Grâce aux bateaux mis à leur disposition par les Activités Sociales, près de cinq cents bénéficiaires ont pu naviguer, du 12 au 17 juillet dernier, au plus près des vieux gréments rassemblés à l’occasion des Fêtes maritimes de Brest. Des moments magiques rendus possibles par l’engagement et la passion de dizaines de collègues souvent retraités.
Paré de vert et de rouge, le Kendalc’h avance lentement sur une mer d’huile. En ce jeudi 18 juillet, c’est Jacques Ulvoas, agent EDF retraité, qui a l’honneur de piloter l’ancien bateau de pêche, désormais propriété de la CMCAS Finistère-Morbihan. A son bord, 26 bénévoles. C’est grâce à eux que près de cinq cents bénéficiaires ont pu profiter au mieux des Fêtes maritimes de Brest, du 12 au 17 juillet, en leur offrant une sortie dans la rade de Brest, à bord d’un des quatre bateaux des Activités Sociales. Quoi de mieux, pour les en remercier, qu’une balade au milieu des plus beaux trois-mâts du monde ?
Il est 9 heures et demie quand l’appel de la corne de brume lancé par l’ « Abeille Bourbon » résonne à travers la rade. « Ça y est, l’Abeille sonne ! », lâche Eugène Pellé, ancien administrateur de la CMCAS et précieuse cheville ouvrière du partenariat avec les Fêtes maritimes. L’Abeille Bourbon, le fameux remorqueur pour navires en perdition, ouvre la voie à l’un des plus grands rassemblements de gréements au monde.
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Un festival de vieux gréments
L’armada multicolore, riche de près d’un millier d’unités – vieux gréments, bateaux de plaisance, catamarans de compétition, navires militaires – venues d’un peu partout est lancée. C’est le point d’orgue de six jours de festivités qui ont rassemblé environ 500.000 visiteurs. A bord du Kendalc’h, les téléphones portables et appareils photos sont de sortie : chacun veut immortaliser le magnifique ballet des stars de la mer : le Belém, 128 ans, le plus ancien trois mâts encore en état de naviguer ; l’Etoile du Roy, somptueuse réplique d’une frégate corsaire datant de 1745 ; le Santa Maria Monica, goélette portugaise utilisée comme navire-école…
Cela faisait huit ans – à cause du covid-19 – que les amoureux de la marine attendaient le retour des « Fêtes ». Alors, le long des quais et à bord des navires amarrés, on s’en donne à cœur joie : on chante, on danse, on mange, on boit. « Emmenez-moi au bout de la terre, emmenez-moi au pays des merveilles… » Il y a des tubes auxquels on n’échappe pas.
Ciel bleu et bonne humeur sont au rendez-vous ! © Charles Crié/CCAS
Tout près du ponton où mouille le Kendalc’h, l’équipage du » Presviata Pokrova » casse la croute. Cette galère ukrainienne, construite en 1992 à partir d’une épave repêchée dans le Dniepr, fait la fierté de son capitaine : Taras Beniakh est toujours heureux de revenir à Brest pour raconter l’histoire du peuple ukrainien, en lutte pour « sauver son pays ». A l’évocation des Fêtes maritimes, le visage de l’homme à la chevelure hirsute s’illumine : « C’est fabuleux, ces fêtes ! On rencontre des gens incroyables ! « , s’enthousiasme-t-il dans un très bon français. Au fil des éditions, poursuit-il, » on est devenus très amis avec des gens d’ici, qui sont venus à leur tour nous rendre visite en Ukraine. Maintenant, ils connaissent notre histoire et peuvent la raconter aux autres « .
Transmission, solidarité et fraternité ne sont pas que des mots aux Fêtes maritimes. L’existence même du Kendalc’h, ancien bateau de pêche acheté par un retraité d’EDF (Paul Kérézéon) et mis à la disposition de la CMCAS, en est l’illustration. Depuis de nombreuses années, ce sont les bénévoles de la section plongée du club Lumina Sports (créé par la CMCAS) qui le bichonnent et lui redonnent chaque hiver ses jolies teintes rouge et vert.
« On met tous la main à la pâte »
« Avant Noël, on emmène le bateau à la marina pour le protéger pour le protéger des coups de vent, on meule, on enlève la rouille, détaille Jacques Ulvas, pilote régulier du Kendalc’h. Et au printemps, vers Pâques, on fait le carénage : c’est un grand moment auquel participent des bénévoles bénéficiaires mais aussi non bénéficiaires. » Comme Alizée, intérimaire à Enedis : « ce que j’aime au club de plongée, c’est l’ambiance ! On met tous la main à la pâte : on retire les moules et les huitres accrochées à la coque, on rebouche les trous, on refait les peintures. »
Si l’ancien bateau de pêche sert principalement aux activités de plongée, il est aussi utilisé pour permettre à des personnes handicapées de respirer l’air du large, grâce à un partenariat noué entre la CMCAS et l’association Optimiste 29.
L’esprit qui anime cette belle équipe de bénévoles, c’était aussi celui de Jean Porhel, décédé pendant les Fêtes maritimes, le 14 juillet dernier : « C’était mon binôme dans l’organisation de ces fêtes, un militant généreux et fidèle », glisse l’ancien administrateur de la CMCAS Eugène Pellé, très ému. « Il mérite un coup de chapeau pour son investissement pendant 44 ans au service des autres, au sein des Activités Sociales. »
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