Au printemps dernier, Alexis Chatelain, agent Enedis à Clermont-Ferrand, a contribué à équiper des hôpitaux moldaves de générateurs électriques, lors d’une mission d’Électriciens sans frontières pour soutenir les populations réfugiées d’Ukraine. L’illustration concrète de son engagement humanitaire.
Je suis fier et satisfait d’avoir participé à une mission qui donne du sens à mon engagement humanitaire », confie Alexis Chatelain, 39 ans, superviseur chargé d’exploitation et du dépannage (SED) chez Enedis à Clermont-Ferrand. Au printemps 2022 (du 19 mars au 3 avril), pour la première fois, l’électricien est intervenu sur le terrain, en Moldavie, pour Électriciens sans frontières (ESF). Il s’agissait d’équiper des hôpitaux de puissants groupes électrogènes (de 60 à 550 kVA), à Chisinau, la capitale, puis dans plusieurs grandes villes de province.
Organisée dans le cadre du soutien humanitaire à l’Ukraine, la mission d’ESF consiste à pérenniser l’alimentation électrique de 17 hôpitaux moldaves afin d’accueillir dans les meilleures conditions l’afflux de réfugiés ukrainiens. Le risque de pannes électriques est alors bien réel.
« Nous avons réalisé le raccordement puis le branchement de cinq groupes électrogènes aux hôpitaux. Nous avons également formé les équipes locales à l’utilisation et à la maintenance du matériel », explique Alexis. Une intervention dite d’urgence comme celle d’Alexis Chatelain répond à un besoin impératif extrême, nécessitant pour ESF de recruter rapidement, parmi ses adhérents, des profils adéquats pour mener les opérations.
Alexis, qui possède les compétences professionnelles requises, est contacté pour partir avec trois autres bénévoles (un agent d’Enedis, un de RTE et un électricien d’une entreprise privée). Très vite, ils s’envolent vers l’aéroport de Iasi, deuxième grande ville roumaine, toute proche de la frontière moldave.
« Sur le terrain, on s’adapte »
Sur place, Alexis et ses collègues réceptionnent le matériel (la moitié des groupes électrogènes a été fournie par Enedis, les autres par la sécurité civile européenne), évaluent la situation et coordonnent la logistique. Ils inspectent également les sites, étudient la faisabilité des travaux afin de procéder aux branchements. « Le projet d’urgence est par définition en cours de précision. Sur le terrain, on essaie de se projeter au mieux, indique Alexis. On s’adapte. Lorsque l’on est face à un problème, on trouve des solutions. »
Au printemps 2022, une équipe d’Électriciens sans frontières a acheminé et installé des groupes électrogènes dans dix-sept hôpitaux moldaves, et formé des équipes locales à leur maintenance. À droite, Alexis Chatelain en intervention. ©Électriciens sans frontières
Intervenir dans un pays étranger n’est pas toujours aisé, d’autant plus lorsque le système électrique est conçu différemment et vétuste. « On a découvert de vieilles installations datant de l’URSS », plaisante Alexis. Dès lors, l’appui de l’ »Enedis local » s’avère précieux. Sur toutes les opérations, des ouvriers moldaves participent à la mise en place des générateurs.
« La fibre du service public »
Une autre mission réalisée dans le courant de l’été dernier (à laquelle Alexis n’a pu participer) a quasi parachevé l’opération moldave : les 17 groupes électrogènes prévus initialement sont en fonction à l’heure actuelle et ont été très utiles lors du black-out partiel de fin novembre en Moldavie. Pour Alexis, les interventions in situ, dont il a vu les effets immédiats, sont autant d’encouragements à poursuivre son implication à ESF.
C’est par un collègue qu’Alexis Chatelain a entendu parler de l’association en 2014. L’agent souhaite « apporter ses compétences et ses connaissances techniques pour venir en aide aux populations dans le besoin ». Mais aussi « tisser des liens avec elles et découvrir d’autres cultures ». Il suit les formations dispensées par ESF, dans lesquelles les bénévoles apprennent à suivre et diriger un projet. « On n’est pas obligé de tout connaître, ni d’être un expert, précise l’électricien. Mais cela permet de sortir de son champ professionnel. En cela, c’est très enrichissant. »
En exploitation, nous avons conservé la fibre du service public, celle d’être au service du client. Je retrouve l’ADN d’EDF à l’époque.
Pour Alexis, sa première participation à ESF s’est apparentée à une mission de service public. « C’est comme en France, lorsqu’il y a un gros coup de vent ou bien une tempête, les électriciens se mobilisent quelles que soient les conditions et partent sur le terrain réparer et remettre le courant, note-t-il. En exploitation, nous avons conservé la fibre du service public, celle d’être au service du client. Je retrouve l’ADN d’EDF à l’époque. »
Ukraine : la CCAS débloque des fonds
En juin 2022, le conseil d’administration de la CCAS a décidé de soutenir Électriciens sans frontières, le Secours populaire français et la Comité international de la Croix-Rouge pour leurs missions en Ukraine et l’aide aux réfugiés : 72 900 euros ont ainsi été versés aux associations, dont 24 300 euros à Électriciens sans frontières pour réaliser l’alimentation de blocs opératoires d’urgence proches de Kiev.
Soutenir Électriciens sans frontières
Pour les salarié·es de certaines entreprises partenaires d’Électriciens sans frontières (notamment EDF SA, Enedis et RTE), une partie du temps consacré aux projets ou à la gouvernance de l’ONG peut être prise sur le temps de travail.
En savoir plus sur l’engagement bénévole
Grâce au soutien de ses 1 300 bénévoles et à des partenariats avec des acteurs locaux, ESF favorise le développement économique et humain en utilisant les énergies renouvelables. En 2019 et 2020, l’ONG a reçu le prix ONU pour l’Action climatique et le prix Zayed pour le développement durable.
Pour aller plus loin ou pour faire un don : www.electriciens-sans-frontieres.org et Twitter (@ESF_ONG).
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