Devant les impasses destructrices du marché de l’énergie, « Hercule », nom de code du projet de restructuration du groupe EDF tente une – ultime ? – adaptation risquée du service public de l’énergie. Entretien avec François Dos Santos, secrétaire du comité central d’EDF SA.
Est-ce par la presse que vous avez pris connaissance des détails du projet Hercule ?
Oui ! Emmanuel Macron avait en 2016, à l’Assemblée nationale, évoqué la possibilité de modifier la structure d’EDF. En novembre 2018, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, déclare qu’il réfléchit à la structure du groupe et qu’il fera des propositions fin 2019. Nous travaillons de notre côté sur l’analyse des notes des banques d’affaires qui planchent sur le sujet.
Et soudain, on découvre à la mi-avril, dans un article du « Parisien », les modalités de la restructuration – le journal fournit même un schéma de la nouvelle architecture du groupe – et on apprend que l’Élysée est à la manœuvre. Sans aucune information ni concertation, on constate que le calendrier s’accélère.
Aujourd’hui, nous avons de bonnes raisons de croire que les travaux sont très engagés en vue d’entamer rapidement les négociations avec la Commission européenne, c’est le passage obligé, et rien n’augure, d’ailleurs, ni de sa position ni de ses éventuelles exigences concernant ce projet.
Que contient le projet Hercule ?
Il y a deux aspects, deux préoccupations, auxquelles le projet tente de répondre.
Un chantier de régulation du marché, via ce qu’on nomme un « corridor » des prix pour assurer à la filière énergétique plus de stabilité de ses revenus dans la durée, en échange de la disponibilité sur le marché de la production d’EDF. La bataille, médiatisée, autour de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) et des volumes de production mis à disposition de la concurrence dissimule mal ce projet. Les fluctuations sur le prix du mégawattheure, quand ils sont à la baisse, pénalisent EDF, comme ce fut le cas ces trois dernières années, et quand ils sont à la hausse, le contraignent, par le mécanisme de l’Arenh, à vendre à perte un quart de sa production à la concurrence.
Donc l’objectif est, d’une part, de limiter les prix à la baisse pour ne pas grever les charges de maintenance et d’investissement de l’outil industriel et, de l’autre, de les maîtriser pour ne pas pénaliser les consommateurs – ce qu’au passage EDF et le service public étaient parvenus à réaliser depuis soixante ans.
En parallèle est prévue la réorganisation du groupe EDF en deux sociétés. La première détiendrait les actifs du nucléaire, en France et à l’étranger, et du thermique à flamme. Concernant l’hydraulique, compte tenu des exigences européennes, on reste dans le flou. Ce périmètre détenu aujourd’hui à 83 % pourrait l’être à 100 %, mais personne, ni EDF ni l’État n’a confirmé cette annonce. La seconde société détiendrait à 65 % une filiale qui comprendrait Enedis, EDF Renouvelables, Dalkia et toutes les activités d’EDF dans les territoires ultramarins.
Ces filiales ont le grand avantage, aux yeux des marchés financiers, d’avoir des activités régulées, très administrées et donc des revenus garantis : Enedis, via les Turpe (tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité) ; EDF Renouvelables, par des contrats d’achat sur vingt ans ; Dalkia par délégation de service public, comme le chauffage urbain, par exemple. Dans cette restructuration, la branche commerce avec ses 8 500 salariés, dont 5 000 conseillers clientèle, tous basés en France, et 350 conseillers solidarité, serait très fragilisée.
L’idée est déréguler le marché « aval » (transport, distribution, commercialisation et renouvelables) et ouvrir « en même temps » à la finance les nouveaux marchés. Et de réguler le marché amont (production) pour avoir des prix garantis.
Au final, Hercule construit deux secteurs, que le projet colorie en bleu et en vert ?
Oui. L’idée sous-jacente du projet Hercule, qui doit être « présentable » devant la Commission européenne, c’est de réaliser un deal : déréguler le marché « aval » (transport, distribution, commercialisation et renouvelables) et ouvrir « en même temps » à la finance les nouveaux marchés. Et de réguler le marché amont (production) pour avoir des prix garantis. Hercule est en fait la énième tentative d’adaptation à une déréglementation sans tête. On organise le transfert de la rente créée par le service public et celui des parts de marché en échange d’un peu de stabilité des marchés de gros, stabilité qui n’est même pas garantie.
