À Marseille, deux expositions croisées révèlent un Picasso méconnu. Une double escale bien réelle qui mène des « Voyages imaginaires » du maître jusqu’au cœur des « Ballets russes, entre Italie et Espagne ».
De lui, on croit avoir tout vu ? Le prolixe artiste catalan n’a pourtant pas fini de surprendre. En témoigne l’exposition Picasso, « Voyages imaginaires », déployée dans deux lieux de Marseille, la Vieille Charité et le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), qui retrace la participation dès le milieu de la Première Guerre mondiale de Pablo Picasso – que l’on découvre scénographe et costumier – à la création de décors pour les Ballets russes de la compagnie de Serge de Diaghilev.
À gauche : « Femme nue au bonnet turc », 1955. A droite : projet de décor pour le ballet « Cuadro Flamenco », 1921.
De masques de Pulcinella en projets de costumes, de maquettes en rideaux de scène (celui du spectacle « Parade », resté à Rome, ne s’offre qu’en virtuel et multimédia aux visiteurs), on découvre l’influence antique et l’art populaire digérés par le peintre lors de son périple italien en compagnie de son ami Jean Cocteau. En regard des œuvres du Minotaure en devenir, le Mucem offre une sélection de pièces issues de son fonds d’arts et traditions populaires (marionnettes, arlequins…).
À gauche : étude pour le ballet « Pulcinella », 1920. À droite : projets de costumes pour le ballet « Tricorne », 1919.
Et si Picasso voyage peu, en Europe exclusivement, il prend le large par le truchement de relations épistolaires – plus d’une centaine de cartes postales sont exposées au Centre de la Vieille Charité, dans le quartier du Panier – et par l’objet, collectionné compulsivement. Ici, si de grands formats semblent manquer à l’ensemble, on découvre par ses esquisses, toiles et dessins, un Picasso intime et baigné d’ailleurs. N’est-ce pas à Marseille qu’il acquit pour la première fois en 1912 des statues africaines ?
À gauche : maquette attribuée à Pablo Picasso, décor Parade. À droite : Pablo Picasso et ses assistants assis sur le rideau de scène Parade, photo attribuée à Harry Lachman, 1917.
Vos billets à tarif réduit
« Picasso, Voyages imaginaires », à la Vieille Charité
2, rue de la Charité
« Picasso et les Ballets russes, entre Italie et Espagne », au Mucem
7, promenade Robert-Laffont, bâtiment Georges-Henri-Rivière, fort Saint-Jean
Jusqu’au 24 juin 2018
Tarifs : billet couplé pour les deux expositions, 15 € (en vente sur place). Ou billetterie CCAS pour le Mucem : 6 euros, au lieu de 9,50 euros.
Tags: Billetterie Exposition Musée