Sète, la singulière

Sète, la singulière | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 107282 Carnet de voyage Sete

Près de l’étang de Thau, dégustation de spécialités sétoises, comme la tielle (une tourte à base de poulpe) et les encornets farcis. Le tout agrémenté d’une vue splendide ! ©Eric Raz/CCAS

Appelée la « Venise du Languedoc » en raison des canaux qui la délimitent, Sète a vu naître Paul Valéry et Georges Brassens. Étonnante à bien des égards, elle se partage entre mer et étang de Thau, avec ses différents ports qu’enjambent ponts-levis et ponts tournants, et elle prend de la hauteur sur le mont Saint-Clair. Une ville authentique, culturelle et vivante !

Le plus compliqué n’est pas de venir à Sète mais bien d’en repartir… Accueillis par le soleil, le sourire des Sétois et la mer, munis de quelques affaires jetées dans un sac à dos et de bonnes chaussures (tout peut se faire à pied mais aussi à vélo ou à scooter), nous voilà lancés dans une aventure vertigineuse et toute en dénivelés. Car là réside le caractère unique de l’île Bleue (l’un des surnoms de la ville), à vingt minutes seulement de Montpellier : Sète s’explore en grimpant du port et du centre-ville jusqu’au quartier Haut et enfin au mont Saint-Clair, qui surplombe la mer.

Dès notre arrivée, nous sommes immergés au cœur de la frénésie du grand marché de plein air, qui se tient tous les mercredis autour des halles centrales couvertes. Les étals sont chargés des bonnes saveurs méditerranéennes : poissons frais arrivés de la criée, tielles (une tourte à base de poulpe), épices et olives. À 13 heures, lorsque les stands commencent à se replier et que le soleil tape fort, les Sétois profitent des rues adjacentes plongées dans l’ombre et de leurs nombreux restaurants. Leurs spécialités (telle la macaronade) sont nées d’un mélange culturel entre pécheurs sétois, italiens et espagnols.

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Le matin comme le soir, les rues animées de Sète lui donnent un air de vacances. Ici, concert et danse improvisée devant le café « The Rio », sur le Canal Royal. ©Eric Raz/CCAS

Le lendemain, c’est en compagnie de Patrice Quidelleur, ancien chargé d’affaires Gaz (GRDF) à Montpellier et bénéficiaire de la CMCAS Languedoc, que nous partons sillonner la ville. Ce retraité à la peau dorée et au sourire ravageur est né à Sète et, malgré une excursion de dix ans à La Ciotat dans les années 1980, il ne compte plus en bouger. Il partage son temps entre la lecture de polars, les cafés en terrasse et Cettarames, un club de rame traditionnelle. C’est ainsi que, sous un soleil de plomb, nous embarquons avec lui et ses camarades pour découvrir ce sport typiquement méditerranéen.

Visite de Sète en barques sétoise avec l’association de rameurs traditionnelles Cettarames. Patrice Quidelleur, agent GRDF à la retraite, est le barreur de l’équipe. ©Eric Raz/CCAS

Composée de six rameurs et d’un barreur qui dirige l’embarcation (en l’occurrence Patrice), l’équipe s’entraîne deux fois par semaine, pour le plaisir mais aussi pour participer à la compétition. Pendant près d’une heure et demie, nous longeons le canal Royal au rythme ultracadencé des avirons. Le barreur fourmille d’histoires sur sa ville. « Cettarames provient de ‘cettas’, qui signifie cétacé. Quand les Grecs ont vu Sète, c’est ainsi qu’ils l’ont appelée ! ‘Cettas’ s’est ensuite transformée en « Cette », pour devenir en 1927 la Sète qu’on connait aujourd’hui. »

Nous croisons le bateau de Georges Brassens, le fameux Gyss, amarré quai de Bosc ; nous allons jusqu’à la crique où l’artiste aimait se baigner, loin de la foule, au phare de Roquerols, sur l’étang de Thau. D’une superficie de 7 500 hectares, ce dernier est connu pour son activité ostréicole.

Au rythme des festivals

Partagée entre son port de commerce, le Vieux Port et le port de plaisance, la ville est sans cesse en ébullition. Premier port de pêche méditerranéen français, Sète était aussi connue jusqu’au milieu du XXe siècle pour le commerce du vin, acheminé depuis l’Algérie vers différentes régions de France grâce aux navires pinardiers. C’est d’ailleurs ce qui a fait la richesse de la ville et les plus belles demeures sont d’anciennes maisons de négociants. Lorsque nous longeons les quais Général-Durand et Maximin-Licardi, nous pouvons voir thoniers et chalutiers, immenses bateaux qui abritent thons, loups ou encore coquillages vendus à la criée chaque après-midi.

