« Lier le sport et la culture, c’est possible ! » titrait le programme de la soirée de retransmission du match d’ouverture de la Coupe du monde de Rugby à Toulouse. Pour le plus grand plaisir de près de 200 bénéficiaires, Omar Hasan, ancien pilier devenu chanteur, a donné un concert avant que les joueurs ne s’élancent. Pour les amateurs et amatrices de rugby, la présence du baryton a été « la cerise sur le gâteau » de ce moment de partage et de retrouvailles.
« Ici, si tu cognes tu gagnes, ici, même les mémés aiment la castagne ! », entonne Omar Hasan, l’ancien pilier argentin devenu chanteur baryton, avant le coup d’envoi du match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby, opposant la France à la Nouvelle-Zélande, le vendredi 8 septembre à Toulouse. Dans le Parc des sports du Bazacle, tout près de la Garonne, « le plus toulousain des Argentins » clôture son concert avec la chanson emblématique de Nougaro et de la ville : « Ô Toulouse ». Les bénéficiaires reprennent avec lui le refrain de cette Marseillaise locale avant l’autre Marseillaise, la vraie, qu’ils entonneront les joues (et pour certaines les bras) peints de bleu, blanc, rouge.
« Certaines », car ici, ce soir, le rugby est aussi une histoire de femmes. « En avant ! L’arbitre l’a pas vu, non mais franchement ! », s’exclame en levant les bras Maryse Dupuy, dont le mari Bernard est retraité des IEG. « Toi, tu vas pas passer la soirée ! », prophétise en riant son voisin, en la regardant s’agiter sur sa chaise. En tant que passionnée, elle a choisi sa place face à l’écran installé en plein air. Aux premières loges. Seuls de très jeunes enfants, assis en tailleur dans l’herbe, le nez collé à l’écran, sont plus près. « J’aime ce sport de contact, de combat. J’ai plein d’amis dans le rugby, c’est un univers où règnent une grande bienveillance et une ambiance festive. »
Maquillés ou costumés, les enfants comme les adultes (ainsi Maryse, peinte et perruquée !) profitent de l’ambiance festive d’un grand soir de match. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
Deux tables plus loin, Régine Crouzy, dont le mari, un autre Bernard, est retraité du dispatching à Toulouse, savoure cet instant. « C’est ma fille qui m’a offert cette soirée pour mon anniversaire », lance-t-elle, joyeuse et complice, désignant sa fille, agente Enedis, qui est installée en face d’elle. « Chez nous, le rugby est une histoire de femmes, d’abord ma grand-mère, ma mère et aujourd’hui ma fille », poursuit-elle. Son collier blanc se détache sur son tee-shirt rouge, elle est un drapeau tricolore à elle toute seule.
« Je regarde les matchs depuis que je l’ai rencontrée », dit son mari en souriant. Tandis que les assiettes remplies de haricots blancs et d’agneau local envahissent les tables, Régine se remémore ces après-midi entières passées au stade. Elle interpelle sa fille : « Tu te souviens, de ce jour où on attendait le bus des joueurs ? On n’a jamais eu aussi froid. Et les chips, tu te rappelles ? [Rires.] On avait tellement froid qu’on tremblait. Les chips qu’on mangeait tombaient dans la capuche de la personne qui faisait la queue devant nous. »
« C’est ma fille qui m’a offert cette soirée pour mon anniversaire » confie Régine Crouzy (photo), présente ce 8 septembre avec son mari Bernard et avec sa fille, agente Enedis. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
C’est dans ces moments où les fans, serrés les uns contre les autres, guettent l’arrivée des joueurs qu’elle a rencontré une Grenobloise qui a suivi l’équipe de sa ville dans tous ses déplacements jusqu’à l’âge de 90 ans. « Elle réservait des hôtels avec le wifi, et dès que le match était terminé, elle filait dans sa chambre et se repassait le match. » Après la troisième mi-temps. Bien sûr. « J’ai encore en mémoire les troisièmes mi-temps qu’Omar Hasan ambiançait quand il jouait au Stade toulousain, mais je ne l’avais encore jamais entendu en concert ! »
Depuis l’ouverture des grilles du Parc des sports du Bazacle, Jacques Rouquayrol, secrétaire général de la CMCAS Toulouse, passe de groupe en groupe, s’assure que tout va bien. C’est lui qui a eu l’idée de faire venir Omar Hasan. « Je suis un ancien rugbyman. Les valeurs du rugby et celles de la CCAS sont très proches », souligne-t-il, donnant pour exemples la solidarité et l’esprit d’équipe.
Joueur international argentin de rugby à XV, Omar Hasan a évolué au poste de pilier de la Nouvelle-Zélande à l’Australie avant de finir sa carrière à Toulouse, où il fonde le Café Tango. Sur scène avec Noémie Bickel, présidente de la CMCAS Toulouse et Jacques Rouquayrol, secrétaire général de la CMCAS et en charge du projet. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
« Cette soirée, c’est aussi l’occasion de faire découvrir l’opéra au plus grand nombre », rappelle Noémie Bickel, présidente de la CMCAS : « Peu de personnes dans leur vie ont la chance de voir un opéra. » Ali Kouider, correspondant de SLVie à Toulouse, a remarqué que des spectateurs étaient émus pendant le concert : « J’ai vu des yeux qui brillaient. » Il sourit, montre les personnes visiblement ravies d’assister à l’événement : « Tu vois, on est là pour que les gens partagent. Quand on partage, on crée de la solidarité, parce qu’on s’écoute ! »
Avant le coup d’envoi, quand les All blacks commencent le haka et que le public du Stade de France les siffle, une voix désapprobatrice s’éleve : « Non, il faut les soutenir… » C’est Maryse ! Plus loin, Régine, « la boule au ventre » face à l’enjeu, souffle : « Je vais exploser ! »
Une partie des bénéficiaires rassemblés par la CMCAS Toulouse le 8 septembre pour l’ouverture de la Coupe du monde de rugby. À droite : Christophe Lentillon, technicien séjours activités à la CMCAS Toulouse, et Jacques Rouquayrol, secrétaire général de la CMCAS Toulouse. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
La Coupe du monde de rugby et les Activités Sociales
La France accueille du 8 septembre au 28 octobre 2023 la 10e coupe du monde de rugby.
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