Beaucoup de commentateurs mettent en avant la dette d’EDF comme ressort de cette restructuration. Qu’en pensez-vous ?
Si on regarde les dix dernières années, les charges de maintenance, d’exploitation et les coûts sont relativement constants. Par contre, les recettes fluctuent énormément : EDF dit souvent, à raison, que quand les prix du marché baissent ou augmentent de trois euros, c’est un milliard d’excédent brut d’exploitation dans les comptes de l’entreprise.
Quels sont les risques sociaux d’un tel projet ?
Il ne suffit pas que les directions disent « on ne touchera pas au statut » pour que tout soit dit. On garde le statut, mais en fait il est remis en cause ligne par ligne. Qui dit filialisation, dit extinction de tous les accords collectifs dans ces entreprises. Les salariés se souviennent de ce qui s’est passé chez Enedis en 2008. Les salariés d’EDF Renouvelables et Dalkia ne sont pas au statut.
Les fédérations syndicales ont donc raison d’organiser dès maintenant la mobilisation des salariés. Et les Activités Sociales vont dans cette période être plus que jamais des ferments de solidarité et de ciment de la communauté des salariés, qu’ils soient sous statut ou non.
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Bonsoir et oui nous assistons passifs à la fin d’une époque, on s’agite mais chacun de nous a quelque chose à défendre déjà sa maison, ah propriétaire en France le fils à la patte que les gouvernants tente de faire monter à 90% de la population, nous récoltons ce que nous avons semés.. La peur des votes extrêmes nous fait replonger avec le même système depuis 50 ans, attendre et voir voilà ce qui arrive…Ceux qui pensent que cela va changer sont des utopistes, la table est bonne et vous n’y serait jamais invité. Bonne soirée
Bertrand,
Le processus de destruction de l’entreprise se poursuit avec la complicité du gouvernement au mépris du service public et de l’intérêt des usagers et uniquement pour privilégier les grands groupe financiers.
Bertrand Zeller
Retraité EDF.
c’est la honte, la finance avant tout, les banquiers vont nous bouffer tout cru marre de la macronie , et ce n’est que le début courage les amis.
Écœurée et dégoûtée, peut être que mes enfants ne pourront même plus profiter des accords sociaux. On oublie dans tout ça que quand on touche les services publics et leurs avantages sociaux on met à mal les statuts des autres salariés également. En effet jusqu’à présent les syndicats représentant d autres entreprises pouvaient nous citer en exemple pour essayer de grappiller quelques avantages ; maintenant ce ne sera plus le cas. Le combat qu avaient engagé nos ancêtres n a t il servi à rien? Pauvre Léon blum et consors qui doivent se retourner ds leur tombe. Fini l optimisme béat il va falloir se battre pour préserver ce qui existe encore.
Bien sur voyons, livrer EDF encore plus à la finance, cela ne peut que tenter nos « chers dirigeants » Il y a de l’argent à faire, alors de service public déjà si bien mis à mal, ce n’est pas une affaire !
Nos dirigeants sont les garants du grand capital !
Nos actions, nos motivations doivent être de les en empêcher !
okpourle principe ,mais le hic , c’est que la prochaine on revotera pour les mêrmes depuis 70 ans 70 ans se disant de gauche et on repartira du même pied
NON à hercule….NON à la démolition de nos ENTREPRISES.
Je rappelle que l’électricité est un service public. Il suffit de regarder ce que sont devenus les services public délégués au privé.
C’est avec le président Macron et cette Europe incompétente que EDF risque de se désintégrer.
La situation actuelle est le résultat de l’ouverture du capital auquelle les organisations syndicales représentatives ont participée, sans combattre. Vous pourrez toujours taper des pieds, les carottes sont cuites. Vous auriez dû y penser plus tôt !!!
Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est que nous ayons laissé faire cette première privatisation sans réagir.
