Fils d’agent.es qui se sont rencontrés en colo, dont il est lui-même un habitué, Rémy Brès, 20 ans, se lance dans une carrière de chanteur lyrique. Pour cet habitué des voyages solidaires, la musique est un langage universel qu’il souhaite continuer à apprendre et à partager.
Lorsque Rémy Brès raconte qu’il a baigné dans les Activités Sociales avant même de naître, il dit vrai. Serge et Magali, ses parents, se sont rencontrés au centre jeunes de Saint-Hilaire-du-Rosier en 1989. Adultes, ils sont animateurs de colos. Rémy naît en 1997 à Avignon, où il vit désormais. Il a lui aussi fréquenté les colos, passé son Bafa pour encadrer, puis découvert les voyages solidaires, « des voyages avec du sens », dit-il. L’Arménie d’abord, en 2013, puis le Cambodge et le Maroc. « Les liens que l’on tisse sont très forts et perdurent puisque la plupart des associations sont en relation avec des associations françaises. Dormir chez l’habitant, participer au reboisement d’une forêt, rencontrer des communautés qui surmontent leurs difficultés… Dans ces régions reculées, les habitants se montrent avides de rencontres et d’échanges. »
L’absence de langue commune ? Ce n’est pas une barrière pour ce musicien qui pratique l’accordéon depuis l’âge de 4 ans. « Dans les montagnes du Caucase, nous étions invités chez une femme. Elle jouait du doudouk et de l’accordéon. Moi-même j’avais apporté le mien. Elle avait vu le film « Amélie Poulain » dont elle connaissait très bien la musique. Nous avons joué ensemble. Une expérience de communication incroyable. » Des leçons de vie qui apprennent à relativiser. « Impliqués dans le quotidien, mais sans pathos, on est là pour partager ce qu’ils vivent, c’est-à-dire matériellement pas grand-chose de notre point de vue occidental. »
« Je ne peux pas vivre sans musique »
« La musique fait partie de moi », reconnaît-il. Quinze années d’accordéon au conservatoire d’Avignon, suivies de cinq ans de chant au conservatoire de Marseille. C’est là que sa professeure lui découvre et fait travailler « cette voix très rare de contre-ténor qui lui permet de rentrer au théâtre NoNo ». Car depuis un an, Rémy est artiste associé et intervenant en chant dans ce tout nouveau théâtre installé dans les quartiers sud de Marseille. « Conjuguant le bonheur de la pratique à celui de la transmission », il participe à la création de « Barokko », opéra lyrique mis en scène par Serge Noyelle (à l’affiche du 5 au 14 avril 2018).
Mais conscient qu’ »une carrière artistique peut être semée d’embûches », Rémy a mené parallèlement des études de droit. « Je préfère m’assurer une autre possibilité… » Il termine sa licence en juin, mais avoue souhaiter ardemment « ne plus avoir à plonger son nez dans les codes après ». Résultat : un emploi du temps blindé. Cours de chant le matin à l’école des arts de la scène Le Cerisier ; cours à la fac de droit sur la Canebière jusqu’à 16 heures ; plongée dans le métro ; récupérer la voiture au parking ; filer par la corniche le long de la Méditerranée jusqu’à la Pointe-Rouge. Rejoindre le tourbillon des répétitions, parfois jusqu’à 23 h 30. Première le 5 avril prochain.
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