« La Street, en mode bolide », une amitié qui roule

Avec son roman graphique « La Street. En mode bolide », l’illustrateur Dimitri Zegboro fait partie des auteurs et autrices sélectionné·es par la CCAS pour animer les Rencontres culturelles de l’été. ©Dimitri Zegboro

Le roman graphique « La Street. En mode bolide » conte les aventures rocambolesques de Carl, Miel et Orel, vit à 100 à l’heure ses premières expériences de liberté, que ce soit sur une planche à roulettes, à rollers ou en fauteuil roulant. Un livre illustré par Dimitri Zegboro, choisi par la CCAS pour sa dotation lecture 2022.

L’histoire

« Moi, c’est Carl, j’ai 11 ans. Dans la vie, y a ceux qui marchent et ceux qui courent. Moi, je roule : grâce à Bernard, mon fauteuil de warrior ! » Après être partis vivre à la campagne, Carl, sa mère et Oumtiti (son… mouton nain) reviennent en ville, où le jeune garçon rencontre Miel et Orel, deux fans de rollers et de skate. Mais bientôt, la menace planant sur la liberté de Oumtiti, isolé comme un mouton en ville, va solidariser tous les habitants du quartier…

Feuilleter le livre

« La Street 1. En mode bolide », roman graphique de Cécile Alix et Dimitri Zegboro, éditions Magnard, 160 p., 2020, collection en quatre tomes, 8,21 euros (tarif CCAS sur la Librairie des Activités Sociales, au lieu de 10,95 euros).

► Ce livre a été choisi par la CCAS pour sa dotation lecture 2022 : commandez-le sur la Librairie des Activités Sociales (avec une participation financière de la CCAS et des frais de port offerts ou réduits).

Comment est né le projet « La Street » ?

Les éditions Magnard m’avaient demandé de réaliser la couverture du roman de Cécile Alix « Six contre un » (2018). Plus tard, je l’ai rencontrée au Salon du livre de jeunesse à Montreuil. On s’est tout de suite appréciés et l’idée de travailler ensemble s’est imposée. On a proposé un projet à notre éditeur. Nous voulions concevoir quelque chose qui change de l’ordinaire autour du skate et de la glisse, de la « street » [la rue, en argot et en anglais, ndlr]. Nous en sommes au quatrième tome de la collection !

De quelle façon avez-vous travaillé avec Cécile Alix, l’autrice ?

Cécile me présentait les grandes idées. J’avais le droit de lui dire ce que j’en pensais, de lui proposer mes idées. Cela a été un échange fructueux. Je recevais des chapitres à compléter, comme un texte à trous, très précis. Je me conformais à ses consignes, mais je pouvais également modifier et faire des suggestions, pour faciliter la lecture, par exemple. Pour ma première expérience de roman illustré, c’était super. J’étais très à l’aise.

Nous voulions parler de l’envie de liberté des ados, de la magie des premières sorties entre eux, sans les parents.

Que souhaitiez-vous souligner de l’adolescence dans votre roman ?

Nous voulions parler de l’envie de liberté des ados, de la magie des premières sorties entre eux, sans les parents. De la volonté de s’émanciper qui en découle aussi. Par exemple, Carl, qui vient de la campagne, a peur de se faire rejeter à cause de son handicap. Au début, sortir seul en ville est compliqué pour lui. Il parvient à surmonter sa peur.

C’était important de mettre l’accent sur ce sentiment de liberté et d’émancipation propre aux ados. L’adolescence est le moment des grandes passions qui perdureront ou pas ; des premières joies pour des choses que les jeunes font sans leurs parents. C’est d’ailleurs à cet âge que j’ai décidé de devenir dessinateur.

Qu’est-ce qui lie les trois amis, Carl, Miel et Orel ?

Le trio partage la même passion de la glisse, symbole de liberté. Nous nous sommes inspirés de nos connaissances pour créer nos trois personnages : pour Carl, de mon petit frère, qui est autiste, pour Miel, de notre ancienne éditrice, et Orel, c’est un peu moi, m’a dit Cécile. [Rires.]

C’était fondamental pour nous de les mettre sur un pied d’égalité. Nous souhaitions aussi un personnage féminin qui en impose, avec une forte personnalité, à l’égal des garçons. Miel sait ce qu’elle veut. Décidée, très investie, la jeune fille est aussi très courageuse, plus encore que ses amis.

[Carl] est un enfant comme les autres, confronté aux mêmes problèmes d’ado que ses copains.

Qu’est-ce qui différencie Carl de ses copains, hormis le handicap ?

Il est super doué déjà ! Carl est extrêmement motivé, déterminé, téméraire aussi. Et surtout très drôle. Et puis, il dessine, un peu comme moi. [Rires.] C’est un enfant comme les autres, confronté aux mêmes problèmes d’ado que ses copains. La différence se révèle surtout dans des problèmes pratiques inhérents à son handicap.

Que retenez-vous de votre rencontre avec les ados en vacances avec la CCAS l’an passé ?

C’était la première fois que j’étais en immersion dans une colo. Les ados avaient commencé à lire le livre. Ils m’ont questionné sur le métier d’illustrateur, sur la pratique du dessin. On a beaucoup discuté. On a débuté par le dessin des personnages de « La Street ». Je leur ai montré des méthodes simples et rapides ; puis je leur ai appris à ajouter des expressions sur les personnages, un peu comme des smileys.

Une fois ces bases acquises, les ados devaient dessiner seuls. Ils ont bien apprécié. Plusieurs ados m’ont confié détester lire, mais avoir adoré « La Street. En mode bolide ». J’en ai vu qui lisaient le livre en marchant. Ça fait vraiment plaisir. Je pense que ce format est idéal pour les enfants qui ont du mal avec la lecture.

Les Rencontres culturelles

► Comme Dimitri Zegboro, des auteurs et des autrices sont choisis chaque année par la CCAS pour partager leur passion de l’écriture et échanger avec vous sur leurs ouvrages, disponibles dans les bibliothèques de vos villages vacances, dans le cadre des rencontres culturelles.

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