Pour cette nouvelle édition du Printemps de Bourges, ce ne sont pas trois, mais quatre groupes qui se sont produits sur la scène officielle du Berry Républicain après avoir joué la veille vendredi 26 avril sur celle des Activités Sociales. Sélectionnés parmi une douzaine de formations, ils avaient été choisis en amont par les bénéficiaires lors d’un vote en ligne sur ccas.fr.
Léo Villalonga (Sand Wave) : « J’avais toujours eu dans l’idée de jouer au Printemps de Bourges »
Léo villalonga est technicien de maintenance en automatisme et système à RTE et le compositeur du groupe Sand Wave, dans lequel il officie également à la guitare. Cool, progressif, alternatif ; le quatuor emmené par Carine Guillaume au chant, décline le rock sous toutes ses facettes.
Vous étiez-vous déjà produit avec Sand Wave sur ce type de scène lors d’un festival ?
Nous sommes un jeune groupe, puisque nous nous sommes formés au sortir de la pandémie. Nous nous sommes déjà produits dans des bars, des petites salles. C’est la première fois que nous avons pu jouer dans d’aussi bonnes conditions techniques. Notre bassiste Christian a vanté le travail de l’équipe qui s’est occupé du son, vu les conditions justement ; il y avait beaucoup de bruit autour de la scène de la CMCAS.
En tant que musiciens, vous saviez que Bourges avait une tradition bien ancrée en termes de découvertes ?
À 15 ans, lorsque j’ai commencé la musique, je savais effectivement déjà qu’il y avait des tremplins à Bourges, qui est tout de même un des plus gros festivals en France. Avec les autres groupes avec lesquels j’ai joué auparavant, j’avais toujours dans l’idée de venir y jouer. Y participer enfin après toutes ces années, c’était hyper gratifiant et vraiment une étape dans mon parcours musical.
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Antoine Benramdane-Schmitz (La Tsuki) : « Passer à Bourges nous a permis de sortir de notre zone de confort »
Antoine Benramdane-Schmitz est chargé de communication interne en alternance à EDF Saint Ouen. Mais au sein de ce trio de rap mélodique, il est L.E.S, un des trois MC. Et avec ses deux complices de La Tsuki, Vink’s et ODVI, il a livré une performance très appréciée du public berruyer.
Comment vous êtes-vous retrouvé au Printemps de Bourges avec La Tsuki ?
Lorsque j’ai appris par mail que la CMCAS Berry Nivernais cherchait des groupes pour sa scène, j’ai postulé juste avant la date limite et donc je n’y croyais pas trop. Et deux semaines plus tard, on m’a rappelé pour me dire que La Tsuki était sélectionné ! Et en plus, nous avons fait partie des quatre groupes finalistes choisis pour passer sur la scène officielle du Berry Républicain.
Que retenez-vous de ce passage au Printemps de Bourges ?
Beaucoup de gens de notre âge font de la musique et cherchent à se produire. Avoir eu un retour, puis avoir été retenu, c’était déjà hyper valorisant pour nous. Nous avons beaucoup tourné sur des tremplins dans des salles parisiennes. Le contexte était différent à Bourges et nous a permis de sortir de notre zone de confort. L’expérience a été très enrichissante d’un point de vue artistique autant que d’un point de vue humain. Et nous avons essayé de rendre sur scène la bienveillance collective que nous avons ressenti durant ces deux jours. Un couple nous a même invité l’an prochain à séjourner dans sa yourte ; il nous reste plus à trouver une scène pour revenir !
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Geoffrey Charton (Maxim Kaplan) : « Ça a redonné un coup de boost à mon projet »
Architecte d’entreprise à la DSI de EDF SEI à La Défense, c’est par l’intranet VEOL que Geoffrey Charton a appris l’existence de l’appel à groupes. Passé en guitare-voix sur la scène des Activités Sociales, il s’est produit le lendemain avec son groupe Maxim Kaplan sur la scène du Berry Républicain entouré d’un batteur et d’un bassiste.
Qu’attendiez-vous de votre venue au Printemps de Bourges ?
Une prise de contact avec des professionnels, puisqu’ils sont nombreux à venir sur ce festival. Et à ce titre, j’avais bien conscience que jouer sur deux scènes deux soirs successifs était réellement une chance. Cela m’a permis d’avoir une visibilité quasi inédite et m’a redonné un coup de boost. Il reste très peu de lieux qui accueillent ce type de projet, estampillé chanson populaire, même à Paris.
Le Printemps de Bourges s’accompagne la plupart du temps d’un temps pluvieux, et vous n’avez pas été vraiment chanceux lors de votre passage sur notre scène…
Effectivement ! Malgré ces conditions très difficiles – j’étais en plus sans mes musiciens -, j’ai vu des gens s’arrêter, apprécier et surtout écouter. Pas simple d’attirer du monde avec un set guitare-voix, avec des créations qui plus est. Je met beaucoup de moi dans mes textes, mes musiques, j’aurais évidemment voulu qu’ils demeurent plus longuement à m’écouter. Mais j’ai eu mon content de regards, de sourires. Je viens d’une famille de musiciens. Et la musique, c’est toute ma vie, même si je n’en ai pas fait mon métier. J’écris, je chante pour partager des émotions.
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John Jahier (Rose Béton) : « Les groupes amateurs ont vraiment besoin d’être aidés »
« Rose pour le rose de nos villes et béton pour le béton de nos emmerdes ». Une devise qui fait la fierté de John Jahier, pilote de projet industriel au CNPE Golfech et bassiste fondateur du groupe. Avec Rose Béton, il s’est également produit à Soulac et sera présent le 1er juin prochain lors de la fête de sa CMCAS d’Agen.
Jouer sur une scène dévolue aux artistes amateurs, c’est important pour vous qui vous vous définissez comme un groupe de rock ouvrier ?
Rose Béton est né à Fumel, une ville ouvrière du Lot-et-Garonne et de tradition rock. Notre nom fait référence à la classe ouvrière, avec un petit clin d’oeil aux groupes telles que la Mano Negra ou Noir Désir. On revendique notre statut de groupe amateur, d’artisans. L’ambiance amateur, c’est qui nous anime et qui nous accompagne. On est ravis d’avoir été sélectionnés pour jouer au Printemps, même si nous ne sommes foncièrement pas dans la compétition. On joue essentiellement lors de petits festivals – on n’est pas loin des cent concerts – assez peu dans les bars, on n’est pas là pour faire de l’animation… L’idéal pour nous, ce sont vraiment les petits festivals, les scènes locales.
Vous n’avez pas eu trop de difficultés à jouer sur une scène ouverte, où le public va et vient à son rythme ?
Ça change d’un public de festivaliers et l’enjeu, à chaque fois, c’est qu’ils restent ! Ça a marché, ce qui ça nous a rassuré, mais ça reste tout de même un moment de pression assez intense, même si on vit pour le live. Les gens qui nous suivent sur les réseaux, nous ont tous vu jouer ; ce sont de vraies rencontres humaines avant tout, pas des faux amis Facebook. Les groupes amateurs n’ont souvent que peu des soutiens de ce type et ils ont vraiment besoin d’être aidés, comme le fait la CMCAS avec cette scène ouverte. On fait quand même partie du spectacle vivant en France, en campagne, dans les villes…
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