Grand chantier de l’année 2016, la réactualisation du projet éducatif des électriciens et gaziers a été lancée mercredi 30 mars à Montreuil, en présence de partenaires de la CCAS, parmi lesquels l’Unat, la Ligue de l’enseignement, les Ceméa, la Fédération Léo Lagrange et l’UCPA.
La grande famille du tourisme social et de l’éducation populaire est presque au complet en ce mercredi 30 mars dans la salle Jean Boyer de la CCAS. Il faut dire que l’enjeu est de taille. Un chantier d’envergure vient de s’ouvrir : la réactualisation du projet éducatif des électriciens et gaziers. Un travail qui mobilisera au premier chef les jeunes et leurs parents. Ce document de six pages écrit en 1977 et remanié à deux reprises, doit de nouveau être actualisé à la lumière des transformations qui ont, depuis, traversé la société et la jeunesse. Le projet éducatif des électriciens et gaziers constitue – notamment – le socle sur lequel chaque directeur ou directrice de colonie crée son projet pédagogique, à partir des valeurs mises en avant par les Activités Sociales. Il rappelle aussi le contexte social et économique dans lequel il se situe.
Aujourd’hui, il s’agit de donner la parole aux jeunes afin de réactualiser ce projet éducatif et de construire avec eux la politique jeunesse des Activités Sociales. « Nous voulons construire une politique jeunesse toute l’année et sur tous les champs des Activités Sociales, avec les jeunes, dans une démarche participative », explique Lionel Pipitone, président de la commission jeunes de la CCAS, en ouverture de cette journée de lancement. « Ce projet éducatif est un document chargé d’histoire », insiste Michaël Fieschi, président de la CCAS. A l’origine, rappelle-t-il, « il a été écrit avec les parents et les enfants. »
Si les valeurs cardinales des Activités Sociales (solidarité, dignité et justice) ne sont pas négociables, d’autres pourraient s’inviter dans les discussions, comme le suggère une étude du Crédoc dévoilée ce 30 mars, portant sur les jeunes ayants droit et ouvrants droit (12-26 ans) de la CCAS. Pour ces derniers, c’est la liberté qui représente la valeur la plus importante. Le président de la CCAS estime pour sa part qu’il faudra aborder les questions d’éducation sanitaire et d’égalité femmes-hommes dans les débats qui vont avoir lieu. Convaincue que le projet éducatif est un projet d’avenir, Michelle Demessine, présidente de l’Unat et sénatrice du Nord, pense, quant à elle, que « la mixité va devenir une valeur fondatrice. »
Pourquoi ce projet éducatif est-il si important ? Parce que, plaide Jean-Karl Deschamps, « il ne peut pas y avoir de société affichant “liberté, égalité, fraternité” si les citoyens ne disposent pas avant toute chose de la capacité de comprendre les enjeux. » Le secrétaire national de la Ligue de l’enseignement en est persuadé : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » Yazid Belouchat, en charge des questions éducatives à la mairie de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), lui emboîte le pas : « [A Gennevilliers], notre projet éducatif a vocation à réduire les inégalités sociales et les inégalités d’accès à la culture. »
Stéphane Lebihan, directeur de l’Unité sport vacances de l’UCPA, identifie trois grandes missions vis-à-vis des jeunes : développer leur autonomie, être acteur du lien social et accroître leur bien être. Les partenaires de la CCAS présents lors de cette journée de lancement partagent une même conviction : le projet éducatif est un projet politique qu’il faut défendre. Un projet qui s’inscrit dans une complémentarité et une continuité au sein de la chaîne éducative constituée de la famille, de l’école et des acteurs des loisirs et des vacances. Un projet qui exige des coopérations entre les différents acteurs du tourisme social et de l’éducation populaire.
La tâche des mois qui viennent, pour les Activités Sociales, consistera donc également à interroger leur rôle au sein de cette communauté éducative. A ce propos, François Chobeaux, représentant des Ceméa, livre un point de vue tranché : « Je ne suis pas complémentaire de l’école de la sélection, de la ségrégation, du culte de la performance. Mais je suis complémentaire des enseignants qui veulent transformer l’école. » A l’issue de cette journée d’échange sur les enjeux du projet éducatif, c’est désormais aux CMCAS de prendre le relais en invitant les jeunes et les parents à s’emparer du sujet dans une démarche participative et d’éducation populaire. Différents outils d’expression seront mis à leur disposition, dont un forum d’expression sur ccas.fr (espace jeunes). « Nous devons aller à la recherche de bâtisseurs plutôt que de bénéficiaires », résume Cécile David, administratrice de la CMCAS Avignon et ancienne présidente de la commission vacances de la CCAS. « Il est temps que l’optimisme revienne. Notre jeunesse va nous montrer le chemin », prédit Benoît Castel, président de la CMCAS Toulouse. Une assemblée générale citoyenne prévue en décembre permettra de traduire en actes cet ambitieux projet.
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Il est temps d’interpeller, d’écouter et d’affirmer nos valeurs digne de notre histoire et des fondamentaux de l’éducation populaire …la diversité , le concept de laïcité sont plus que jamais à redéfinir, à traduire en actes face à des obsessions de la performance , du « paraître » et des choix politiques en terme d’éducation, de santé et du travail à la tache, un recul insupportable qui vaut la peine enfin de s’ouvrir aux différents acteurs : la richesse est dans la différence : faut-il encore écouter, s’approprier, proposer…le plus »collectivement » possible par et pour DEMAIN;;;;
Belle initiative que de remettre au goût du jour ce projet éducatif et surtout prendre en compte les idées des jeunes, parents et autres élus de cmcas.
Belle démarche
Je suis parfaitement d’accord avec Monsieur Yazid Belouchat, en charge des questions éducatives à la mairie de Gennevilliers. J’aurais même envie de permuter l’ordre des idées et dire: « le projet éducatif a vocation à réduire les inégalités d’accès à la culture et les inégalités sociales ». En effet, je crois que la culture permet de s’éloigner et de relativiser les inégalités sociales. La réciproque n’est pas vraie. Avec la culture on peut apporter autant de bonheur que par la satisfaction de besoins matériels superflus; Etre capable d’apprécier un texte de Rousseau, de Voltaire ou de Karl Marx, n’est -ce pas préférable et plus judicieux que de choisir entre une BMW ou une AUDI de je ne sais quel type.