En visite au centre de vacances de Saint-François-de-Sales (Savoie), vendredi 26 février 2016, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, accompagné de la députée Bernadette Laclais, a salué la qualité des séjours organisés par la CCAS.
Des enfants qui chantent en ch’ti une drôle de ritournelle apprise avec leurs animateurs. Petit cadeau de bienvenue en forme de clin d’œil destiné au ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, originaire de Lille. De passage au centre de vacances « Le Sorbier », à Saint-François-de-Sales, centre géré par la CCAS pendant les vacances de février, Patrick Kanner souhaitait avant tout « rassurer les parents en montrant l’exigence des nombreux contrôles qui ont lieu chaque année dans les séjours de vacances. » D’où la présence d’une délégation de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) venue contrôler la qualité de l’encadrement et le déroulement du séjour (1).
Combien y a-t-il d’enfants dans le centre ? Tous les animateurs ont-ils les diplômes requis ? Sont-ils à jour de leur carnet de vaccination ? Y a-t-il des animateurs qui dorment à chaque étage ? Leur casier judiciaire est-il vierge ? « On ne se contente pas du casier judiciaire, on le croise aussi avec le SIAM, le système d’information relatif aux accueils de mineurs », insiste Christine Bonenfant, en charge de ce contrôle. Bref, il s’agit de « garantir au maximum la sécurité des mineurs », résume-t-elle.
Morgane Zago-Joly, la jeune directrice du séjour, est là pour apporter toutes ces garanties et répondre aux questions du ministre quant à la nature du projet pédagogique qu’elle met en œuvre. « Les séjours CCAS sont basés sur les valeurs de solidarité, de dignité et de justice. On s’appuie sur le projet éducatif des électriciens et gaziers pour mettre en place le projet pédagogique du séjour », explique-t-elle à Patrick Kanner. « Ici, les enfants sont acteurs de leur séjour. L’idée, c’est de les rendre autonomes. C’est la particularité de la CCAS. » « Nous sommes également formateur BAFA et BAFD, complète le président de la CMCAS Pays de Savoie, Michel Rimboud.
« Dans l’ensemble de nos actions, nous portons des valeurs d’émancipation, de solidarité et de partage. » La DDCSPP est loin d’être insensible à ces valeurs et à ce projet. « Il ne doit pas y avoir de séjour de vacances sans projet pédagogique », affirme son directeur Thierry Pothet. « Le respect du rythme de l’enfant, l’adaptation du séjour à l’environnement, tout cela doit se traduire concrètement. » Or, constate-t-il, nombre d’organisateurs de séjours se contentent, en matière de projet pédagogique, de proposer aux enfants du ski toute la journée.
A Saint-François-de Sales, Morgane Zago-Joly et son équipe d’animation font découvrir aux enfants les coulisses de la montagne. En leur montrant par exemple que derrière les pistes et les remontées mécaniques, il y a des hommes et des femmes qui travaillent. L’objectif est de leur faire prendre conscience de leur environnement et de « combiner leurs désirs avec le contexte local. » Mais également de respecter les rythmes de chacun : réveil et coucher échelonnés en fonction des besoins des enfants, veillées adaptées… « Ce séjour me paraît être tout à fait positif », juge Thierry Pothet.
« Un bâtiment bien tenu, des livres à disposition pour les enfants, un projet pédagogique très intéressant et adapté au rythme de chacun, et une équipe bien sélectionnée et bien motivée. » Satisfaction partagée par le ministre : « Ce que j’ai apprécié, c’est qu’ici il n’y a pas que la dimension sportive. C’est une colo citoyenne, bien intégrée dans son environnement. Et c’est aussi une manière de faire découvrir nos territoires. » Interrogé par le Journal sur le modèle éducatif défendu par les Activités Sociales et la baisse de la dotation du 1%, Patrick Kanner a salué une « CCAS très ancrée dans la dimension populaire » tout en estimant que la question du financement était « un autre sujet. »
Pour que ce modèle perdure, il faut pourtant que les structures qui les portent aient les moyens d’assurer leur entretien et leur mise aux normes, notamment en matière d’accessibilité des personnes à mobilité réduite. « Sur ces questions, nous sommes un peu inquiets », confie Michel Rimboud à Bernadette Laclais, députée PS de la circonscription, venue accompagner le ministre. Une parlementaire visiblement très consciente du problème.
« Les centres de vacances font vivre des populations toute l’année en créant de l’activité dans les stations. Ce sont des outils d’aménagement et de développement des territoires. » Mais au-delà de l’impact économique et social, poursuit-elle, « l’enjeu, c’est la démocratisation de l’accès aux vacances. Ces jeunes qui viennent de toute la France ne pourraient pas le faire sans les aides d’organismes comme la CCAS. » Quant au contenu des séjours, la députée y est également très attachée. « Je trouve ce projet pédagogique extrêmement intéressant. La colo, c’est aussi un projet de vie. Elle permet aux enfants de comprendre le monde dans lequel ils vivent. Elle donne plus de chance aux enfants de devenir des citoyens avisés. »
Alors comment sauver ce modèle ? « La priorité, c’est de sauver les bâtiments. Pour cela, il faut que la solidarité nationale s’exprime », soutient Bernadette Laclais. A ses côtés, Patrick Kanner aura pu mesurer le rôle moteur que jouent les Activités Sociales dans le tourisme social. Au cours d’un entretien qui a clôturé la visite, Michel Rimboud a rappelé au ministre le poids de nos organismes au niveau national : « Chaque année, 32000 jeunes séjournent dans les colos des Activités Sociales, soit 30% des jeunes bénéficiaires, contre 7,5% au niveau de la population française. »
(1) A l’échelle nationale, affirme le ministre, les DDCSPP effectuent chaque année en France 9 000 contrôles de ce type. Au total, 15% des structures seraient contrôlées, soit 42 000 colonies par an.
Séjours jeunes : découvrez, partez !
Les Activités Sociales portent une attention particulière à l’enfance et aux besoins des jeunes et proposent des colos dont ils sont les acteurs. Chaque année les Activités Sociales font partir près de 32 000 jeunes âgés de 4 à 17 ans en métropole et à l’étranger. Ce qui en fait un des tous premiers opérateurs du tourisme des jeunes en France.
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