Handisport : en Normandie, une retraitée championne de longe-côte aidée par sa CMCAS

Pensionnée d’EDF en situation de handicap, Sylvie Caruso-Blouin a bénéficié d’une aide financière de la CMCAS Basse-Normandie pour pratiquer le longe-côte, sport dont elle est championne. ©Charles Crié/CCAS

Championne de longe-côte et non voyante, Sylvie Caruso-Blouin a bénéficié d’une aide financière de la CMCAS Basse-Normandie afin de contribuer aux dépenses engagées par son accompagnant et compagnon lors des compétitions. Une manière pour la CMCAS de prolonger son engagement auprès de la Fédération française handisport.

Tout commence il y a trois ans, lorsque la CMCAS Basse-Normandie décide de s’engager auprès de la Fédération française handisport. « Nous sommes impliqués dans le domaine du sport, mais nous nous sommes aperçus que nous ne faisions rien pour le handisport. On a décidé de participer aux Jeux paralympiques de Paris 2024 avec le dispositif ‘Cap 2024, un fauteuil pour tous’. Depuis trois années, nous versons des fonds pour équiper les sportifs des JO. L’objectif, c’est que tous les athlètes paralympiques puissent bénéficier de matériel pour pratiquer leur sport « , résume Catherine Varin, présidente de la Commission santé-mutuelle-solidarité de la CMCAS Basse-Normandie.

En proximité, la CMCAS a aussi voulu soutenir ses agents : « On s’est demandé ce qu’on pourrait faire pour inciter nos bénéficiaires en situation de handicap à pratiquer une activité physique, quelle que soit leur situation », se souvient Catherine Varin. Ainsi est née, il y a deux ans, l’idée de prendre en charge les licences et adhésions des bénéficiaires souhaitant s’inscrire à une activité handisport. « Seul impératif : qu’il s’agisse d’un club qui pratique l’inclusion ou qui soit affilié à la Fédération française handisport. »

Mais la CMCAS a rencontré une difficulté : comment identifier les bénéficiaires qui pourraient profiter de ces aides. « On ne connaît pas les handicaps de nos agents, la loi interdit d’avoir ce genre de renseignement, donc si les agents ne viennent pas vers nous pour en bénéficier, nous ne pouvons pas les aider », regrette Catherine Varin.

Une jeune pensionnée première bénéficiaire de l’aide

Pensionnée d’EDF en situation de handicap, Sylvie Caruso-Blouin a bénéficié d’une aide financière de la CMCAS Basse-Normandie pour pratiquer le longe-côte, sport dont elle est championne. ©Evelyne Brassé/Association des pixelistes de la Sienne

Pensionnée d’EDF en situation de handicap, Sylvie Caruso-Blouin a bénéficié d’une aide financière de la CMCAS Basse-Normandie pour pratiquer le longe-côte, sport dont elle est championne. ©Charles Crié/CCAS

Licence sportive, voyage, nourriture… Les frais relatifs à la compétition sont adoucis grâce à l’aide de la CMCAS. ©Charles Crié/CCAS & Evelyne Brassé/Association des pixelistes de la Sienne

Sylvie Caruso-Blouin, agente EDF désormais à la retraite et championne de longe-côte (marche en mer pratiquée en bord de plage), a saisi sa chance en contactant elle-même la CMCAS Basse-Normandie, dont elle relève. « J’ai pensé qu’en tant qu’agente EDF, retraitée, sportive et en situation de handicap, il y avait peut-être des dispositifs pour m’aider et me soutenir dans ma pratique physique. »

La passion de Sylvie Caruso-Blouin pour le sport ne date pas d’hier. Ayant perdu la vue à l’âge de 9 ans, à la suite d’une maladie génétique, Sylvie s’oriente toute jeune vers le sport, poussée par son père, très sportif également. « J’ai commencé par la natation, la course à pied et le ski de fond », se souvient cette retraitée hyper positive et dynamique, âgée de 62 ans.

C’est seulement en 2015 qu’elle découvre la pratique du longe-côte, grâce à sa mère, aujourd’hui décédée. Elle rejoint le club de longe-côte du pays granvillais et adhère immédiatement à ce sport, auquel elle se consacre tout au long de l’année, sauf lorsque les vagues sont trop hautes. « C’est devenu une véritable passion, je suis dans l’eau au minimum quatre fois par semaine. »

Du fait de sa cécité, Sylvie ne pratique jamais seule : elle est guidée le plus souvent par la voix de son coach et compagnon de vie. Médaillée d’or à la compétition régionale du 15 avril dernier à Jullouville (Manche), près du Mont-Saint-Michel, elle participera début juin au championnat national, qui se déroulera au lac de Carcans-Hourtin, en Gironde.

« Si on veut avoir une championne nationale, il faut l’aider »

Déjà championne régionale de longe-côte, Sylvie Caruso-Blouin briguera un titre national en juin 2023. ©Evelyne Brassé/Association des pixelistes de la Sienne

En début d’année, la CMCAS a répondu favorablement à la demande de Sylvie et décidé de la rencontrer pour échanger avec elle sur ses besoins liés au sport. À l’issue de ce rendez-vous, la CMCAS a décidé de prendre en charge la licence de son club de longe-côte mais également de participer à ses frais de déplacements, car c’est ce qui coûte le plus cher.

Concrètement, cette nouvelle aide prend la forme d’un remboursement de frais à hauteur de 250 euros par an, afin de contribuer aux dépenses que l’accompagnant engage pour aller avec le sportif aux compétitions. « Le logement, la nourriture, les frais d’essence ou d’avion… : tout cela a un coût non négligeable », énumère Sylvie Caruso-Blouin, qui se réjouit de la réponse apportée à sa demande.

Pour Catherine Melet, la présidente de la CMCAS, il s’agit naturellement de « faire vivre les valeurs de la CCAS et de fédérer [les] agents autour de l’inclusion et de la solidarité mais de manière plus approfondie au sein de [la] CMCAS ». La CMCAS Basse-Normandie souhaite que Sylvie Caruso-Blouin soit la première d’une longue série de bénéficiaires du nouveau dispositif et qu’un maximum d’entre eux puissent en profiter. « Si on veut avoir une championne nationale, il faut l’aider », observe Catherine Varin.