Du 28 novembre au 3 décembre, une vingtaine de cyclos ont parcouru plus de 450 km pour faire le tour des SLVie et sites de travail du Calvados, de la Manche, de l’Orne et même de la Loire avec un objectif : récolter des dons pour l’AFM-Téléthon. Un événement qui dure depuis 33 ans. Bilan des courses : près de 18 000 euros récoltés.
Samedi 26 novembre, 9 heures. Rendez-vous est donné à Pont-d’Ouilly au cœur du Calvados. Le froid est sec, la pluie évitée. Ouf ! C’est un café à la main, en tenue décontractée mais peu adaptée pour le deux-roues que se présente Damien Espanoche. Las ! Il a dû renoncer au vélo à la dernière minute, à cause de douleurs dorsales. « Je me préserve pour la semaine à venir et je vais en profiter pour guider les cyclistes, m’explique-t-il, peinant à cacher sa déception. C’est moi qui ai fait le parcours, donc, évidemment, je suis triste mais je ne suis pas là pour me faire plaisir, mon objectif, c’est le téléthon. »
« Mon action sociale de l’année »
Passionné de vélo et amateur de café, qu’il boit en quantité, il a intégré Enedis il y a onze ans. Ce responsable technique basé à Flers découvre le Fil de l’énergie au détour d’une conversation avec Marcel Riallot, ex-agent EDF.
Rejoindre le Fil de l’énergie ? Une évidence. « J’ai la chance que personne ne soit touché par une maladie dans ma famille, alors c’est un peu mon action sociale de l’année. Marcel m’a tout de suite rassuré en me disant que, si ça n’allait pas, je pourrais monter dans le camion assistance », plaisante Damien, qui, bien qu’il n’ait jamais eu besoin de monter dans le camion, apprécie que les participants s’attendent les uns les autres tout au long de la course. « Les plus forts attendent les plus faibles. » Preuve s’il en fallait une que ce défi est avant tout une aventure humaine.
À 45 ans, Damien Espanoche est le cadet de cette nouvelle édition. Et, manque de chance, il est aussi le seul à ne pas pouvoir participer à la « Bisonade », qui marque le coup d’envoi de la trente-troisième édition du Fil de l’énergie. Ce parcours, créé par Jean-Pierre Samson dans le but de récolter des dons pour l’AFM-Téléthon, porte ce nom en l’honneur de celui que l’on surnomme le Bison, sûrement un peu pour son gabarit mais surtout pour son franc parler !
Timide. Humble. Épicurien. Voilà ce qui définit ce bon vivant. Jeune organisateur aux côtés de trois autres copilotes, Damien ne brigue pas (encore) la place d’organisateur en chef. Dommage toutefois qu’il ne prenne pas davantage la parole en groupe et reste toujours en retrait, probablement par souci de discrétion.
Déçu de ne pas rouler ce jour, Damien m’emmène toutefois à bord de son autre bolide. Sa Twingo de 1993, en parfait état et hyper fonctionnelle, nous promet une promenade moins fatigante mais tout aussi rythmée par les arrêts, et animée par le bavardage. « J’essaie de prendre en photo tous les participants et je m’assure que tout va bien pour eux. »
Quelques minutes plus tard, ultime stop pour prévenir les cyclistes qu’une descente en approche est « verte et pleine de mousse ». Fraternité et solidarité vont bien être au premier plan tout au long de cette semaine riche en rencontres.
Un détour par la mer
Quatre jours plus tard, c’est à Lisieux que la bande de cyclistes poursuit son périple, plus soudée que jamais. Le froid est glacial mais il en faut davantage pour décourager la vingtaine de participants prêts pour les 50 km du jour. Damien, un café à la main, est tout sourire car aujourd’hui, il roule. À ma question « est-ce que ton dos va mieux ? », sa réponse est sans équivoque : « Impeccable. »
Après Lisieux et Pont-l’Évêque, c’est à Touques que la journée se termine, dans le froid toujours, après un petit détour par les planches de Deauville qui réchauffe, surtout le cœur : photo pour la postérité et c’est reparti. Car cette année, à la différence des éditions précédentes, les cyclistes ont avalé des kilomètres pour se rendre dans la Manche et dans l’Orne en plus de la Loire et du Calvados. « On veut être partout où il y a des agences pour récupérer les dons des agents », précise Myriam Schandevijl, secrétaire générale de la CMCAS Caen.
Un record inédit
Fin de semaine dans la Loire. Retour en Normandie pour Damien. Avec près de 18 000 euros récoltés pour la Flèche du Nord-Ouest, soit 2 000 euros de plus que l’an passé, les organisateurs se disent « très satisfaits ». Des mois de préparation, de passage dans les agences pour déposer les boîtes servant à récolter les dons, pour promouvoir l’événement, qui ne serait pas possible sans une équipe solide. « Maintenant, on aimerait redynamiser l’événement, on en parle beaucoup autour de nous pour que des jeunes s’engagent car on manque d’actifs mais on tient à ce que cela reste un acte militant ». Et à la question de savoir s’ils seront là l’année prochaine, la réponse est unanime : oui.
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