Colo culture urbaine : bienvenue à Marseille !

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Les enfants s’entraînent au graffiti sur une bâche en plastique ©J.Marando/CCAS

Quinze ados de 12 à 14 ans ont découvert la cité phocéenne à travers sa culture urbaine, du 2 au 8 avril derniers. Beatbox, street art… En plus d’une visite des lieux emblématiques de la ville, ils ont pu s’imprégner de la culture hip-hop.

« Je voulais voir une ville que je ne connaissais pas et apprendre de nouvelles choses. Hier, on a fait un atelier de beatbox. On a utilisé plusieurs rythmes. C’était cool », énonce Loris, 12 ans. Quinze adolescents se sont rendus à Marseille pour ce séjour nouvellement mis en place. L’objectif de la colo : visiter un lieu inconnu en développant son goût pour l’art urbain. Les enfants logent en plein cœur de la ville, dans un quartier très vivant, à deux pas de la célèbre avenue de la Canebière. L’opportunité pour eux de profiter de l’ambiance chaleureuse de la ville.

Artistes en herbe

Les jeunes ados sont ici pour saisir l’univers de la culture urbaine. Pour cela, ils se rejoignent dans un ancien couvent transformé en atelier d’artistes. Il est situé dans le quartier de la Belle de Mai, berceau artistique de Marseille.

Les enfants sont chanceux. Ils vont s’initier aux rudiments du street art avec Bruno Dire. L’artiste est connu ici. Les ados ont contemplé ses tags dans la ville. Bruno les initie aux techniques de base. Par exemple, dessiner en utilisant deux stylos en même temps. Mais il précise : « Vous savez, dans le graffiti, il n’y a pas vraiment de règles. »

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Bruno montre aux enfants comment dessiner avec deux stylos en même temps. ©J.Marando/CCAS

Les enfants sont attentifs. « Vous pouvez trouver une façon stylée d’écrire votre prénom ou votre blaze », leur indique l’artiste. Élie, 13 ans, a choisi le mot « Éliroc ». Il essaie de styliser son écriture. « C’est le nom de ma chaîne YouTube. J’ai 230 abonnés », commente-t-il fièrement. « En fait, il y a plein de règles dans le street art, rectifie Bruno. Mais je veux que les jeunes comprennent qu’on n’est plus à l’école. Il y a des règles mais pas de limites. »



Après les esquisses sur papier, vient le moment pour les enfants d’utiliser les bombes. Ils devront réaliser une œuvre le dernier jour. Protection oblige : ils se couvrent de sacs-poubelle et de masques. Ce qui les fait rire. « Il faut d’abord tracer des traits, indique Bruno. Vous devez jouer sur la vitesse pour changer le rendu : aller plus vite ou au contraire ralentir. » Mélie s’étonne : « C’est lourd les bombes et ça fait mal aux doigts. » Au bout de quelques minutes déjà, les ados ont progressé et maîtrisent ce matériel.

Au rythme du beatbox

De l’autre côté du jardin ensoleillé, dans une pièce ombragée, Florent initie les jeunes au beatbox. C’est un artiste reconnu dans le milieu, il a été vice-champion du monde en 2015. Le beatbox est la discipline qui consiste à faire de la musique uniquement avec sa bouche. Première étape pour les enfants : maîtriser le rythme des percussions. Chaque son est symbolisé par des lettres : « P » et « K ». « Répétez après moi », entame Flo. Il fait une démonstration. Les ados sont impressionnés. Mais le cours est difficile. Le beatbox est une gymnastique complexe de la bouche. Il faut se lâcher. Les animateurs aussi se prennent au rythme et essaient. Étape suivante : s’exercer au micro. « Qui veut se lancer ? » Personne n’ose. Flo insiste : « De toute façon, vous allez tous y passer. »

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Océane, Emma et Lehna chantent du Drake pendant que Flo enregistre sur la Loop station. ©J.Marando/CCAS

L’une des jeunes filles du groupe se risque. Son rire masque sa gêne. Il faut du courage pour surmonter sa timidité. Les premiers décoincent les autres. Tom, 12 ans, casquette sur la tête, a le look hip-hop. Mais pas que. Il est très doué. Le professeur l’encourage, il est impressionné. Les jeunes doivent ensuite choisir une chanson qu’ils apprécient. Ils devront utiliser la loop station pour reproduire des chansons qu’ils aiment écouter, à la manière beatbox. La loop station permet à Flo d’enregistrer des sons, de jouer sur la répétition pour créer une chanson. Même si les enfants ne deviennent pas des artistes demain, ils auront pris beaucoup de plaisir.

À la conquête du Panier

Le quartier du Panier est le plus vieux quartier de la ville. C’est aussi le plus célèbre pour le street art. Ici, chaque élément de la rue est devenu une œuvre d’art. Silhouettes féminines, clown gigantesque, Charles de Gaulle revisité par l’artiste Mister P… les enfants adorent. « C’est grave beau », s’exclame Julia. Mélie, 12 ans et demi, est tout aussi admirative : « Le thème du séjour me plaisait vraiment. Apprendre le graffiti peut m’aider car je suis nulle en dessin. »

Arrivés devant le Bar des 13 coins, situé rue Sainte-Françoise, Joséphine, 12 ans, s’arrête : « Hé regardez, c’est le bar qui ressemble à celui de ’Plus belle la vie’ ! » Les enfants se prennent en photo, qu’ils partagent avec leurs amis grâce à leur smartphone.

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Élie et Loris devant l’une des femmes du quartier du Panier. ©J.Marando/CCAS

Le « patatroc », à la rencontre des commerçants

Rien de tel qu’un jeu pour connaître une ville et ses habitants. Les jeunes sont prêts à se livrer à un défi de taille : le « patatroc ». Le principe en est simple : échanger, avec les commerçants, une pomme de terre contre un objet qui représente la ville de Marseille. Même si ce jeu paraît insignifiant, il est un moyen pour ces ados d’aller à la rencontre des autres et de mettre de côté leur timidité. Ils doivent se surpasser.

Ils sont deux par équipe. Élie et Loris sont déterminés. Premier beau trésor : un stylo sur lequel est inscrit le mot « mistral ». Comme le vent froid et sec qui souffle souvent sur la ville. La première commerçante s’amuse : « On mangera des frites demain. » Mais ce n’est pas si facile. Le deuxième commerçant leur rend une patate échangée par un autre groupe. Les garçons obtiendront finalement, après de nombreux échanges, deux porte-clés en forme de coquillage, directement confectionnés dans un atelier de la région.

« Le jeu était super bien, j’aime beaucoup Marseille. Les couleurs me rappellent un peu Nice. J’adore les tags dans les rues. Je me sens bien », confie Joséphine. Chaque groupe a pu récolter de beaux cadeaux. Difficile de désigner un vainqueur !

Les calanques en bateau

La région de Marseille recèle bien d’autres richesses. Les jeunes ont organisé une sortie en bateau pour admirer les calanques. En effet, ce sont les enfants qui gèrent leur budget pendant la colo, avec l’aide des animateurs. Lunettes de soleil sur le nez, sourire aux lèvres, écouteurs dans les oreilles, ils contemplent tranquillement la beauté du paysage. Eau turquoise, roches calcaires… On arrive au Parc national des calanques. Un vrai coin de paradis. Les mains se rapprochent, de jeunes couples se forment. « C’est magnifique », confient-ils. Marseille leur laissera un souvenir riche en initiations.


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