Pour apporter une aide aux bénéficiaires confrontés au handicap, et donc susceptibles d’en avoir le plus besoin, le groupe de travail Handicap des Activités Sociales et les CMCAS mettent en place une information ciblée et des réponses personnalisées, notamment par le biais des élu·es et professionnel·les de l’action sanitaire et sociale.
Inévitablement, le contexte de la crise sanitaire et les dispositifs de confinement accroissent l’isolement potentiel des personnes en situation de handicap, avec le risque de conséquences supplémentaires pour leur santé. Et ce, même si très vite, des dispositions gouvernementales spécifiques ont été annoncées comme la plateforme en ligne solidaires-handicaps.fr lancée le 31 mars et un espace d’information dédié.
De lourdes responsabilités pour les familles
Dans la plupart des cas, le principe du retour des enfants et adultes à leur domicile a été favorisé. Quelque 65 000 enfants et 30 000 adultes, habituellement accueillis dans des établissements médico-sociaux, sont rentrés dans leur famille en France. En quelques jours seulement. « Cette disposition a fait brusquement et brutalement peser sur les familles de lourdes responsabilités, les laissant souvent seules et démunies pour assurer la garde, les soins et l’éducation de leurs proches handicapés », observe Bernadette Caudron-Praud, retraitée, membre de la commission santé et solidarité de la CMCAS Loire-Atlantique Vendée et membre du groupe de travail Handicap au sein des Activités Sociales. Il était d’emblée évident que le confinement aurait un impact important et qu’il fallait agir vite pour en atténuer la portée.
« Comment faire ses courses sans s’exposer davantage alors que l’on est atteint d’une affection longue durée ? Comment un non-voyant peut-il respecter les gestes barrières alors que, pour lui, le toucher remplace la vue ? Comment continuer sans les soins, les aides ménagères ou la présence des auxiliaires de vie ? Comment tenir sur la durée avec la disparition des moments de répit pour un conjoint aidant ? », interrogeait Dominique Taillebosq, secrétaire général de la CMCAS Pays de Savoie et membre du groupe de travail.
Vers un assouplissement des dispositifs
Le confinement se conjugue mal avec la prise en charge à domicile de certains handicaps, notamment psychiques, qui peuvent s’en trouver aggravés. C’est pour cette raison qu’un assouplissement des conditions de sortie « pour les personnes en situation de handicap et leur accompagnant » a été décidé le 2 avril dernier par le gouvernement.
Seules ou accompagnées, en voiture ou non, les sorties ne sont plus limitées à 1 heure, ni contraintes à 1 km du domicile – pour permettre notamment d’aller dans un lieu de dépaysement –, ni régulées dans leur fréquence et leur objet, dès lors que la personne ou son accompagnant justifie auprès des forces de l’ordre d’un document attestant de la situation particulière de handicap. Un assouplissement complété le 4 avril par l’annonce de l’organisation de solutions « de répit » pour les familles : gardes prévues au domicile, ainsi, le cas échéant, qu’un accueil temporaire des personnes handicapées, pour des périodes de 7 à 14 jours renouvelables.
Ne pas couper le lien et en créer d’autres
Pour pallier l’impossibilité d’aides « physiques » due au confinement, il est apparu important de favoriser d’une part l’accès aux informations permettant de préserver l’autonomie et la santé, et d’autre part l’accès, pour les aidants familiaux, aux recours possibles pour être soutenus durant cette période.
« Les dispositifs gouvernementaux existent mais ils ne couvrent pas tous les besoins et, localement, de nombreuses associations ont construit des outils et se sont préoccupées du sort de leurs adhérents. Les ressources locales existent, insiste Bernadette Caudron-Praud, notamment au niveau des livraisons de courses et des réseaux sociaux. Les interventions physiques des réseaux solidaires des CMCAS étant interdites par le confinement, notre rôle est de faire des ponts entre ce qui existe déjà et nos bénéficiaires. »
L’animatrice du groupe de travail Handicap des Activités Sociales, Véronique Poirier, constate pour sa part que « des initiatives ont été prises par plusieurs CMCAS, comme celle de Loire-Atlantique Vendée. Fort de cette expérience, nous concevons une fiche d’informations « Covid-19 et handicap » bientôt mise à disposition de toutes les CMCAS. Cet outil sera mis à jour régulièrement pour intégrer un maximum de données utiles ». Elle reconnaît toutefois que sans avoir l’entière connaissance de la totalité des bénéficiaires concernés par le handicap, il est difficile de les contacter tous. « Ils ne sont pas forcément identifiés par nos commissions, surtout dans les grosses CMCAS. Avec la réduction des moyens bénévoles, nos points de contact sont moins nombreux », déplore-t-elle.
Deux questions à Sandie Petit, présidente de la commission santé et solidarité de la CMCAS Loire-Atlantique Vendée
Quelles actions la CMCAS a-t-elle entreprises auprès des bénéficiaires confrontés au handicap ?
En utilisant le biais des aides versées par la commission santé solidarité, nous avons dans un premier temps identifié 260 bénéficiaires, auxquels nous avons adressé, par mail, un courrier d’information le 27 mars. Après avoir expliqué notre démarche, nous leur communiquions le numéro Cristal de la CMCAS. Nous avons aussi envoyé le lien d’accès à l’espace Activ’ au cas où ils rencontreraient une difficulté particulière. Les professionnels de l’action sanitaire et sociale de la CCAS se relaient pour répondre aux questions et apporter des solutions prévues par nos Activités Sociales.
À ce mail était jointe une fiche pratique réalisée par Bernadette Caudron-Praud. Cette fiche a aussi été envoyée à tous les bénévoles du réseau solidaire, les professionnel·les des services de l’action sanitaire et sociale du territoire et à tous les élu·es susceptibles de renseigner des bénéficiaires, tous associés à une réelle mobilisation.
Quelles informations ont concrètement été communiquées ?
Il s’agit d’apporter à ceux qui en ont besoin de manière cruciale des informations précises sur les dispositifs prévus par les pouvoirs publics, mais aussi des dispositifs locaux ou associatifs sans oublier les aides liées au handicap qui peuvent être attribuées par la commission santé solidarité de notre CMCAS. Il existe par exemple un numéro Vert (0800 130 000) qui peut répondre en permanence à des questions liées au handicap, et ce, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Pour les parents d’enfants handicapés, un dispositif spécial d’indemnités journalières sans limite d’âge est à l’œuvre pendant l’épidémie. Pour les familles d’enfants autistes et les personnes autistes adultes, il existe aussi une plateforme d’écoute renforcée (0800 71 40 40), etc. Cette fiche sera bien sûr régulièrement actualisée car les dispositifs gouvernementaux, notamment, évoluent.
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Bonjour, peux-t’on obtenir de l’aide pour se procurer des masques de protection? Je ne parle pas d’aide financière mais plutôt d’aide « logistique » pour savoir où et comment pouvoir se procurer des masques. Merci de votre réponse. CG.