Ils ont entre 39 et 55 ans, travaillent dans l’hydraulique, la distribution, la production ou l’innovation, et vendredi 26 août ces six agents s’élanceront à l’assaut de deux courses officielles de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc : la CCC (100 km) et l’UTMB (170 km). Découvrez leurs portraits, et le partenariat qui leur a permis de s’inscrire à moindres frais à cette course mythique.
L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, ce sont 10 000 coureurs au départ, de 100 nationalités différentes et 7 courses traversant trois pays… Cette année, près de 23 000 candidats avaient postulé. Pour les amateurs, la participation à l’une des courses se fait habituellement par tirage au sort. Grâce au partenariat de la CCAS et de la CMCAS Pays de Savoie avec l’UTMB, les coureurs bénéficiaires des Activités Sociales obtiennent non seulement une réduction sur les frais d’inscription (jusqu’à 300 euros pour la plus longue course) pour quatre des sept courses au programme, mais surtout, pour sept d’entre eux, une place assurée.
► Si vous souhaitez vous inscrire pour l’année prochaine (du 28 août au 3 septembre 2023), contactez la CMCAS Pays de Savoie avant le 10 décembre.
Deux courses mythiques
Vendredi 26 août, trois agents attaqueront donc l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) et trois autres se lanceront sur la Courmayeur-Champex-Chamonix (ou CCC). Le septième agent sélectionné s’est désisté, pour cause de… naissance de son enfant !
- La CCC en bref : deux pays traversés, 100 km, 6 100 m de dénivelé positif, en moins de 26 heures et 30 minutes. Départ de Courmayeur le 26 août à 9 heures.
Coureurs des IEG : Julien Baladou, Fabrice Delettre, Étienne Vallet. - L’UTMB en bref : trois pays traversés, 171 km, 10 000 m de dénivelé positif, 10 cols de plus de 2 000 m d’altitude, en moins de 46 heures et 30 minutes. Départ de Chamonix le 26 août à 18 heures.
Coureurs des IEG : Bruno Lacour, Yann Labourier, Cédric Eychenne.
Découvrir les coureurs des IEG en 2022
Sur l’UTMB, la folle nuit des Chapieux
Partis de Chamonix le vendredi à 18 heures, les meilleurs coureurs de l’UTMB atteignent vers 23 heures la colo CCAS des Chapieux, près de Bourg-Saint-Maurice, qui constitue le premier gros point de ravitaillement de la course. Si les centres jeunes de Vaudagne et Argentière sont mis à disposition pour le logement des bénévoles de l’UTMB, le centre des Chapieux se transforme en véritable havre de repos avec plats chauds, kinésithérapeutes, médecins… et bien sûr, chaleur et soutien moral pour les coureurs, qui ont déjà 49 km dans les jambes.
Accueil des coureurs par les bénévoles de la CMCAS Pays-de-Savoie et de la CCAS à la colo des Chapieux. ©Élise Rebiffé/CCAS
Le lieu est tenu par une trentaine de bénévoles de la CCAS et de la CMCAS Pays de Savoie, associés à ceux de l’UTMB et de la mairie de Bourg-Saint-Maurice. Alexandre Houbart, 41 ans, chef de section maintenance CCAS en Haute-Savoie, est quant à lui de la partie depuis près de quinze ans : « Des nuits blanches, j’en fais une par an, et c’est la meilleure que je puisse faire ! », confie cet ancien ouvrier d’entretien, dont la journée en tant que chef de poste technique commence à 7 h 30 avec pour mission l’aménagement des salles de repos et de l’infirmerie, le balisage du lieu pour les coureurs et le montage des toiles. Une de ces toiles accueillera la cuisine éphémère tenue par les bénévoles et un chef de cuisine de la CCAS, lui aussi bénévole, qui ravitailleront les coureurs en boissons, snacks et plats chauds.
Accueil des coureurs par les bénévoles de la CMCAS Pays-de-Savoie et de la CCAS à la colo des Chapieux avec Pierrick Eve (à dr. sur la première photo) et Alexandre Houbart (au centre sur la deuxième photo). ©Élise Rebiffé/CCAS
Une « communion » dont témoigne Pierrick Eve, administrateur de la CMCAS Pays de Savoie et chef de poste sur l’événement, en charge du ravitaillement. « On voit arriver les sportifs avec le sourire, ce sont des moments chaleureux. Il faut imaginer que nous voyons défiler les 2 300 coureurs dans notre tente CCAS ! On échange avec eux, on les remotive aussi. C’est une nuit riche en émotions. » « Si je faisais la course, c’est là que je m’arrêterais ! », plaisante Alexandre Houbart, qui confie « détester courir », mais qui a tout de même entre autres organisé le tour du Mont-Blanc de l’association La longue route des malades de la SLA en 2018, dont son père, lui-même atteint de la maladie de Charcot, était président.
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Six agents à l’attaque de l’UTMB et de la CCC
► Vendredi 26 août, suivez les coureurs des IEG en cliquant sur leur numéro de dossard
Fabrice Delettre (CCC) : « Le trail a un côté presque méditatif »
Dossard n° 4905, CMCAS Bourg-en-Bresse
55 ans, inspecteur contrôles non destructifs EDF au CNPE du Bugey (Ain).
