Samedi 2 juillet dernier, la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bies et trans avait lieu à Paris, trois semaines après l’attentat meurtrier visant un club LGBT à Orlando (Floride). L’association EnerGay y défilait au sein du collectif Homoboulot.
Brassards noirs et boas aux couleurs de l’arc-en-ciel : cette année, la Marche des fiertés lesbiennes, gay, bies et trans (LGBT) parisienne était placée sous le signe de la fête, mais aussi du deuil. Trois semaines après l’attentat ayant fait 49 morts et autant de blessés dans un club LGBT à Orlando, en Floride, les participants de la Marche parisienne portaient un brassard noir, en hommage aux victimes. Le long d’un parcours amputé de moitié (2,6 km au lieu des 5 km habituels), des milliers de personnes ont ainsi battu le pavé, encadrées par les forces de l’ordre depuis le Louvre jusqu’à la place de la Bastille.
L’association EnerGay, qui réunit les personnes LGBT des Industries Electrique et Gazière et leurs ami-es, défilait aux côtés d’autres associations professionnelles au sein du collectif Homoboulot. « Nous marchons pour apporter notre soutien aux victimes des attentats, et pour montrer qu’on est fiers de la diversité de nos orientations sexuelles et de nos identités de genre, résume Samuel Tillet, agent Enedis (ex-ERDF) et président de l’association EnerGay. C’est aussi l’occasion de porter nos revendications sur l’égalité des droits pour les personnes trans, mot d’ordre de la Marche cette année. »
« Les employeurs aussi ont une transition à assurer »
L’accompagnement des salarié-es transgenres au sein de la branche des IEG figure au coeur des actions d’EnerGay en 2016-2017. « L’idée est premièrement de fournir un état des lieux des droits des personnes trans en entreprise. Nous travaillons ensuite à accompagner les employeurs pour que la transition de genre d’un-e salarié-e se passe dans les meilleures conditions » explique Samuel Tillet. En France, le changement d’état civil après une transition se révèle toujours très compliqué, et ce, malgré la condamnation de la France dès 1992 par la Cour européenne des droits de l’Homme au titre du non respect de l’article 8, qui protège la vie privée et familiale.
Conjuguer une civilité, un prénom et un sexe à l’état civil différents de sa nouvelle expression de genre peut en effet être un frein puissant à l’épanouissement social de la personne. C’est ce qu’explique Samuel Tillet au travers du cas d’une salariée d’EDF qui, malgré une transition achevée en 2011, dispose toujours de papiers d’identité masculins, ce qui tend à freiner son parcours professionnel.
En écho, à la fin de la Marche des Fiertés, sur la grande scène de la place de la Bastille, un clip de sensibilisation de l’Inter-LGBT (organisatrice de la Marche) rappelait que la vie des personnes LGBT est un véritable parcours du combattant. Un parcours fait de violences et de discriminations, depuis l’école jusqu’à l’espace familial et public, en passant par l’entreprise – que les personnes LGBT traversent avec courage et détermination.
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L’association EnerGay
Créée en 2002, l’association EnerGay fédère les salarié-es et les retraité-es LGBT du groupe EDF, du groupe Engie et de leurs filiales. Elle compte une centaine d’adhérents. L’association tiendra son assemblée générale à Paris du 11 au 13 novembre prochains. EnerGay sera également à la Marche des fiertés de Montpellier le 16 juillet prochain. Contact au 06 77 50 32 87 ou à l’adresse suivante : EnerGay, Carré Vert, 45 rue Kléber, 92309 Levallois-Perret. |