Pour Julien Buot, directeur de l’Association pour un tourisme responsable (ATR), qui rassemble les professionnels du voyage engagés dans un tourisme alternatif, le tourisme a ses vertus, notamment lorsqu’il s’agit de coopérer avec le monde entier.
Le 4 juin, vous organisiez à Caen un débat intitulé « Le tourisme durable, un passeport pour la paix ? » Quels liens faites-vous entre les deux ?
En 1967, les Nations unies avaient déclaré une Année internationale du tourisme : passeport pour la paix. Depuis, le nombre de touristes a été multiplié par 15 et on les accuse de beaucoup de maux. Certes, un tourisme destructeur et non respectueux des populations et des environnements ne garantira pas la paix. Mais certains pays, notamment africains, observent qu’en brassant les cultures et en favorisant les rencontres, l’activité touristique est une ouverture et un moyen de lutter contre la radicalisation. Le tourisme a des vertus. Beaucoup de régions aimeraient accueillir des touristes et beaucoup de pays comptent sur leur venue pour se développer.
Tourisme responsable et voyages en avion, est-ce compatible ?
Le sujet est d’actualité et c’est bien que l’on en parle. Le flygskam (la honte de prendre l’avion, en suédois) commence à avoir des effets puisque le nombre de voyages en avion a diminué en Suède. Rappelons que la Suède est le pays d’Europe où l’on prend le plus souvent l’avion. Ce n’est donc pas mal de ralentir la frénésie.
ATR intègre cette réflexion depuis une dizaine d’années. Depuis cinq ans, notre label exige que l’empreinte carbone soit mesurée, évaluée entreprise par entreprise. Mais ce n’est pas suffisant. Notre nouveau label sera plus exigeant sur la compensation carbone : une taxe volontaire va permettre d’accompagner la réduction des émissions de CO2 ; des programmes d’isolation, d’installation des énergies renouvelables ; des programmes de reforestation, selon une compensation certifiée par les Nations unies, seront lancés.
Enfin, les clients auront la possibilité d’effectuer un voyage à « neutralité carbone » en payant une taxe supplémentaire (environ 50 euros) qui servira à des programmes de développement. Par ailleurs, nous engageons aussi une réflexion sur la notion de voyage et, par exemple, nous recommandons de voyager moins souvent mais plus longtemps.
Lire aussi
Bourse des Vols : des billets d’avion à petits prix avec la CCAS
Grâce à notre nouveau partenariat avec l’agence de voyages et comparateur de prix en ligne la Bourse des Vols, vous pouvez réserver votre billet d’avion pour la France ou l’étranger, avec des compagnies aériennes responsables et à des tarifs avantageux. Pour vous et vos proches !
Lire la suite de notre dossier
Tourisme responsable, la longue marche