Village de toile niché au cœur du Haut-Quercy (Lot), le centre de tourisme de Leyme jouit d’une douce vitalité. En retrait total des sentiers battus, l’été à Leyme, les vacances ont un goût d’authenticité et d’atypisme…
T’as voulu voir Leyme et on a vu Leyme… écrin de verdure où le temps semble comme suspendu. En ce weekend de chassé-croisé, seul le bruit des plongeons dans la piscine perturbe une quiétude tangible. Ici, le bon plaisir se conjugue en toute tranquillité et en toute simplicité. Dans cet immense parc « soigneusement boisé », tout le monde se croise sans s’ignorer. Il suffit d’observer…
Devant l’accueil, Josiane, responsable principale de la structure, « sur le pont » de l’aube claire jusqu’à la fin du jour, multiplie les bonjours, les bises… Pour cette niçoise qui encadre depuis sept ans, Leyme c’est une première. « Mon but, comme toujours, c’est de créer une osmose entre les bénéficiaires et mon équipe. Après, quel que soit le lieu on s’adapte sans problème. Là, effectivement, on axe beaucoup plus sur les activités de découverte de la région. » À scruter le sourire de Lola, l’hôtesse d’accueil aux yeux bleus… des Causses, qui en est à sa troisième saison avec un engouement intact, la pêche de Christophe, l’animateur, la vitalité d’Aurore etc., à mi-saison le pari semble gagné. Car côté bénéficiaires aussi, le vivre ensemble est de toute évidence d’un naturel éloquent. Est-ce le cadre, ou la configuration du centre… les échanges et les contacts sont fluides. Il n’y a pas de faux semblants.
Surtout pas chez Amanda, 14 ans, qui à peine levée se dirige tout droit vers l’aire de jeux où Alexis (la star, à l’instar de Raymond, le petit « chouchou »), de dix ans son cadet, entraine David, son papa, vers la balançoire. Sous le regard amusé du Picard, la jeune Marseillaise embrasse tendrement le petit garçon, le prend dans ses bras pour une séquence de pure émotion. Attentif et souriant, David, dont le départ est prévu demain, prend alors le temps de se poser pour faire le bilan de ces deux semaines. « On ne connaissait pas. Et on s’est régalé, entre les animations, le lieu et les visites organisées avec tout ce qu’il y a à voir dans cette région magnifique. Et puis, c’est très familial ici. » Le vocable est lâché et tellement approprié. Demandez donc à Jean-François, le Drômois ? Isolé, attablé en terrasse, au café, il ne le restera pas longtemps : non, Jeff, t’es pas tout seul!
Très vite rejoint par Vincent, alias « l’as de la bolas » (jonglerie avec des boules enflammées), les deux compagnons de séjour entament les débats. « On a fait connaissance dès le premier soir et on aime bien se retrouver pour se raconter ce qu’on a fait la veille, les endroits à visiter qu’il ne faut pas rater, etc. »
Mais à Leyme, si la convivialité n’est donc pas un vain mot, l’intergénérationalité prend aussi très vite racine. Car chez ces gens-là… ce sont les ados qui accueillent les nouveaux arrivants ! Une initiative insolite et ingénieuse, imaginée par Josiane qui n’est jamais à court d’idées à défaut d’être à court de personnel… « En voyant les ados tourner en rond quelquefois, ce qui est normal à leur âge, j’ai décidé de leur « confier » une partie de l’accueil. Ainsi, ils servent les boissons rafraichissantes et accompagnent les bénéficiaires à leurs toiles. Ça les responsabilise et ça créé du lien. » Pour le plus grand plaisir de Nico, Amanda, Lucas ou Thomas multipliant les allers et retours en vélo, et des vacanciers à la fois surpris et un brin « chambreurs » avec les jeunes. « C’est sympa et atypique, mais oui, ça rend bien service » selon Laurent, Véronique et leurs filles Léa et Flavie. » « Et vous nous faites aussi la vaisselle ? » osent avec une douce ironie Yannick et Marguerite, les Bretons. Et quand vient le soir, à Leyme, et que le ciel flamboie, on continue de se rassembler autour de ce point rencontre, cette terrasse à la vue imprenable. Pour quoi faire ? Discuter, oublier le temps…
À la rencontre des autochtones…Outre les activités intra-centre (foot, lecture, piscine, ou encore tournée culturelle de la CCAS etc.), l’équipe d’encadrement met à profit la proximité du centre avec les sites touristiques remarquables de la région. Entre excursions, balades, elle privilégie aussi la rencontre avec les producteurs locaux : éleveur de cochons, visite d’une truffière… pour des échanges souvent constructifs et passionnés, à l’image de la visite d’un fournil où l’on fabrique du pain bio, situé sur le hameau de la Bleymie, à seulement quelques kilomètres du centre. A l’intérieur, alors que la « maitresse de maison » enchaine les fournées, Gérard, Patrick et les autres observent, questionnent : le chauffage du four, la température idéale pour faire monter le levain puis les circuits courts, la politique sanitaire etc. Parmi les bénéficiaires, l’une semble encore plus attentive que d’autres : c’est Emeline. La jeune Toulousaine vient d’avoir son bac pro… boulangerie. « C’est sûr, ça m’intéresse de voir comment on fabrique du pain bio. Après quant à me lancer là-dedans, il faut voir. Mais ce genre de rencontre est toujours utile, car pour ma part c’est la première fois que je vois du pain cuire dans un four à bois. Nous on travaille sur des fours électriques. » |