Aujourd’hui, l’île Bleue vibre aussi au rythme des festivals tels qu’Images Singulières (qui met à l’honneur la photographie documentaire), Jazz à Sète ou Voix vives (poésie). Nous passons la porte d’une galerie photo, d’une exposition sur le psychédélisme français au Miam (Musée international des arts modestes). Nous assistons à une projection de cinéma en plein air le soir sur la plage de la Fontaine, ou à un tournoi de joutes languedociennes, au Cadre royal, quai de la Résistance.

C’est « le » sport sétois par excellence. Les règles de cette vieille tradition maritime sont obscures pour les non-aficionados, mais la bonne humeur est communicative. Nées à Sète avec la création du port par Louis XIV, le 29 juillet 1666, les joutes ont lieu à la fin du mois d’août, à l’occasion des fêtes de la Saint-Louis, et rassemblent des dizaines de milliers d’amateurs. Pendant plusieurs jours, différentes générations de jouteurs s’affrontent, défilent et se parent d’habits traditionnels. Une vieille tradition maritime qui réunit l’ensemble des habitants dans un esprit bon enfant.

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Tournoi de joutes languedociennes sur le canal Royal. ©Eric Raz/CCAS

Patrice Quidelleur nous entraîne à la découverte du Quartier haut, surnommé le Petit Naples, car il était habité à l’origine par des pêcheurs napolitains. Dans le plus ancien quartier de la ville, il règne un air de dolce vita : façades colorées, linge qui sèche aux fenêtres, ruelles étroites… Tandis que nous longeons l’église Saint-Louis, entourée de bougainvillées en fleurs, l’ancien agent GRDF insiste sur l’histoire sociale de la ville : « Dans les années 1900, les pêcheurs et les dockers installés au Café social [une institution sétoise, ndlr] étaient les premiers à apercevoir les mâts des bateaux, avant ceux « d’en bas » ; ils descendaient donc les premiers à l’embauche ! » De petits escaliers serpentent en effet entre les maisons en direction du port.

Si l’on a encore un peu de force dans les jambes, il ne faut pas manquer d’aller au Cimetière marin, où reposent Jean Vilar et Paul Valéry, qui surplombe la ville et fait face à l’horizon. Quelques efforts supplémentaires nous conduisent au point culminant de la cité maritime, à 183 m. La voilà, la vue imprenable sur Sète ! Le panorama du mont Saint-Clair révèle la ville, la mer, l’étang de Thau mais aussi la forêt domaniale des Pierres-Blanches.

Sète, encore merci ! Nous repartons avec en tête un air de Brassens et le rire éclatant de Patrice, la chaleur du soleil sur la peau et du sable plein les chaussures, fatigués d’avoir parcouru des kilomètres mais les papilles honorées… et avec des souvenirs à partager.


À voir

Le musée à ciel ouvert de Sète (Maco)

©Eric Raz/CCAS

De M.Chat à C215, le street art investit la cité depuis plus de dix ans et ne cesse de se renouveler. Déambulez dans le Quartier haut, lieu de prédilection des artistes sétois, dans le centre-ville, près du pont de la Savonnerie, ou suivez la visite guidée de l’Office de tourisme.

L’espace Georges-Brassens

Sète, la singulière | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 109939 Espace George Brassens a Sete

©Fonds Espace Georges Brassens

Cette année, l’auteur-compositeur-interprète aurait eu 100 ans. À cette occasion, ne manquez pas la visite du musée qui lui est consacré : 800 m 2 où vous découvrirez chansons, anecdotes sur l’artiste moustachu, souvenirs, à travers un parcours chronologique.

La Pointe courte

©Eric Raz/CCAS

Rivale du Quartier haut, atypique, pittoresque avec ses petites maisons de pêcheurs colorées qui trônent fièrement face à l’étang de Thau, la Pointe courte fascine les visiteurs et pas que… Agnès Varda l’a choisie comme décor de son premier film en 1955 !

La crique de l’Anau

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©Eric Raz/CCAS

Dépaysement garanti dans cette crique connue pour son eau turquoise et ses falaises à pic. Si vous y allez tôt le matin, vous serez seul… ou presque : les gabians (les goélands en occitan) ne sont jamais loin ! Vous pouvez aussi vous mêler à la foule sur les 12 km de plages du littoral.


Les villages vacances les plus proches

Les villages vacances de Cap d’Agde (à g.), et de Balaruc-les-Bains (à dr.). Crédits : ©Agnès Dherbeys/CCAS et ©DR

Cap d’Agde (Hérault)

Chambres, gîtes et emplacements de camping.

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Balaruc-les-bains (Hérault)

Chambres.

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