Fabrice Delettre (CMCAS Bourg-en-Bresse) court la CCC avec le dossard 4905. Ici lors du trail Nivolet-Revard (55 km) en 2022 et du EDF Cenis Tour en 2019. ©Fabrice Delettre
« J’ai eu la révélation du trail en Chartreuse, il y a dix ans. Je ne sais pas si c’est un virus, mais depuis je ne peux plus m’en passer ! C’est un moment d’évasion : quand je mets mes baskets, je pose mon cerveau. Il y a un côté presque méditatif dans le trail. Cette course est un nouveau challenge. Il faut partir serein, sans esprit de compétition, et bien gérer son effort pour franchir confortablement les barrières horaires, et garder le plaisir de courir. Si je peux l’attaquer cette année, c’est grâce à ma collègue, ‘la GaZelle’, qui n’a pas pu courir cette année et qui m’a donné son dossard : merci à elle ! »
Yann Labourier (UTMB) : « Physiquement, c’est un effort, mais mentalement, c’est une quiétude »
Dossard no 2322, CMCAS Strasbourg-Sélestat
44 ans, technicien d’exploitation à la centrale hydroélectrique EDF de Vogelgrun (Haut-Rhin).
« J’ai attaqué les courses en 2016. Physiquement, c’est un effort, mais mentalement, c’est une quiétude. Pour moi, l’UTMB est plutôt une aventure qu’une course : je vise les 40 ou 44 heures [sur les 46 h 30 maximales, ndlr], mais ma vraie performance sera d’arriver au bout. Moi, même si j’arrive le dernier, je serai content : à la limite, j’aurai plus profité du paysage ! Voilà ma philosophie. Le tout est de ne pas se dégoûter. Il faut se connaître soi-même : c’est ce que j’ai appris sur les ultra-trails. Cela suppose beaucoup de remise en question, d’accepter la douleur (qui de toute manière va passer), de connaître ses limites, bien qu’on ait envie de les dépasser… »
Julien Baladou (CCC) : « Mon prochain objectif, c’est l’UTMB ! »
Dossard no 3672, CMCAS Pays de Savoie
39 ans, chargé d’affaires raccordement à Énergie et services de Seyssel (Haute-Savoie).
Julien Baladou (CMCAS Pays de Savoie) court la CCC avec le dossard 3672. Ici lors de sorties à Chamonix et dans le massif des Bauges. ©Julien Baladou
« Le trail, c’est devenu ma passion ! Le trail, c’est une décharge, on se libère la tête, on pense à la sortie, et à rien d’autre ! Alors, quand je suis tombé sur l’annonce du partenariat CCAS-CMCAS, j’ai sauté dessus ! Là, j’ai envie d’en découdre, et d’arriver au bout dans un état correct. Une douleur musculaire, ça se gère dans la tête, il faut se mettre des coups de fouet pour repartir. Mais, à partir du kilomètre 80, on va voir… Je viens avec ma femme, qui va me prêter assistance aux postes de ravitaillement. Le soutien moral de la famille est important. D’ailleurs, mon prochain objectif, c’est l’UTMB ! »
Cédric Eychenne (UTMB) : « On court contre la distance et le temps »
Dossard no 2807, CMCAS Toulouse
45 ans, chargé d’affaires raccordement à l’agence Enedis de Basso Cambo, Toulouse (Haute-Garonne).
« J’ai découvert le trail en 2010, lors de vacances à La Réunion. Depuis, je tourne à un ou deux ultras par an. En trail, on ne court pas contre les coureurs, mais contre la distance et le temps. On se donne un objectif sans savoir si on va pouvoir l’atteindre : je retrouve là l’esprit d’un match de foot. C’est un sport individuel, mais avec un esprit collectif. C’est aussi une belle introspection. Et on se trouve des ressources qu’on ne pouvait pas soupçonner. C’est parce que le mental fait plus de la moitié de la course. Car comme je dis souvent : ‘La douleur est temporaire, l’abandon est définitif.’ Et quand on franchit la ligne, les moments difficiles s’envolent. »
Étienne Vallet (CCC) : « Mes deux atouts sont le mental et l’expérience »
Dossard no 3695, CMCAS Seine-et-Marne
39 ans, designer à la Direction innovation et programme pulse, EDF Lab les Renardières
Étienne Vallet (CMCAS Seine-et-Marne) court la CCC avec le dossard 3695. Ici lors de l’écolo-trail Izo-hard en 2021. ©Étienne Vallet
« Je cours depuis toujours ! La course à pied, c’est ce qu’il y a de plus accessible : on a juste besoin d’une paire de baskets et on peut simplement découvrir l’endroit dans lequel on est. Grâce à ma femme, je peux courir. Et quand ma femme fait du trail, c’est moi qui m’occupe des enfants ! Elle sera d’ailleurs présente pour l’assistance sur la CCC. Cette course, j’y vais à fond. J’ai fait des choix, voire des sacrifices au niveau familial pour m’entraîner, donc c’est super d’arriver sur la ligne de départ. J’ai un peu d’appréhension, mais je me suis bien préparé : il faudra être fort mentalement, c’est très important. Mes atouts sont le mental, et l’expérience. »
Bruno Lacour (UTMB) : « Quand je m’engage, je vais au bout ! »
Dossard no 1393, CMCAS Périgord
54 ans, adjoint au responsable de secteur à GRT-gaz Saint-Astier (Dordogne).
« L’année dernière, j’ai fait le pari de courir la Diagonale des fous avec des copains : je l’ai terminée en moins de 40 heures. J’ai eu un problème de cheville, mais j’avais promis de ramener la médaille à mon fils, alors j’ai tenu bon. L’UTMB, c’est encore une nouvelle étape. Je ne me donne pas de temps limite : il ne faut pas ‘se cramer’ tout de suite. J’y vais sans assistance ni famille, donc j’ai aussi dû me préparer à vivre ma course en solo. Cela dit, l’avantage de l’ultra-trail est qu’on trouve toujours le moyen de faire connaissance avec un coureur de la même allure. Je ne m’inquiète donc pas. »
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