Charlotte Marin a troqué le bonnet de bain pour la tenue de pilote d’avion. À 24 ans, cette fille d’agent EDF, ancienne nageuse de haut niveau, s’envole vers de nouveaux horizons.
Main sur le fuselage, regard perdu dans le lointain, à quoi donc pense Charlotte ? À son prochain vol ? À ses examens ? Depuis un an, elle est inscrite à l’Ifam, l’Institut de formation aéronautique de Montpellier (Hérault). Un rêve éveillé pour celle qui, enfant, aimait tant jouer avec ses avions. « Comme un garçon », sourit-elle.
Le déclic s’est produit en 2015, un jour d’été, sur le banc d’une piscine, en parlant avec un collègue maître-nageur. Elle lui avoue sa passion pour les engins qui volent. Il lui répond : « Pourquoi tu n’en ferais pas un métier ? » Étoiles dans les yeux, poussée d’adrénaline. La vie de la jeune Vosgienne bascule. Devenir pilote de ligne…
« Jusque-là, je n’avais jamais pensé que j’en étais capable. »
Jusque-là, la vie de Charlotte, fille d’une commerciale à EDF et d’un comptable à la CCAS, c’était des longueurs à la piscine et des week-ends de compétition. « J’ai commencé la natation à 6 ans. Je voulais être championne olympique. C’était mon rêve jusqu’à mes 15 ans. » Quatre heures dans l’eau tous les jours, vingt heures par semaine. Sans compter la musculation. Elle côtoie Laure Manaudou, devient la meilleure amie d’une future championne de France. Mais la concurrence est trop forte. « Je suis du genre tenace, mais parfois ça ne suffit pas, glisse-t-elle sans amertume. Je suis passée à autre chose. Les rêves se transforment. »
Du rêve olympique aux frissons de la voltige
Après la rentrée 2015, tout s’enchaîne très vite. Elle décroche le diplôme d’hôtesse de l’air. « J’ai toujours eu une admiration pour ce métier qui est basé sur le secourisme. » Mais ce qu’elle veut, c’est piloter. Elle intègre l’Ifam, école qui forme les futurs pilotes. Des hommes en grande majorité. Cours théoriques et mathématiques : un nouveau défi pour la jeune femme, peu portée sur les études.
En parallèle, elle découvre l’aéroclub de Montpellier. Mais aussi l’Aneg, l’Aéroclub national des électriciens et gaziers, qui, en prenant en charge une partie des coûts, va lui permettre de multiplier les sorties aériennes. Et de participer au raid Latécoère en septembre dernier : deux semaines d’aventure entre Toulouse et Dakar à bord d’un monomoteur, avec une camarade de l’Ifam.
« Survoler Gibraltar, le Maroc, la Mauritanie… C’est mes plus belles heures de vol ! »
Charlotte n’espère qu’une chose : pouvoir participer de nouveau à ce raid à bord du PA28 de l’Aneg en septembre prochain. Mais d’ici là, d’autres émotions l’attendent. Elle s’est découvert il y a quelques mois une nouvelle passion : la voltige aérienne. Une discipline acrobatique qui lui permet « d’allier sport et passion de l’avion ». Thierry Amar, son entraîneur, est épaté par le parcours de la jeune femme : « En quelques mois, elle a accompli des progrès énormes. » Reste à « canaliser son envie de brûler les étapes ». Mais personne ne pourra empêcher la néo-Montpelliéraine de réaliser son rêve ultime : « pilote à Air France ». Premier vol d’ici à deux ans. Si les vents sont porteurs.
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