Comment intéresser les plus jeunes à l’actualité et leur apprendre à décrypter l’information ? Zoom sur trois ateliers organisés le 30 novembre dernier au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil (Seine-Saint-Denis), dont les Activités Sociales sont partenaires.
« Comprendre comment on fabrique l’information, comprendre le rôle des journalistes, c’est essentiel ! », lance Elsa Maudet, cofondatrice du site P’tit Libé, journal en ligne enfanté par le quotidien « Libération » et destiné aux 7-12 ans. Ce samedi 30 novembre, au 35e Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil (Seine-Saint-Denis), la journaliste anime un atelier intitulé « Comment parler de l’actualité aux enfants ? » devant un parterre de jeunes de tous âges accompagnés de leurs parents.
C’est l’un des cinq ateliers proposés cette année sur la Scène décodage, lieu de rencontre entre journalistes et visiteurs créé il y a deux ans en réaction au phénomène des « fake news » (ou infox). Un espace où les enfants apprennent à mieux décrypter l’information.
« Rendre l’info à la fois synthétique et amusante »
Pour mieux capter l’attention des jeunes, les animateurs de la Scène décodage prennent pour objet d’étude des reportages traitant de sujets qui leur sont familiers : justice des mineurs, e-sport, harcèlement scolaire… « Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, ce genre de rencontres entre jeunes et journalistes est très appréciable », estime Vincent Gerbet, photojournaliste, père de deux enfants et auteur d’un reportage sur la justice des mineurs.
Plus tôt dans la journée, Estelle Faure, responsable du podcast de France Info Salut l’info !, et Jean-François Ebeling, chef d’Arte Journal Junior, débattaient de la manière d’aborder l’information avec les enfants, en compagnie d’Elsa Maudet. Généralement, admet cette dernière, les enfants ne s’intéressent pas d’eux-mêmes à l’actualité. « Notre objectif, au « P’tit Libé », c’est de rendre l’info à la fois synthétique et amusante. » « Quand on est journaliste, ajoute Estelle Faure, on doit vérifier les informations que l’on a. On ne doit pas se limiter aux on-dit. Ce n’est pas parce que c’est sur Internet que c’est nécessairement vrai ! »
Les enfants en direct à la radio
La théorie, c’est bien, mais la pratique, c’est encore mieux… Sur le stand de France Info, un atelier propose aux enfants de se glisser dans la peau d’un employé de la radio. Chacun se voit confier un poste différent (intervieweur, présentateur météo, régisseur, etc.) et a vingt minutes pour se préparer avant le direct.
« On dit souvent que la télé et la radio, c’est beaucoup d’improvisation, observe Olivier Laurent, chargé de programme et attaché de production à France Info. Avec cet atelier, nous voulons déconstruire cette idée reçue en montrant aux jeunes tout le travail qu’il y a en amont. »
Devant le micro, les petits journalistes font preuve d’un étonnant professionnalisme, malgré le trac : « Quand on écoute la radio, ça a l’air facile, mais il faut beaucoup de concentration pour lire ses fiches, et il faut rester dans le bon timing ! », témoigne Maeva, 11 ans, après avoir présenté un reportage sur les vacances.
Comme le rappelle Elsa Maudet, « l’éducation aux médias va de pair avec l’apprentissage de la citoyenneté. C’est un enjeu d’autant plus fondamental compte tenu de la défiance, pas complètement injustifiée, d’une partie de l’opinion vis-à-vis des médias. Permettre aux enfants de mieux comprendre comment ça marche, c’est leur permettre de développer un esprit critique, indispensable au bon fonctionnement de l’appareil démocratique. » Et peut-être faire naître des vocations chez certains d’entre eux.
Bon à savoir
L’entrée au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil est gratuite pour les agents et leur famille sur présentation d’une invitation éditée chaque année, ou sur présentation de sa carte activ! ou de son attestation.
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