Grand succès cette année lors de la 41e édition du festival breton qui se déroulait du 17 au 25 août : près d’une centaine d’agent·es et leur famille ont participé à la journée organisée par la CCAS et la CMCAS Finistère-Morbihan.
« Ce film est une leçon de vie, il a changé mon regard sur le handicap. » « C’est drôle et profond à la fois, maintenant je comprends mieux ce que vit le fils d’une de mes amies… » « Le handicap est quelque chose qui peut faire peur. Je sors de ce film différente, transportée. » « On découvre un monde que l’on connaît mal. Les acteurs sont formidables, je suis scotché par la vitalité, la joie de vivre et de créer de ces jeunes. Bravo pour ce choix. » « La solidarité et l’entraide qui transparaissent dans ce film nous ont énormément touchés. » « Merci, vraiment ! On ne serait jamais allés voir ce film sans cette occasion et c’était formidable, on va en faire la publicité auprès de tous nos amis. »
Telles étaient les réactions des agent·es et de leur famille au sortir de la salle où était présenté « Dans la terrible jungle », le premier long métrage de Caroline Capelle et Ombline Ley, tourné dans un centre d’accueil pour jeunes handicapés dans la région de Calais.
Ce documentaire choisi par l’équipe de la CMCAS Finistère-Morbihan et déjà primé à Cannes par le jury de l’Acid est une vraie révélation. « Nous ne voulions pas faire un film sur le handicap », précisent les réalisatrices qui, lors d’une résidence dans ce centre, ont d’abord « pris du temps avec les jeunes résidents, pour les connaître, sans les filmer ». Diffusé en avant-première au festival, le film sortira en salles en février 2019.
Bruno Rathouit, président de la CMCAS Finistère-Morbihan, est ravi de ce succès : « Le thème de ce film rejoint l’une des priorités constantes des Activités Sociales de l’énergie : rendre accessibles nos activités à tous et toutes. C’est le cas avec nos séjours pluriels [qui accueillent dans les centres de vacances les jeunes et les adultes n’ayant pas l’autonomie suffisante pour partir seul·es, ndlr]. D’ailleurs deux jeunes femmes handicapées du centre de Morgat étaient présentes aujourd’hui… »
Morgat-Douarnenez à bord du « Kendalc’h »
Pour les bénéficiaires des Activités Sociales, cette projection était le point d’orgue d’une journée qui avait, pour certains d’entre eux, commencé par une mini-croisière. En effet, 18 vacanciers de la maison familiale de Morgat étaient arrivés à Douarnenez par la mer à bord du « Kendalc’h ».
Les familles en vacances à Morgat à bord du « Kendalc’h » (« maintien » ou « continuité » en breton), propriété de la CMCAS Finistère-Morbihan. ©Charles Crié/CCAS
En couple ou en famille, ils ont embarqué à midi sur cet ancien chalutier transformé en plateforme de plongée par des agent·es bénévoles, dans le cadre du Par et du Pour cher aux Activités Sociales, pour deux heures de traversée vers la baie de Douarnenez. Les skippers, tous et toutes agent·es, se sont ainsi fait une joie d’expliquer les rudiments de la navigation aux passager·ères.
