Festival Les jeunes et les enfants d'abord à La Ville-du-Bois en 2019, Radioclub national du personnel des Industries électriques et gazières

Le RCN-EG est régulièrement présent auprès des jeunes, comme ici au festival Les jeunes et les enfants d’abord à La Ville-du-Bois. en 2019. ©Julien Millet/CCAS

Activité sociale à part entière, le Radio-club national du personnel des Industries électriques et gazières (RCN-EG) a formé à la pratique radioamateur des générations de bénéficiaires, petits et grands, durant les vacances dans les centres CCAS.

« Pas besoin d’Internet pour communiquer, le radioamateur est autonome avec son émetteur-récepteur et ses antennes, explique Jean-François Bonnassieux, vice-président du RCN-EG. En cas de catastrophe, quand les réseaux sont coupés, il se met au service de la protection civile pour assurer une couverture radio et aider les secours. »

L’histoire du club commence dans les années 1970. On dénombre alors 600 000 radioamateurs dans le monde, dont 6 000 en France. Parmi eux, de nombreux électriciens et gaziers échangent avec la planète entière… Et entre eux bien sûr. L’intérêt de se regrouper au sein des IEG apparaît évident.

Le Radio-club des IEG (RCN-EG) fête ses 50 ans cette année ! | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 75648 RCNEG AG du Radio Club National a Super besse

À l’intérieur du camion, Jean-François Bonnassieux, vice-président du RCN-EG, communique avec le monde entier grâce à un relais satellite. ©Charles Crié/CCAS

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À l’intérieur du camion, Jean-François Bonnassieux, vice-président du RCN-EG, communique avec le monde entier grâce à un relais satellite. ©Charles Crié/CCAS

Après un appel lancé par André Heimbourger et Henri Lafond, deux agents, dans la revue Réseau des émetteurs français, près de 70 agents sont identifiés. Ces derniers ne manquent pas d’idées : il leur vient, par exemple, celle de récupérer le matériel de transmission réformé issu des exploitations. La Direction de la distribution d’EDF-GDF accepte à la seule condition qu’un club corporatif officiel soit créé.

Dès 1972, le groupe se tourne vers la CCAS pour concrétiser son projet. « Cette création répond à un besoin exprimé par les nombreux amateurs électriciens et gaziers, qui, jusqu’à présent, se trouvaient isolés, excepté dans trois CAS : Béziers-Montpellier, Blois et La Réunion », déclarait alors Pierre Campagnac, vice-président de la CCAS. Il s’agit donc de fédérer les agents radioamateurs éparpillés sur tout le territoire. À charge pour l’assemblée de valider les statuts et le règlement intérieur du RCN-EG, constitué sous la forme d’une association loi 1901.

Le RCN-EG en dates

Les 3 et 4 février 1973, des électriciens et gaziers radioamateurs, des représentants de 30 CAS [ancienne appellation des CMCAS, ndlr] ainsi que des élus de la CCAS se réunissent au village vacances CCAS de Serbonnes (Yonne) pour fonder le RCN-EG, Radio-club national du personnel des IEG. Le premier comité directeur est désigné. Et André Heimbourger, agent au Centre EDF études et recherche des Renardières à Écuelles (Seine-et-Marne), en assure la présidence.
En 1983, le RCN-EG compte plus de 1 000 membres. Sur les 110 CAS, la moitié possède un radio-club local (RCL). L’entité nationale a facilité l’émergence de clubs rattachés aux CMCAS et en assure la visibilité auprès du public.
En décembre 1978, le RCN-EG inaugure sa première station nationale.
Le 20 mars 1991, les radioamateurs de la CMCAS Limoges établissent la liaison avec le cosmonaute russe Moussa Manarov, qui se trouve dans la station orbitale Mir.
En 2016 puis en 2021, le RCN-EG communique avec l’astronaute français Thomas Pesquet, en mission à bord de la Station spatiale internationale.

« Un espace de partage et d’expériences »

Jean-François Bonnassieux, vice-président du RCN-EG, ici au Festival Les Jeunes et les enfants d’abord à Baume-les-Dames, en 2019. ©Didier Delaine/CCAS

Reconnue d’utilité publique, l’activité radioamateur est en phase avec les nouvelles technologies. « Nous possédons notre propre système de communication indépendant, précise Christophe Gourgoulhon, 41 ans, technicien d’intervention Enedis, radioamateur à la CMCAS Clermont-Le-Puy. Nous utilisons l’électronique, les imprimantes 3D, les satellites… Nous échangeons beaucoup avec les lycées techniques. Le RCN-EG est avant tout un espace de partage de connaissances et d’expériences. »

Où rencontrer le RCN-EG ?

