De nouveaux acteurs revendiquent un tourisme qui met en lien le territoire, ses habitants et les voyageurs. Exemple avec la coopérative Les oiseaux de passage, basée à Poitiers, et structurée autour de « communautés d’hospitalité ».
Vous voulez découvrir une région et échanger avec ceux qui y vivent ? Les Oiseaux de passage, plateforme lancée à la mi-juin dernier, réunit des auberges de jeunesse, des gîtes, des producteurs locaux, des guides, des musées, des fermes, etc. Leur point commun ? Tous sont des « passeurs de voyages qui ont envie d’accueillir et de privilégier la rencontre », annonce en mai dernier son cofondateur Prosper Wanner, au Forum Entreprendre dans la culture, à Paris.
Douze communautés d’hospitalité sont déjà présentes au démarrage : Les Landes et la Gascogne au naturel, Accueil Paysan Lot, Hôtel du Nord Marseille, Matières & Couleurs du Lubéron, la vallée de la Roya, Givernet, Le Grand Poitiers, Vienne et Gartempe… « On espère fédérer une soixantaine de communautés d’ici à la fin de l’année et en ouvrir à l’étranger en 2020 : Algérie, Italie, Espagne », poursuit son fondateur.
Démarche collective
Pour « animer ce lieu d’échanges d’humain à humain », les créateurs suivent deux fils rouges. D’abord la communauté : un acteur (hébergeur, artisan, commerçant, agence de voyages…) ne peut s’inscrire seul sur la plateforme ; il doit être intégré dans une démarche collective locale, autrement dit faire partie d’un réseau déjà ancré dans l’économie sociale, culturelle et solidaire.
Ensuite associer le voyage à la rencontre, la mise en récit du territoire et l’hospitalité. Dans ce guide numérique, pas de notation ni de concurrence, pas de publicité. Pour les usagers-voyageurs souhaitant découvrir offres, itinéraires, histoires, l’abonnement individuel est à un euro mensuel.
L’ambition des Oiseaux de passage est vaste. Prosper Wanner repose la question du tourisme responsable en la corrélant à celle de l’hospitalité : « Il faut réinterroger la question du voyage et reprendre en main le tourisme, car il y a une mobilité valorisée, du tourisme de masse notamment, et une qui est combattue, celle des migrants et des travailleurs. Dans la vallée de la Roya, nous accueillons les deux. »
« Il faut se serrer les coudes »
Face aux gros acteurs privés, un tel modèle économique est-il viable ? « La mutualisation et la coopération seules permettront notre pérennité. Quatorze millions de personnes partent en congé grâce aux aides aux vacances gérées par des comités d’entreprise. Il faut se serrer les coudes », plaide le cofondateur des Oiseaux de passage.
En ligne prochainement aussi, FairBnB [site en anglais] se développe en France. Structurée en coopérative, la plateforme de location de vacances annonce restituer « 50 % de ses revenus pour soutenir des projets communautaires locaux, tels que des logements sociaux pour les résidents, des jardins communautaires… »
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Tourisme responsable, la longue marche