Tracer son chemin vers un meilleur épanouissement, c’est la proposition de l’ikigai. Couplé à un régime alimentaire riche en algues et en végétaux, cette philosophie du quotidien originaire du Japon serait une recette de longévité…
Vous avez le sentiment que votre lumière intérieure baisse en intensité ou que votre envie de vous lever pour aller travailler décline ? Partez à la recherche de votre ikigai. L’un des sept ouvrages parus sur ce sujet depuis un an et demi peut vous y aider. Tout comme les très nombreux coachs et sites d’accompagnement au changement professionnel, qui s’y réfèrent sur le web.
Un nouveau concept prisé du capitalisme branché nippon ? Plutôt la réactualisation occidentale d’une pratique japonaise qui remonterait au XIIe siècle. Le mot n’existe pas en français, mais « iki » peut se traduire par « vivre » et gai par « raison, sens, valeur ». Une philosophie proche de la nature, paraît-il largement pratiquée sur l’archipel d’Okinawa, qui a le privilège d’être la région où l’on vit le plus âgé au monde. Couplé à un régime alimentaire riche en algues et en végétaux, l’ikigai serait une recette de longévité… L’argument a de quoi séduire.
« Où en suis-je ? Qu’est-ce que je désire ? »
Chercher son ikigai, c’est trouver « l’équilibre entre ce que j’aime faire, ce pour quoi je suis doué·e, ce pour quoi je suis payé·e et ce dont le monde a besoin ». C’est analyser en profondeur son état d’esprit pour engager une démarche volontaire vers un mieux-vivre. Cette lente introspection passe par des questions existentielles. « Où en suis-je ? Qu’est-ce que je désire ? À quoi je dis oui, à quoi je dis non ? » Sans précipitation aucune, la démarche passe notamment par des listes (mes livres et films préférés,en pointant leurs thèmes communs…).
Elle préconise de s’inscrire dans la gratitude (lister chaque jour trois belles choses vécues dans la journée), de retrouver sa ligne de vie (occupations favorites de l’enfance…), de cultiver la curiosité pour l’instant présent et de questionner ses rêves (réalisés ou à réaliser). On peut s’aider en dessinant quatre cercles juxtaposés et c’est au centre que se trouve notre ikigai. On l’aura deviné : notre ikigai n’est pas immuable, il change au cours de la vie. C’est pourquoi il est intéressant de le réinterroger au moment d’une transition ou du passage à la retraite, par exemple.
S’accepter soi-même
Dans son « Petit livre de l’ikigaï », le neuroscientifique japonais Ken Mogi explique que l’ikigai est la célébration du « faire » plutôt que de l’ »avoir » ou même de l’ »être ». Avoir un ikigai, écrit-il, peut littéralement changer votre vie. « Vous pouvez vivre plus longtemps, en bonne santé, être plus heureux, plus satisfait et moins stressé. De plus, et c’est un des effets secondaires de l’ikigai, vous pourriez même devenir plus créatif et avoir plus de succès. »
Se fondant sur des recherches scientifiques, des parcours et des expériences, son ouvrage décrit en détail les cinq piliers, véritables socles de soutien à la recherche de l’ikigai : « commencer petit » ; « se libérer soi-même » ; « harmonie et durabilité » ; « la joie des petites choses » ; « être ici et maintenant ». « Au final, conclut-il, le plus grand secret de l’ikigai doit être l’acceptation de soi-même, quelles que soient les caractéristiques uniques que chacun porte en lui depuis la naissance ».
Pour aller plus loin
« Le petit livre de l’ikigaï », de Ken Mogi
Mazarine, 2018, 218 pages, 16 euros.
« Trouver son ikigaï. Vivre de ce qui nous passionne », de Christie Vanbremeersch
First, 2018, 192 pages, 12,95 euros.
« La Méthode ikigaï. Découvrez votre mission de vie » de Hector Garcia et Francesc Miralles
Solar, 2018, 12,95 euros.