Bonjour,
Il faudra se battre pour sauver cette belle entreprise qui a permis à la France de se relever au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Soyons fiers et unis d’appartenir ou d’avoir appartenu à ce modèle d’entreprise qui avec des hommes et femmes motivés ont créé un leader de l’énergie.
Merci l’Europe et ce gouvernement qui se couchent devant la finance et le profit.
Philippe RIEU
Retraité CNIEG
Et quand bien même mon adresse de messagerie serait publiée….je ne suis plus à cela prêt !
Pfffff….Voilà où nous en sommes ! Faisant partie de la DCRC IDF (branche commerce) où les postes sont au fur et à mesure en extinctions, fermés purement et simplement….les salariés ne sont pas dupent….
Tour part aux prestataires et ce même si la qualité de service est on ne peut plus….pourrie !
Proposition est faite aux agents de passer à la retraite et ce même s’ils n’ont pas l’ensemble de leurs trimestres (je le sais…il me l’on proposé…et j’ai refusé !), HONTEUX;
Aux agents de se trouver un poste, les hiérarchies vous abandonnent, à vous de vous débrouiller…
Ben mince…mince…où est passée l’entreprise dans laquelle je me suis engagée il y a plus de 30 ans ? Où sont passées ses valeurs ? Où est passé le dynamisme et l’engagement fondamental autant de la direction, des OS et des salariés ?
Je ne me reconnais plus dans cette société qui avait des valeurs riches et respectables.
Je ne suis pas la seule salariée à douter, à remettre en cause celle ci, NON, CROYEZ BIEN NOUS SOMMES NOMBREUX !
Et oui il faut nous battre mais….où sont les OS que nous avons connus ? Ces OS qui dorénavant signent à tour de bras des propositions honteuses de la directions, propositions que les salariés ne souhaitent pas voir appliquer et pour lesquels LES OS NE LES ONT NI INFORMES NI QUESTIONNES ! Ben à quoi servent les salariés syndiqués et « non syndiqués » alors si les OS n’applique plus la cohésion salariale ?
Je suis que colère, oui plus que colère ! et…j’ai honte, oui honte de ce qu’est devenue MON ENTREPRISE !
Le projet Hercule remet en cause le statut national, et détruira les activités sociale, fin des accords collectifs, et t vente massif des centres de vacances, des restaurants CCAS, des centre médicaux, etc….
Tous les syndicats d’EDF & GDF appellent à faire grève en septembre pour défendre ce qui reste du statut et des activités sociale. C’est une plaisanterie ?
Je serai présent au mouvement dans cette ultime bataille contre le gouvernement, comme les syndicats présents au mouvement de détresse de milliers de gilets jaunes dans la rue.
J’ai même entendu de la part des syndicats « CE N’EST PAS NOTRE GRÉVE » c’est un mouvement de Fachos juste pour se discréditer auprès des chefs syndicalistes.
Pourtant seul un mouvement National tous ensemble a une portée politique, toutes les corporations dans la rue, le seul moyen de faire fléchir un gouvernement méprisant.
En septembre vous serez seul dans la rue et, la mort du statut et proche par votre faute de stratégie et d’incompétence de vos responsables syndicalistes.
Ils sont à la solde des subventions de l’état et, ne sont plus à la hauteur de défendre l’ouvrier.
Gavroche meurt sur les barricades de l’insurrection en1832, il disait déjà » Se défendre seul c’est impossible » !
tous ensemble nous gagnerons, A méditer !
Bon courage camarade
Bernard
je ne suis pas du tout d’accord avec ce projet et ne l’accepte pas
quand on est que des bons a rien , direction ou pas , qu’on ne pense qu’à faire de l’argent sur le dos de ceux qui n’ont rien : la seule solution est toute trouvée : c’est hercule ( quant t’avance , tu recule ,.comment veux-tu que je t’… ? ) Signé : Rivière
TOUTES ET TOUS ENSEMBLE MOBILISONS NOUS
POUR LES SERVICES PUBLICS POUR LES USAGERS
IEG ON LÂCHE RIEN IEG
?????✊