Le RCN-EG est régulièrement présent auprès des jeunes, comme ici au festival Les jeunes et les enfants d’abord à La Ville-du-Bois. en 2019. ©Julien Millet/CCAS

Les agents bénévoles sont présents dans les villages CCAS durant les vacances, à l’occasion des fêtes des CMCAS ou des différents festivals, pour organiser des ateliers.

Le RCN-EG compte aujourd’hui près de 240 adhérents, dans 17 clubs affiliés à une CMCAS, repartis à travers toute la France. Les bénévoles du RCN-EG sont présents dans les villages CCAS dans le cadre des semaines « Soyez sport », une semaine l’hiver, deux durant l’été. Cet été, le RCN-EG sera par exemple au village vacances de Gourdon (Lot) du 14 au 31 juillet, et au village vacances de Soueix (Ariège) du 11 au 31 août.

Une bonne occasion pour les bénéficiaires d’établir des liaisons et de réaliser des montages électroniques avec un matériel rudimentaire. Les ateliers sont ouverts à tous : seules la curiosité et l’envie d’apprendre prévalent.

Paroles de radioamateurs

« Le monde radioamateur est un monde de diversité : il n’y a pas que des techniciens ! »
Christophe Gourgoulhon, 41 ans, technicien d’intervention à Enedis Clermont-Ferrand, président du RCL-EG de la CMCAS Clermont Le Puy (Puy-de-Dôme).

« Très jeune, j’étais attiré par la technique ; donc je me suis naturellement intéressé au radioamateur. En 2019, avec un collègue radioamateur arrivé de Lyon et le soutien de la CMCAS, nous avons remonté le club local de Clermont après sa fermeture, faute de participants. Le monde associatif en général a des difficultés à attirer du monde ; le RNC-EG ne fait pas exception. Il fallait trouver une solution pour l’ouvrir aux extérieurs, afin de pérenniser l’activité. Aujourd’hui, avec 42 adhérents en tout, le club marche très bien.

Le radioamateur passe du temps à établir des contacts dans le monde entier, mais pas uniquement ! Il touche à tout : l’électronique, l’ingénierie, l’impression 3D… Nous sommes bien ancrés dans la réalité et ouverts sur les nouvelles technologies. On peut communiquer en morse ou avec une antenne, mais aussi grâce à notre satellite géostationnaire. Nous effectuons des recherches de ballon ou de radiosondes météorologiques. Le monde radioamateur est un monde de diversité : il n’y a pas que des techniciens ! Chacun peut s’y initier : il suffit d’avoir l’envie d’apprendre. »

On intervient parfois dans les lycées techniques pour aider les élèves à finaliser leurs projets, et avec des scientifiques pour des études diverses. Car les radioamateurs ont leur propre système de communication indépendant, qui fonctionne en cas de panne d’internet ou de catastrophe, c’est pourquoi nous sommes reconnus d’utilité publique : si besoin, nous mettons à disposition de la protection civile notre matériel et nos compétences. »

« La radiocommunication est un monde de bricoles qui compile beaucoup de connaissances »
Mathieu Volckaert, 43 ans, mécanicien soudeur dans le génie civil (hors Industries électriques et gazières), adhérent du club RCN-EG de Wasquehal, CMCAS Nord-Pas-de-Calais.

« La radio me passionne depuis mon adolescence. C’est par mon oncle, agent des IEG et lui-même radioamateur, que j’ai connu le club RCN-EG de Wasquehal, qui accepte des extérieurs aux IEG.

On ne trouve pas des clubs de radioamateurs partout, et ceux qui existent ne sont pas forcément connus. Si cette activité est ouverte à tous, c’est malgré tout un univers un peu fermé, qui mériterait plus de visibilité et de créativité, afin de le rendre plus attractif notamment auprès des jeunes.

La radiocommunication est un monde de bricoles qui compile beaucoup de connaissances et permet d’apprendre plein de choses sur l’électronique, l’informatique, de concevoir des machines… L’intérêt pour moi, c’est l’échange et le partage des savoirs-faires. Chacun apporte ses connaissances et apprend de l’autre ; on se complète. C’est un vrai plaisir d’échanger. J’ai obtenu ma licence en décembre 2022, après une préparation d’un an au sein du RCN-EG de Wasquehal. Mais pour attirer les plus jeunes, il nous faut créer des envies, une dynamique avec des projets. »