À Camplong-d’Aude, le tourisme social comme moteur de la vie locale.
9 000 nuitées par an, 3 500 festivaliers, des dizaines d’emplois locaux et saisonniers… Quand le village de gîtes Paul-Balmigère a ouvert ses portes en 1989, Serge Lépine (PCF), maire de Camplong-d’Aude (Aude), n’imaginait pas à quel point le tourisme social aurait un impact aussi bénéfique sur ce bourg de 360 habitants. À l’époque, le village mourait à petit feu, l’école menaçait de fermer. « Je voulais faire venir du monde pour le redynamiser mais aussi pour promouvoir nos vins de Corbières et faire vivre nos vignerons, se souvient l’élu.
La CCAS cherchait à s’implanter dans la région, j’ai réussi à la convaincre de s’implanter chez nous. » Un partenariat est alors signé. La municipalité investit dans la construction de gîtes – 22 aujourd’hui – réservés aux bénéficiaires des IEG pendant l’été. Le reste de l’année, elle y accueille des groupes, des classes vertes, etc.
« Cette belle aventure qui dure depuis près de trente ans nous a apporté des retombées économiques importantes et a permis de créer des équipements qu’une commune comme la nôtre n’aurait jamais pu financer seule : une piscine, des cours de tennis, une salle polyvalente… » Les habitants en profitent gratuitement. Mais surtout, contrairement aux villages alentour, Camplong-d’Aude vit toute l’année.
Un festival est né
L’humain d’abord. Pour le maire, c’est bien plus qu’un slogan. C’est ce qui l’anime et irrigue tous les projets de la commune. Dès 1989, la municipalité s’est ainsi associée à la tournée culturelle de la CCAS qui a eu un effet tremplin. Elle s’y est greffée en organisant ses propres spectacles. Un festival est né, les Estivales. Un rendez-vous incontournable dans le Narbonnais.
« Sans la tournée de la CCAS, on n’aurait jamais eu l’idée de monter un festival qui marche du feu de Dieu et fait se rencontrer les habitants et les vacanciers en créant des liens formidables », reconnaît le maire. Journée terroir, repas festif, concert de polyphonie occitane… On y aborde aussi des questions de société, comme l’avenir de la Sécurité sociale au programme d’une journée spéciale le 13 juillet. « Ce n’est pas au Club Med qu’on verrait ça ! », sourit Serge Lépine. En effet.