
Grâce au soutien de ses 1300 bénévoles et à des partenariats avec des acteurs locaux, ESF favorise le développement économique et humain en utilisant les énergies renouvelables. En 2019 et 2020, l’ONG a reçu le Prix ONU pour l’Action climatique et le Prix Zayed pour le développement durable.
Pour aller plus loin ou pour faire un don : www.electriciens-sans-frontieres.org et sur Twitter (@ESF_ONG)
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