Commencée le 29 juin dernier au Cap d’Agde, la partie majoritaire opposant plus de 2 000 bénéficiaires inscrits en ligne au président de la CCAS Michaël Fieschi et au joueur émérite Bachar Kouatli s’est conclue le 19 août au centre de Sérignan (Hérault). #Soyezsport (cérébral) !
Le suspense aura été de courte durée. Pour cette phase finale de la partie majoritaire entamée fin juin, Michaël Fieschi et Bachar Kouatli – Grand maître international d’échec (le premier dans notre pays) – annoncent la couleur : « nous sommes en capacité de faire échec et mat en trois coups ! ». Promesse tenue. Au rythme d’un coup par minute, face à 2 069 joueurs en ligne ou réfléchissant en temps réel depuis Sérignan (Hérault) et sept autres centres de vacances, l’affaire est rondement menée. Michaël Fieschi rappelle « la longue histoire qui lie la CCAS aux échecs et à l’association Europe Échecs. Cette activité peut être pratiquée par tous, elle est intergénérationnelle, crée du lien. Et cette partie majoritaire nous permet de discuter, de vive-voix comme sur le réseau social ». Il glisse mi-sérieux, mi-espiègle, une analogie entre jeu d’échecs et rapports avec le patronat : « À nous de renverser le rapport de force, afin de défendre le fonds du 1% ».
Un peu auparavant, une dizaine d’enfants avait pu se mesurer à Bachar Kouatli, lors d’une partie à l’aveugle. Les yeux bandés, celui qui fût champion de France profite du court laps de temps entre deux coups pour donner quelques explications ludiques, stratégiques et historiques : « Les échecs sont comme une partition de musique : on peut jouer des sonates parce qu’elles ont été écrites par des musiciens, Mozart, Beethoven, Bach,… C’est un langage universel. Un jeu très ancien, venu d’Inde il y a mille cinq cent ans, avant de passer par les Perses, les Arabes qui l’ont amené en Espagne, et de s’étendre à la Renaissance italienne, la France, l’Angleterre, l’Union soviétique, puis de gagner le monde entier. Un jeu ancien et moderne à la fois, avec des règles qui évoluent au fil du temps ».
Qui pense encore que les échecs sont un jeu d’une autre époque, un microcosme renfermé sur lui-même ? Parmi les vacanciers des centres CCAS, plus grand monde… Il suffit pour s’en convaincre d’observer les tables installées sous le patio du centre récemment inauguré, sur lesquelles nombre de plateaux noir et blanc sont disposés. Beaucoup de jeunes ont délaissé la piscine pour se concentrer sur une partie entre copains ou en famille, sous le regard attentif et bienveillant d’Éric, responsable des interventions pour Europe Échecs. Gabriel, 7 ans et demi et de la CMCAS Haute-Bretagne arbore fièrement un diplôme délivré par Bachar Kouatli. Il a joué ses premiers coups l’été dernier au centre de vacances CCAS d’Aimargues (Gard) et la partie à l’aveugle avec le Grand maître international l’a impressionné : « On dirait que c’est truqué, que Bachar a une caméra dans la tête qui lui permet de retenir l’emplacement des pièces ! ». Il poursuit : « tout me plaît dans les échecs, la stratégie, réfléchir aux coups… Je m’améliore ». Sa maman Béatrice précise : « ça l’a conquis, au point que nous l’avons inscrit dans un club près de chez nous, à la rentrée dernière. Cela lui permet de se concentrer, lui qui est plutôt « speed » en temps normal. Et puis à trente euros l’année, le coût est plutôt démocratique. À la maison, nous jouons en famille avec son frère et son père ».
En route vers CapEchecs
Cet été, des initiations ont été proposées sur 25 centres. Depuis les débuts de l’initiative en 2007, entre 120 et 130 000 bénéficiaires ont été initiés aux échecs ! Les passionnés ont d’ores et déjà noté dans leur tablette le rendez-vous, du 23 au 31 octobre au Cap d’Agde, pour le prochain tournoi de CapÉchecs en présence du légendaire Anatoli Karpov. |
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