Parti de Morgat sous la pluie, c’est avec le soleil que le « Kendalc’h » a accosté dans le port du Rosmeur. Accueilli·es par la présidente du festival, Valérie Caillaud, Bruno Rathouit, président de la CMCAS, et Diane Levesque, cheville ouvrière du partenariat entre la CMCAS et le festival, les navigateur·rices ont pu découvrir l’exposition « Les statues englouties » : émergeant plus ou moins de l’eau au rythme des marées, douze géant·es d’argile de deux mètres de haut et de plus de cent kilos, créé·es par le sculpteur nantais Lionel Ducos, interpellent les passants. Ces ambassadeurs et ambassadrices des peuples autochtones Maori, Yanomami, Papou, Inuit, Indien ou Massaï, menacés d’extinction suite à l’accaparement des richesses de leur terre natale par des multinationales, nous disent par la voix de leur créateur : « Soyez raisonnables, la terre n’est pas à vous, les océans ne sont pas à vous, les richesses qu’il y a sous nos pieds ne sont pas à vous… »
« Il s’agit de faire émerger ces peuples de l’oubli », explique Valérie Caillaud aux bénéficiaires très impressionnés par le travail de l’artiste. « Il nous importe de faire vivre les singularités du festival auprès des bénéficiaires des Activités Sociales de l’énergie : en plus de la programmation cinéma, nous proposons des expositions, des débats, des rencontres littéraires, radiophoniques… » Cette pluralité qui investit de nombreux espaces de la ville est en résonance avec l’esprit du festival qui veut que « le peuple breton avec sa culture et son identité accueille un autre peuple minorisé ». Si la thématique principale de cette édition était centrée sur les peuples du Congo, elle était complétée par une large sélection de films indépendants ou en rapport avec les deux autres thèmes récurrents du festival : le monde des sourds et la communauté LGBQ+ (lesbiennes, gays, bi·es et trans).
Accessibilité, solidarité et égalité au village des associations. ©Charles Crié/CCAS
« Notre festival est éminemment politique et le partenariat avec la CCAS et la CMCAS, auquel nous tenons beaucoup, rejoint notre mission d’éducation populaire et permet de drainer un public qui pourrait penser que ce type d’événement n’est pas fait pour lui », précise-t-elle.
D’ailleurs, ajoute Diane Levesque, vice-présidente de la commission culture de la CMCAS, « le partenariat avec le festival de Douarnenez ne se limite pas au temps fort de ce mois d’août. Tout au long de l’année, nous nous servons de la formidable banque de données du festival pour approfondir nos connaissances et préparer des séjours à l’étranger avec les bénéficiaires ».
Une séance offerte par la CMCAS
Il est ensuite temps de rejoindre, par une rue escarpée typiquement bretonne, la place de la mairie où se dresse le grand chapiteau du festival et le stand que partagent comme chaque année les Activités Sociales avec l’association EnerGay. C’est à ce point de ralliement que les bénéficiaires des centres de vacances avoisinants les ont retrouvés et qu’ils ont partagé un verre et leurs premières impressions avant de rejoindre la salle de cinéma munis de leur ticket. Précieux sésame que leur a remis Diane : la séance leur était effectivement offerte par la CMCAS dans le cadre du partenariat noué depuis des années avec le festival.
Diane Levesque, capitaine de la Breizh Armada débarquée au Festival d’Énergies, et Bruno Rathouit (à g.) accueillent les navigateur·rices d’un jour, pour une journée spéciale CMCAS au festival. ©Charles Crié/CCAS
« Cette année, un gros effort de communication a été fait par mail à destination de nos bénéficiaires, dont certain·es sont des habitué·es du festival, et l’information a été également très bien relayée dans les centres de vacances de Morgat, de Mousterlin et le centre conventionné Campéole de Plonévez-Porzay, ce qui explique ce succès particulier, avec une petite centaine de bénéficiaires en provenance de Morgat, qui participent au festival… Apparemment ils ne sont pas déçus, ils reviendront ! », explique Arnaud Derit, secrétaire général de la CMCAS Finistère-Morbihan, pas peu fier de cette réussite, résumée ainsi par Diane Levesque : « Mission accomplie ! »
Tags: Cinéma CMCAS Finistère-Morbihan Droits LGBT Handicap
Bonjour.
Encore un film sur les handicapés mentaux, moteurs. Les retraités amputés ne font jamais la une, pas de film sur leurs difficultés journaliéres. J’en suis un. Je suis amputé fémorale droit suite a une allergie à l’héparine n’ont prise en compte. Je n’existe pas, je ne suis pas invalide d’aprés la MDPH puisque je ne travaille pas. C’est vrai que les retraités d’edf par exemple passent leur temps a regarder les co…es comme plus belle la vie.
Bonne journée